Depuis quelques jours, une vidéo a fait le tour du monde, plus d’un million de vues sur You Tube. Il s’agit d’une dispute entre une jeune femme et un homme barbu. Ça se passe dans un mall (centre commercial)  à Riyad en Arabie saoudite. La fille est très énervée, elle crie et elle menace de mettre la vidéo sur tous les réseaux sociaux, elle défie les messieurs de la «  hai2a al amr bil ma3rouf wa nahiy 3ani al mounkar » qui ne sont que la police religieuse saoudienne. Ces messieurs l’ont invitée à quitter les lieux à cause de son vernis à ongle ! Ils ont estimé que la fille en plus de sa manucure, était trop maquillée et ne doit pas rester sur les lieux pour ne pas exciter les jeunes hommes présents dans le centre commercial.

L’affaire ne passe pas inaperçue sur Twitter, le nouveau sujet du jour était  « # fatat al manucure », Quelques  personnes  s’indignaient de la méthode de la police judiciaire, mais la majorité des avis  inculpaient la fille en la traitant de  vulgaire, il y en a même eu des témoins qui affirmaient que la fille était une prostituée qui venait trainer dans le centre commercial sans aucune intention de faire des achats et qu’elle doit être sévèrement puni. Ce qui a retenu mon attention et m’a  attristée en même temps est que beaucoup de profils féminins soutenaient cette thèse. Comme quoi les femmes ne sont jamais solidaires entre elles…

La fille a fini dans le poste de police, on a appelé son tuteur et elle est rentrée avec lui avec une promesse de ne plus sortir avec une manucure. Ce genre d’incidents est de plus en plus fréquent en Arabie Saoudite, surtout après l’initiative de « Manal sherif », qui a décidé  en Juin 2011 de prendre le volant de sa voiture et de conduire dans un pays ou la conduite des femmes est interdite.  « Manal sherif » a été emprisonnée pendant  cinq  jours, mais le roi « Abdallah », « le sauveur des femmes » comme on l’appelle en Arabie Saoudite, l’a graciée de 10 coups de fouets. Ce dernier essaie de donner à la femme saoudienne plus d’espace dans la société malgré les pressions des courants ultraconservateurs qui existent dans le pays.

 Ma curiosité m’a poussée à chercher plus d’informations sur ces femmes saoudiennes que je qualifie de très courageuses car elles supportent les insultes et les injures des uns et des autres,  et que l’on  accuse de « fassi9ate et mourtadate ».  A ma surprise, j’ai découvert  un point en commun entre presque toutes ces femmes actives: L’élément masculin n’existe pas dans leurs vies. Je m’explique, la majorité d’entre elles sont divorcées, donc pas soutenues par un mari.  Pire encore, « Manal Sherif » qui était derrière l’initiative du printemps de la femme saoudienne a été obligée de démissionner  de son poste de consultante en sécurité d’informations dans la prestigieuse entreprise « Aramco », pour la simple raison ; elle était invitée  à Oslo pour assister au forum pour la liberté. Son  employeur lui a demandé de choisir entre Oslo et son poste chez « Aramco », il faut savoir que cette femme est la première femme saoudienne à avoir décroché le diplôme de sécurité d’informations.  Donc je me demande bien si ce n’est pas cet élément masculin «  L’homme » qui a  poussé ces femmes à se rebeller dans une société aussi conservatrice que le royaume de l’Arabie Saoudite.

Je suis persuadée que le plus important pour une femme n’est pas de conduire une voiture mais plutôt  le droit au respect, le droit à la santé,  le droit de s’instruire, le droit de choisir un mari…Tout simplement le droit prendre une décision en toute liberté.

Dans cet article, j’ai donné la femme saoudienne comme exemple mais cela ne veut absolument pas dire que la femme marocaine est épanouie à 100% dans sa vie quotidienne. La femme marocaine qui était toujours la pionnière des femmes arabes dans tous les domaines se retrouvent des fois piégées dans des coutumes, des traditions ou des lois au nom de la religion ! Amina en a payé le prix, et malheureusement des AminaS, il y en a dans tous le Royaume.

Ces pays qui mettent l’islam en avant pour justifier tel ou tel acte, oublient l’histoire et oublient que « Khadija » la première femme du prophète était une femme active, oublient que « Aicha », « la mère des croyants » se réunissait avec les hommes en périodes de crise pour trouver des solutions et pour conseiller « asahaba wa tabiine », oublient que la sœur de lait  du prophète « Chaima »  montait à cheval et incitait les soldats au combat. Les exemples à citer sont sans fin !

C’est surtout du machisme masculin endurci et masqué par la religion…

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