L’erdoganisation du monde arabe
Le monde arabe se turquifie en s’erdoganisant. Le modèle turc séduit et l’homme aux commandes encore plus et le parti qui l’a mis au pouvoir encore mieux .Après la montée au pouvoir du Parti de la Renaissance (Annahda) en Tunisie, du Parti de la Justice et du Développement au Maroc, du Parti Liberté et Justice , l’aile politique des Frères Musulmans, en Egypte, venue bien longtemps après le Mouvement du Hamas de la Bande de Gaza, suivra sans aucun doute un partis similaire à ceux-là, en gestation en Lybie. La chute imminente des derniers empires du despotisme et de la tyrannie d’Algérie, du Yémen et de la Syrie, au pouvoir depuis on ne sait plus combien de temps tellement ils ont vieilli à mal conduire les hommes et le pays, ouvrira la voie à coup sûr à d’autres partis proches de celui aux commandes en Turquie. La carte du monde arabe se dessine alors et elle flottera du Golfe à l’Atlantique sur le rythme des grains des chapelets et aux couleurs du retour aux sources. Par sa politique d’ouverture, de transparence et de modération, où Islam et modernisme vont la main dans la main et non dos à dos comme le laissaient croire les laïcs et les irréligieux, Erdogan et son parti ont su gagner la confiance et l’estime de leur peuple et celles des peuples arabes dont les leaders ont longtemps oscillé entre l’austérité soviétique et l’avidité américaine. Les partis à tendance islamiste, comme certains esprits malveillants les désignent de manière à pointer sur eux l’index de l’accusation, gagnent du terrain sur les partis libéraux, conservateurs ou de gauche qui ont gouverné sous la dictée de ceux à qui ils avaient prêté allégeance.
Le monde arabe se reconstruit en s’unifiant sous la bannière du croissant et de la démocratie ; sa politique se forge et son économie également. Force politique et force économique font la force tout court. Cette force est profitable d’abord aux peuples, qui, enfin, vont pouvoir vivre sous des régimes issus de la volonté des peuples. En effet, depuis l’indépendance, les régimes autoritaires, oligarchiques et dictatoriaux ont fait endurer aux peuples le martyre en les asservissant, en les appauvrissant, en les méprisant. Ces régimes policiers qui tiraient leur force de l’appareil répressif, de la dénonciation, de la peur savamment installée dans les cœurs des peuples, régnaient par la seule force de la terreur pendant que les hommes au pouvoir flirtaient avec leurs maîtres d’orient ou d’occident à qui ils cédaient les richesses du pays dans des transactions louches ou peu honnêtes ayant conduit à la ruine des nations : les revenus du pétrole, du gaz, du fer, du phosphate, des produits agricoles et maritimes, et d’autres richesses offertes de main à main et dont les citoyens ne soupçonnaient même pas l’existence, allaient de l’autre côté de la mer contre des bouchées de pain, ou étaient dilapidées par les responsables politiques et les membres de leurs familles qui les troquaient contre des futilités ou les thésaurisaient en leurs noms dans des banques étrangères au cas où ça tournerait mal au bled…car il y a toujours chez l’homme malhonnête des au cas où….
En conclusion, la peur a donc changé de camp : les peuples qui avaient été depuis longtemps leurré en ayant à tort cru que leur destinée dépendait de leur soumission, ont pris conscience de leur force et de la justesse de leur cause. Certains de ces peuples ont carrément fait basculer dans le vide leurs gouvernants, d’autres ont porté au pouvoir ceux en qui ils avaient placé leur confiance. Il reste aux responsables de comprendre qu’ils sont les serviteurs du peuple et non l’inverse, comme par le passé. Les mentalités archaïques font désormais partie de l’histoire, d’une période sombre de l’histoire. Une ère nouvelle aux contours prometteurs se dessine.
1 Comment
Il parait que le problème dans le monde arabe, vu sa culture, est un d’ « Erdoganisibilité » .L’on se rappelle tous, peut-être, comment les Egyptiens, et après un très bon accueil du chef d’état turque, lui ont tourné le dos aussitôt qu’il a déclaré que l’état , comme institution, doit être laïque et garantir la liberté du choix religieux aux citoyens , et les protéger dans leurs choix