Les févriéristes et les marsistes
La révolution tunisienne et la révolution égyptienne ont enclenché des mouvements de contestations partout dans le monde arabe connu pour ses régimes à parti unique, oligarchique ou totalitaire. Régimes tyranniques fondés sur la répression, l’absence des libertés, la corruption et d’autres maux importés ou inventés par les gouvernants qui vivent de leurs pieds parmi leurs concitoyens et respirent par leurs narines l’air de l’occident qu’ils paient avec les deniers de l’Etat. Les peuples ont été depuis l’indépendance de leur pays, qu’ils ont défendue par leur sang, réduits à une misère noire : si le petit peuple a payé de sa vie et de celle de ses enfants l’indépendance du pays et la liberté de ses habitants sans exception, ce sont les plus futés parmi les intellectuels et les gens du fisc qui se sont emparés des richesses souterraines et de surface, ainsi que des postes de commandement pour se partager le gâteau de manière à n’en laisser au petit peuple pas même la plus petite miette. Les intellectuels et les gens du fisc sautent sur les opportunités qu’ils ont froidement préparées pendant que les incultes et les pauvres qui constituent le petit peuple les regardaient faire croyant que le partage est ainsi fait.
Rachoua, bazra,3aka, dahna, garmouma*, ce sont les noms sordides de la corruption qui reviennent sur les bouches de ceux qui la donnent comme ceux qui la reçoivent.
Pire encore, ils ont lâché sur lui les agents de l’autorité pour lui sucer ce qui restait de leur sang par la corruption pratiquée à grande et à petite échelle. Il n’est un secret pour personne que le mal quotidien du petit peuple lui vient des agents de l’état qui le dépouillent sur les routes et dans les bureaux des différents services des différentes administrations publiques. Rachoua, bazra,3aka, dahna, garmouma*, ce sont les noms sordides de la corruption qui reviennent sur les bouches de ceux qui la donnent comme ceux qui la reçoivent. C’est une monnaie, c’est une devise. Le petit peuple a payé l’indépendance de son pays et la liberté de son peuple de son sang et les richesses du pays une fois celui-ci libéré profitent aux intellectuels et aux gens du fisc qui se regroupent pour former des cartels qu’ils appellent les partis politiques à la tête desquels ils ont nommé des fétiches, avec l’âge bons pour la momification, que le petit peuple doit adorer et vénérer comme on vénère et adore les dieux que l’homme fait. Les choses vont ainsi depuis l’indépendance des pays arabes et le Maroc ne fait pas exception à la règle. Mais le petit peuple prend soudain conscience que depuis l’indépendance de son pays il a été berné par ceux qui ont pris les rênes du pouvoir sans l’y associer et qui y sont restés sans le consulter. D’un côté les févriéristes qui appellent aux changements et de l’autre les marsistes qui se disent favorables aux changements dans un jeu qui s’appelle la politique où il faut relâcher la corde quand elle est trop tendue et tirer sur la corde quand elle est trop relâchée. Entre les deux, les séparatistes, les régionalistes, les avrilistes, les sectaristes, les minoritaristes, crient à qui veut les entendre ce qu’ils appellent leurs revendications.
Le petit peuple n’aura encore une fois rien gagné de tout cela : plus grave encore , ceux qui ont fauté les troubles sont mis à l’ombre et pour un long séjour.
A qui profitera l’anarchie ? Aux intellectuels et aux gens du fisc regroupés dans des coopératives politiques et économiques, car ce sont eux qui vont rédiger les lois aux mailles élastiques à travers lesquelles ils seront les seuls à pouvoir entrer ou sortir. En fin de compte, le petit peuple aura-t-il du travail pour lui et pour ses enfants ? Sera-t-il traité sur le même pied d’égalité devant la loi? Se sera-t-il affranchi de la corruption ?
Le petit peuple n’aura encore une fois rien gagné de tout cela : plus grave encore , ceux qui ont fauté les troubles sont mis à l’ombre et pour un long séjour. Dans une cinquantaine d’années, le petit peuple crierait son malaise, dans une cinquantaine d’années, d’autres lois seraient rédigées. Mais le vent souffle toujours dans le sens que le veulent les politiques et les gens du fisc.
*Rachoua, bazra,3aka, dahna, garmouma : noms de la corruption.
2 Comments
Salam,bonjour Si ZAID,vos articles sont d’une qualité remarquable qui témoigne d’un savoir faire absolument maîtrisé et responsable.Je les lis avec intérêt et respect,tant ils sont accrocheurs et incisifs.Merci M.ZAID
Bon Courage!
De vive voix:Mohammed ESSAHLAOUI
J’ai beaucoup de respect pour votre personne et je garde toujours en mémoire l’éloquence avec laquelle vous utilisiez la langue française aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Je lis également tous vos articles et j’avoue qu’ils me prennent beaucoup de mon temps tant ils sont nombreux et traitent de sujets variés. Oujdacity avait besoin d’une plume comme vous, elle l’a enfin trouvée, elle devra la conserver. Bonne continuation.
Et merci pour le commentaire.
Zaid Tayeb