Du droit de s’exprimer au droit de consommer
Zaid Tayeb
Comme je l’ai dit dans un récent écrit publié sur mon mur et sur le portail Oujdacity, je ne suis pas trop attaché au boycott des produits français, cependant je ne serai pas contre si d’autres le font. Si les caricatures à caractère offensant pour presque deux milliards de Musulmans relèvent du droit de s’exprimer et que l’on doit, démocratiquement, respecter ce droit, le boycott relève, lui, du droit de consommer le produit que l’on veut et que l’on doit, démocratiquement, respecter ce droit. Je ne vois pas comment on peut accepter le premier et blâmer le second. Vous êtes libres de dire ce que vous voulez et je suis libre de manger ce que je veux. A la liberté d’expression, on oppose la liberté de consommation. Y a-t-il un mal à cela ?
Je vois que certains individus d’expression française de chez nous prendre le parti de la France : ces Français d’expression défendent mieux les intérêts de la France que les Français de souche. Ils sont en rien différents des tirailleurs sénégalais, des harkis algériens et des goumiers marocains qui ont combattu aux côtés de la France bien loin de chez eux, au lieu de combattre la France qui se trouvait chez eux. Ces pauvres individus, que je plains, espèrent sans aucun doute recevoir une attestation de bonne conduite de la France qu’ils servent de manière servile et honteuse. Gardez espoir.
Pour eux, on le leur a enseigné ainsi et avec les mots qui conviennent à la situation, il y a une loi qui interdit formellement de renier l’holocauste, les chambres à gaz, le massacre des juifs en Europe, en Allemagne surtout. Soit. Pourquoi le renions-nous si vraiment il avait eu lieu comme on veut nous le faire croire et admettre comme certain ? Et pourquoi il n’y a pas de loi qui interdit d’offenser les Musulmans par des caricatures publiées sur un journal ou montrées à de petits écoliers dans une salle de classe ? L’offense des Musulmans existe au quotidien, l’holocauste est un chapitre de l’histoire écrit pour justifier le droit à une patrie pour les Juifs. Si on peut impunément publier des caricatures qui offensent deux milliards de Musulmans de par le monde, pourquoi on ne peut pas mettre en doute un chapitre de l’histoire qui concerne huit millions de Juifs ? La liberté d’expression est ou n’est pas, on la pratique ou on ne la pratique pas. Elle est indivisible. Si on s’obstine à mécontenter deux milliards de Musulmans avec des caricatures, ces deux milliards de Musulmans vont mécontenter huit millions de Juifs. Considérez les proportions, s’il vous plait.
Les terroristes musulmans qui ont commis des attentats au couteau ou à la voiture bélier sur le sol français ont tous été abattus sur place par les forces de l’ordre, alors que le terroriste chrétien qui a massacré 53 Musulmans à l’arme de guerre en Nouvelle Zélande a été arrêté et jugé. Un bon Musulman est un Musulman mort comme les auteurs d’attentas ou soumis comme ces abrutis de chez nous qui nous harcèlent avec des propos malsains sur la liberté d’expression et l’exercice du style de la langue française dont ils se font le garant. Ces Don Quichotte à la Française !
La politique du ‘’deux poids deux mesures’’ mise en place par la France et l’Europe, fonctionne de manière absurde :
-Nous avons le droit de caricaturer votre Prophète et savons que cela vous fait mal, mais vous n’avez pas le droit de boycotter nos produits car cela nous fait mal ;
-Nous avons le droit de vexer 2 milliards de Musulmans et par la même occasion avons mis en place une loi qui interdit de mettre en doute l’existence de l’holocauste.
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