Schizophrénie ; quand un comportement maladif devient un trait culturel.
Schizophrénie ; quand un comportement maladif devient un trait culturel.
Sans vouloir porter aucun jugement de valeur sur nos coutumes, j’aimerais bien entamer avec vous, chers lecteurs, un débat sur ce qui se passe surtout en été sous ces énormes tentes qu’on dresse souvent dans les ruelles de notre ville.
Pour commencer, il faut se demander honnêtement : Comment peut-on concevoir des noces qui s’inaugurent par la récitation des Versets Coraniques et se terminent le lendemain ou parfois le jour même à une heure tardive par un « carnaval » extravagant ?
Psychologiquement parlant, parmi les symptômes de la schizophrénie l’ambivalence des pensées et les conduites paradoxales sont les plus fréquentes chez une personne schizophrène. Comme nous le savons tous, ce qui se pratique dans les fêtes de mariage correspond complètement au paradoxe invoqué dans notre questionnement. Cette conduite relève d’une « culture récente » des citadins marocains. Notons que, du point de vue anthropologique, « la culture est tout ce complexe qui inclut les connaissances, croyances, art, morale, droit, coutumes et toutes autres aptitudes ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société »[1]. Nous pouvons ainsi dire que cette nouvelle tendance témoigne d’un disfonctionnement voire un déséquilibre au niveau de la conception anthropologique des cérémonies chez nous ; cela concerne aussi bien le choix du temps que celui du lieu.
Nous ne prétendons aborder ici ni des propos sociologiques ni des analyses anthropologiques. Pour qu’il soit exhaustivement cerné, ce phénomène gagnerait à être pris en charge par des spécialistes. Une recherche sérieuse en la matière constitue la condition Sin qua non de la propagation de cette gestion anarchique de l’espace public. Car ni les mesures institutionnelles ni les propos contestataires ne peuvent être efficaces face à une telle anarchie, et ce sans une conception rationnelle à la fois des festivités et des ressources réservées à leur déroulement.
Pour terminer, je tiens à dire à mes chers concitoyens que je ne suis qu’un citoyen qui désire passer des nuits paisibles, particulièrement à la fin de la semaine ou après une journée chargée de dur labeur, sous son propre toit sans être dérangé par cette nouvelle pollution sonore à l’indéfini décibel qui pourrit notre environnement.
[1] Claude. LEVIS STRAUSS, De près et de loin, Paris, Odile JACOB, 1988, p. 229
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