Sète, la ville où l’on se voit renaitre de ses cendres.
Il est des hommes et des femmes, en Afrique et au maghreb, qui ont l’impression d’etre morts avant l’heure. Opprimés, réduits à la précarité, exploités jusqu’aux os et ainsi condamnés à l’esclavage moderne, ils considèrent leur existence vide de substance et de sens: des fantomes qui essayent de ressusciter à maintes reprises par jour, en vain. Tout s’acharne contre eux, à tel point qu’ils ressentent la persécution , voire l’anéantissement jusqu’au fond de leurs ames. Si leur droits et libertés ne sont pas confisqués, ils sont arbitrairement controlés: il est strictement interdit de mener leur vie comme ils l’entendent, mais suivant les règles étouffantes et les lois absurdes en vigueur.
En revanche, quand » lbabor, ya mon amour » quitte les cote du continent maudit et oublié ……, en direction de Sète, une nouvelle vie et un nouveau monde se dévoilent, et aussitôt l’air marin imprégné de bouffées d’espoir s’empare des viscères des habitants de la rive sud de la Méditérranée.
Avant de s’ouvrir sur un pays profondément évolué et d’être une fenêtre éternellement ouverte sur le sommet des civilisations, Sète offre à ses visiteurs sérénité et confort. Tout est organisé et fonctionne avec une intelligence infaillible; rien n’est laissé au hasard. Chacun fait son travail avec plaisir et dévouement. Les lois et les règtlements régissant la vie des individus sont formels et respectés à la lettre, et, du moment où nul ne peut les transgresser, la police ne contrarie jamais le quotidien des gens et n’intervient que si on l’appelle. Les vieux, ces etres vulnérables, dédaignés et marginalisés en Afrique, sont plus considérés que quiconque, car’ c’est grace à eux que la ville a atteint un tel niveau de prospérité. Bref, la vie à Sète est belle et accueillante et tout le monde en profite excepté ceux qui ont des tetes de fer; ceux qui refusent l’integration dans cette population hautement civilisée. Une chose est sûre: il n’y a pas de place pour les crises.
Mais, ce qui frappe et marque l’esprit du visiteur, c’est l’heureuse existence que que mènent les chiens, ces canidés si serviables et si fidèles, mais persécutés en Afrique et massacrés en Asie, jouissent d’une protection exceptionnelle, puisqu’ils sont mieux nourris, mieux soignés et mieux traités que n’importe qu’elle autre créature; aussi choyés que le dernier enfant d’une famille.
De fait, Sète n’est pas seulement une zone portuaire mais aussi un carrefour de cultures, dès lors que les gens qui l’animent sont de toutes les races et de toutes les couleurs, sauf que seuls les locaux possèdent le savoir de transformer les choses et les objets en art et joie de vivre.
Aussi les immigés clandestins qui tentent chaque fois leur Odyssé ont-ils de quoi justifier leur acte. Et, si des résponsables arabes et africains, insolents et misanthropes, s’y achètent des logements, avec l’argent de leurs peuples, ce n’est pas seulement pour échapper à la fureur des révolutions populaires qui pourraient se déchainer à n’importe quel moment, mais également pour profiter de cet Eldorado européen.
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