MAROC :Elections Communales et Régionales du 04 Septembre 2015
MAROC :Elections Communales et Régionales
du 04 Septembre 2015
Comment ne pas débuter cette chronique électorale à caractère spécifique, d’autant plus qu’elle revêt une très grande importance, au sens politique et diplomatique du terme. Le corps électoral concerné se compose de 15 millions de citoyens marocains, dont environ 47%de femmes.
Le deuxième critère d’importance de cet évènement grandiose a interpellé les jeunes d’une manière spectaculaire, malgré les réticences de certains d’entre eux, pour des raisons que l’on sait.
La première observation qui se dégage irréversiblement est la suivante et la plus pressante, compte tenu de sa teneur sociopolitique et socioéconomique. Ainsi, le corps électoral se distingue par son manque d’homogénéité, quant aux motivations essentielles.
La constatation frappante réside dans le fait que des électeurs n’ont pas voté pour les beaux yeux des responsables de partis politiques, ni pour répondre aux mots d’ordres de ceux-là, ni à plus forte raison aux idéologies qui sont véhiculées de droite, du centre ou de gauche. Certains d’entre eux s’en moquent éperdument. Car les enjeux des élections sont de taille et donc ailleurs.
Il y va de l’avenir des générations, de leur quotidien, des conditions de vie qui laissent à désirer, du chômage qui ronge les familles, des injustices qui frappent les uns et les autres, des inégalités de biens et de chances, et la liste est lugubrement longue.
Nous sommes loin des vérités quand on regarde les moyens audiovisuels qui s’ingénient à donner systématiquement des images d’une autre société, d’un autre Maroc tout brillant, tout rayonnant, fort prometteur.
Il suffit pour des observateurs avertis d’interroger les types de discours adoptés pour constater la règle fondamentale qui régit la ligne des informations : on positive tout, on loue tout : c’est désormais une question de principe méthodologique de stratégie politique souveraine.
Le tribalisme, les penchants matériels, les promesses, les zroudes, les besoins qui attendent depuis de longues décennies d’être satisfaits, autant de gourmandises et de tendances courtisanes font que les électeurs courent et s’affolent pour être les premiers à glisser leurs
bulletins dans l’urne, qui représentent autant de messages.
Les affaires personnelles, les enjeux matériels et/ou de prestige, la volonté du gain sont loin de constituer, en premier, les véritables préoccupations citoyennes saines et pures de combats d’honneur pour asseoir une véritable démocratie sociale, et lutter contre les inégalités vécues quotidiennement par la majorité du peuple, dans le monde rural, et dans les zones périphériques, les douars, les quartiers enclavés, isolés dans des habitations insalubres indignes des êtres humains de ce siècle.
A la question qui fâche : des élections pour quoi faire, il importe d’interroger ceux et celles qui souffrent et lèvent interminablement les mains vers le ciel, en attendant des jours meilleurs./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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