Les subventions accordées aux éleveurs de bovins visent à accroître la production laitière et à remédier à la flambée des prix. Une aide qui a aussi pour objectif d’éviter les ruptures en période de basse lactation.

Dans le but d’assurer un approvisionnement permanent en matière de lait et encourager les éleveurs de bovins à fournir plus d’efforts afin d’éviter la rupture en période de basse lactation, allant du 15 août au 14 février, la coopérative laitière du Maroc Oriental a octroyé une subvention de 90 DH par quintal sur les aliments composés fournis aux vaches laitières. Il s’agit, en fait, d’un aliment nutritif, à base d’orge, produit par ladite coopérative et qui est vendu à 270 DH au lieu de son prix de revient qui est de l’ordre de 350 DH. Ainsi, 2.800 éleveurs bénéficient de ce soutien afin d’alléger les dépenses occasionnées par la sécheresse et pour améliorer une production qui a avoisiné les quarante-trois millions de litres au cours de l’année 2006. Une augmentation de 11% a été réalisée par rapport à 2005.
Pour Yahia Sarhdaoui, directeur de la coopérative laitière de l’Oriental, une telle solidarité coopérative vise à encourager les éleveurs de bovins à améliorer leurs productions sans se soucier des prix qui peuvent influencer sur l’offre et la demande. Une implication qui s’accentue par un autre encouragement sur le prix d’achat puisque le lait est acheté à 3 DH 60 le litre au lieu des 2 DH 80 appliqués ailleurs. Et d’ajouter : «on vise aussi à consolider l’esprit associatif afin d’assurer une offre permanente au marché local et rationaliser l’équilibre fragile entre l’offre et la demande».
En parallèle avec ces encouragements, il y a un travail qui se fait en amont au niveau de la formation des agents, de la collecte et la diversification de la gamme des produits pour la mise en place d’un système de management de la qualité alimentaire et pour contrecarrer les produits importés frauduleusement et qui représentent un danger pour la santé des citoyens.
La campagne de cette année sera marquée par la poursuite du programme d’assainissement des élevages contre les maladies et leurs extensions. Il y a une large opération d’insémination en collaboration avec l’ORMVAM et l’Association régionale des éleveurs de bovins de race pure au niveau de la province de Berkane. Ce partenariat a permis d’inséminer 5.016 vaches en 2006. Au niveau de la province d’Oujda, c’est en étroite collaboration avec la DPA que les techniciens de la coopérative ont réalisé 1.727 inséminations.
Cette méthode d’insémination artificielle médicalement assistée contribuera à l’amélioration génétique rapide et sûre des bovins. C’est aussi un outil de prévention et de lutte contre la propagation de maladies surtout en zone frontalière comme l’Oriental. Une démarche pour créer les conditions favorables pour assurer la compétitivité de l’agriculture marocaine : une vache du terroir ne peut donner plus de 3.000 litres par an, alors qu’une race améliorée peut facilement produire plus de 6.000 litres par an, selon Hassan Ettahiri, chef d’un département commercial laitier. A signaler que la coopérative de l’Oriental qui vient d’être certifiée par l’HACCP pour la qualité alimentaire de sa gamme de production, au cours de l’été, offre des produits diversifiés. Sa production moyenne quotidienne est de l’ordre de 85.000 litres jour, avec un pic de 140.000 litres en période de haute lactation. Ce lait est distribué à Oujda et acheminé vers les autres villes par 62 véhicules frigorifiés qui répondent aux normes de la chaîne de froid. En période de manque, c’est une coopérative de Tétouan qui comble la demande. Ainsi 1.160.000 litres ont été achetés au cours de l’année 2006.

ALI KHARROUBI / AUJOURD’HUI LE MAROC