Station Saïdia: Le groupe Addoha rassure / Entretien avec Jawad Ziyat, DG du groupe, en charge du projet Saïdia
Désistement des Anglais, marina, épuration… les
explications
· Le fonds Madaef acquiert le 3e hôtel de la station
– L’Economiste: Comment vous expliquez que la marina de Saïdia ne dispose
pas encore de sa station de carburant?
– Jawad Ziyat: Je tiens à préciser que nous avons un accord qui a été
signé l’été dernier avec Afriquia. La mise en place d’une station in situ est
programmée. Celle-ci sera aux normes internationales et opérationnelle début
janvier 2010. Il fallait laisser passer la saison estivale et les travaux au
port, avant d’enclencher ce chantier. D’ailleurs, les travaux de la station
vont démarrer la semaine prochaine. En attendant, des camions d’Afriquia
approvisionnent les grands bateaux. Quant aux petits bateaux, ils sont
alimentés par des jerricans qui rentrent au port après avoir été visés par les
services de la Douane
avec bons et factures à l’appui.
– Les hôtels et golfs sont fermés à tel point que l’on parle de station
fantôme…
– Dans le tourisme, il faut intégrer l’idée qu’il y a deux types de resorts.
Ceux qui fonctionnent 12 mois. C’est le cas pour Charm Al Cheikh. Ce qui est
lié directement à l’ensoleillement. La seconde offre est plutôt saisonnière. Et
c’est le cas pour Palma de Mallorca dont 60% des hôtels ferment l’hiver. Je
rappelle aussi que 50% des hôtels Iberostar ferment durant cette période. Dans
l’offre saisonnière, nous avons aussi de grandes destinations comme la Turquie, la Grèce, la Croatie, la Bulgarie… où tous les
hôtels Iberostar ferment l’hiver. Pour le cas du Maroc, si nous devions
raisonner d’un point de vue purement touristique, nous aurions intérêt à
concentrer notre activité plutôt dans le Sud. Par souci d’ancrage territorial,
d’équilibre régional, de création de richesses et de répartition équitable du
développement, les pouvoirs publics ont mis l’accent sur Tanger, Tétouan et
Saïdia dans le cadre du plan Azur. Mais les contraintes du climat ne sont pas
les mêmes. Ceci ne veut pas dire qu’il faut tout fermer. Des réunions ont été
tenues entre les gestionnaires des deux hôtels de Saïdia et le ministère du
Tourisme pour voir comment gérer ces contraintes. A partir de là, la décision a
été prise de fermer les deux hôtels pour une réouverture en mars. Le temps de
compléter la formation du personnel. Il ne faut pas oublier non plus que la
commercialisation d’un hôtel demande 6 à 9 mois. C’est la moyenne des TO pour
programmer un produit. Ceci dit, dans quelques années, nous pourrons tabler sur
12 mois.
Aujourd’hui, nous sommes en phase de lancement, une période test. Il faut donc
prendre le temps de franchir un palier.
– Mais pourquoi les restaurants sont fermés?
– Sur ce point, je précise que la marina compte huit restaurants ouverts, trois
boutiques d’équipement nautique, deux chantiers navals et une école de voile.
Pour sa part, la Médina
avait démarré avec 40 magasins. Aujourd’hui, une vingtaine sont ouverts dont
des banques, des franchises… Au total, 34 commerces sont opérationnels. Sur ce
registre, il ne faut pas perdre de vue que la station vient de démarrer et le
projet est parti ex nihilo.
– Qu’en est-il des Anglais qui exigent la restitution de leur apport?
– Le désistement des Anglais n’est pas lié uniquement au projet de Fadesa.
C’est le cas aussi pour d’autres promoteurs. Nous avons mené une étude récente,
et il s’est avéré que ces désistements de la clientèle anglaise se sont
également produits de manière massive en Espagne et au Portugal. C’est dire que
ce problème est plus lié à une conjoncture internationale difficile, marquée
par les pertes d’emplois, l’impossibilité de lever des fonds ou de faire des
plus-values… qu’à une station comme celle de Saïdia. En même temps, quelque 150
Anglais ont versé des acomptes dans un projet de notre groupe à Tanger. Mieux
encore, aujourd’hui, d’autres Anglais viennent de signer leur contrat pour
l’acquisition de villas à Saïdia. Ce qui renseigne que les désistements ne sont
pas liés au Maroc, mais à un contexte de crise et une conjoncture des plus
difficiles.
– Où en est la station d’épuration des eaux usées?
– La construction de la station d’épuration est un chantier lourd qui se fait à
travers plusieurs phases. La première phase a démarré il y a quelques mois. Les
travaux de l’Onep se poursuivent et nous aurons une station de traitement en
bonne et due forme en 2010.
A ce moment-là, la station traitera non seulement les
eaux usées du site touristique, mais également de l’ensemble de la ville de
Saïdia.
Un 3e hôtel
opérationnel en juillet
«Nous confirmons l’ouverture en juillet 2010 d’un troisième hôtel 5 étoiles de
450 chambres à Saïdia», annonce Jawad Ziyat. Selon le management de Fadesa
Maroc, des accords seront signés fin 2009 avec le propriétaire de cet hôtel,
qui n’est autre que le fonds de gestion Madaef. Montant de la transaction: 400
millions de DH. Les pré-accords ont été signés il y a un mois. Pour le volet
gestion de l’hôtel, le fonds Madaef, qui est filiale de la CDG, devra signer à son tour
des accords avec le gestionnaire Globalia. L’avantage avec Globalia, qui est
aussi opérationnel dans l’aérien à travers Air Europa, selon Jawad Ziyat,
réside dans la création de deux lignes additionnelles (hebdomadaires) reliant
Barcelone et Madrid à Oujda. De l’avis de Ziyat, «dès l’été prochain, des
lignes régulières de point à point vont desservir no seulement l’hôtel flambant
neuf de Globalia, mais aussi les autres établissements. Ce qui permettra
d’enclencher la dynamique vertueuse avec des TO et des individuels/last minute.
Propos recueillis par Amin RBOUB & Jalal BAAZI
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