LES GENS NE SONT PAS « DEGOUTES » DE LA POLITIQUE, MAIS PLUTÖT DE CERTAINES PRATIQUES….
LES GENS NE SONT PAS « DEGOUTES » DE LA POLITIQUE…
MAIS PLUTÖT
DE CERTAINES PRATIQUES POLITIQUES … !
Comme souvent, les médias officiels du Maroc, relayés machinalement par une partie considérable d’une presse écrite occasionnellement mobilisée, de chroniqueurs de gros calibres, d’analystes de grandes envergures universitaires, de porte paroles de partis politiques, entre autres, se lancent dans de virulentes attaques rangées, systématiques, contre des gens présumés dégoutés de la politique en particulier, et de la chose publique en général.
« Ces supers acteurs » de la vie politique du pays, ces juges autoproclamés, ces guignols atypiques du paysage audio-visuel marocain, ignorent ou feignent d’ignorer , qu’ils sont en train de porter atteinte à la cohésion nationale, de creuser un fossé piégé de mésententes et de malentendus, les séparant de fidèles et honnêtes citoyens, en s’arrogeant le droit d’infantiliser, de culpabiliser, d’accuser des générations entières de marocaines et de marocains d’absentéisme prémédité de la scène politique nationale.
« Ces supers acteurs » de la vie politique du pays, ces analystes auto invités semblent oublier que les gens présumés dégoutés de la politique, ne se permettent pas d’être de simples singes figurants, à la solde de cupides distributeurs de rôles préfabriqués, d’arrière plan.
En réalité, une telle situation de déséquilibre arrange, conforte indiscutablement le statut des présents sur scène, qui font tout pour ne pas être dérangés dans la consolidation de leurs privilèges acquis, dans plusieurs cas, grâce à la différence décisive marquée par la non présence d’autres compétences nationales.
Ainsi, des générations entières de compétences citoyennes ont été et sont stratégiquement et systématiquement exclues, sacrifiées, par des forces occultes qui s’ingénient inlassablement à leur barrer le chemin de l’action politique citoyenne. Les générations qui gouvernent n’ont jamais pardonné aux jeunes générations de ne pas, ou peu, partager leurs doctrines de politiques partisanes, leurs visions des choses.
Par voie de conséquence, le dialogue de sourds s’amplifie au fur et à mesure que grossissent les enjeux des classes politiques gouvernantes qui, parce que politique politicienne exige, brandissent et défendent leurs positions socio-…politiques grâce toujours à leur argument de prédilection : le taux très faible de la participation au scrutin de…serait dû selon toute probabilité, selon toute vraisemblance, en premier lieu, au spectre d’abstention des gens dégoutés de la politique, entendons les jeunes…..etc.
Malheureusement, ce genre de sentence est très dangereux, pour une jeune démocratie en quête de transparence et de crédibilité, étant supposé que :
Si l’on constate un fort taux d’abstention d’électeurs…de participants…
Si l’on incombe un tel diagnostic à des gens dégoutés de la politique
Alors, si dégoût de la politique il y a, cela pourrait s’expliquer fort aisément, par une argumentation autre que celle épousée intentionnellement par des médias nationaux.
Cette argumentation pourrait s’articuler autour de certains axes de réflexion tels que :
1- L’occupation du terrain socio-politico- économique… par ce beau monde désireux de
se faire admirer, de « s’exhiber », ne serait-ce qu’en faisant acte de présence en face d’un appareillage audio-visuel impressionnant.
2- La dérive ostensible de certains chercheurs confirmés qui, au lieu de garder / sauvegarder le cap de l’objectivité méthodologique, de la rigueur scientifique, se laissent glisser de plus en plus vers l’adoption d’approches simplifiantes et, du coup, simplistes.
3- Comme par hasard, le recours délibéré à des modes disproportionnés de critiques/attaques/dénigrements…s’accentue dangereusement à la veille et au lendemain d’échéances électorales diverses, évidemment en l’absence de gens dégoutés de la politique : les débats se terminent, comme toujours, sans résultats plausibles, faute de débattants.
4- Pour des électeurs, des citoyens, des gens présumés dégoutés de la politique, les expériences vécues durement et rudement, ont laissé chez eux, des traces indélébiles de déception, d’amertume, de doute profond.
5- Pour certaines catégories de citoyens, seuls un travail, une famille, un domicile, des droits jamais bafoués, une égalité des chances concrètement respectée,…pourraient donner un goût acceptable à la politique des résultats, des réalisations, au sens du progrès, de la grandeur de la nation.
C’est dur, très dur, de ne pas être compris par les gouvernants de son propre pays, Tout un chacun fait quotidiennement de la politique, Encore faudrait-il se mettre d’accord sur les représentations que les gens s’en font : ils ne sont pas dégoutés de la politique, au sens universellement défini, qui serait le fait d’œuvrer pour l’instauration d’un monde meilleur,
Mais ils sont profondément déçus, amèrement dégoutés de certaines pratiques politiques partisanes, qui ne feront qu’assombrir les espoirs nés et entretenus au moyen d’une politique libérée de toute exploitation politicienne. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed ESSAHLAOUI
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