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Benkirane répond à ses détracteurs

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Le chef de file du Parti de l’Istiqlal poursuit les meetings régionaux pour expliquer la décision de retrait du gouvernement. Du côté de Abdelilah Benkirane, il a saisi la réunion de la commission nationale du PJD pour répondre aux critiques de ses détracteurs.
Les rencontres partisanes sont devenues le moyen de prédilection des chefs de file de la majorité pour véhiculer leurs messages tant à leurs détracteurs qu’à leurs alliés.
Le dirigeant du Parti de l’Istiqlal poursuit ses meetings régionaux. Le week-end dernier, Hamid Chabat a réitéré aux militants d’El-Jadida les mêmes arguments qui ont poussé le Conseil national de prendre la décision du retrait du gouvernement. Il a encore une fois décoché ses flèches vers la lenteur gouvernementale et les prises de décision unilatérale.

Pour sa part, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a semblé, samedi dernier lors de la réunion de la commission nationale du PJD, plus clément avec le parti de la balance. Alors qu’auparavant, il a, à plusieurs reprises, épinglé Chabat, sans le nommer, il a préféré cette fois-ci souligner que «l’Istiqlal reste notre allié. Si ce parti reste avec nous, nous serons aussi à ses côtés. D’ailleurs on n’a jamais eu de problème avec le parti de l’Istiqlal même lors des périodes les plus difficiles.» À quoi est dû ce «changement» dans le discours alors que Benkirane n’a pas hésité ces dernières semaines à sermonner le dirigeant des héritiers de Allal El Fassi ? La question demeure pour le moment en suspens.
Certains ténors du PJD avaient même signalé que le point de rupture avec l’Istiqlal éait désormais atteint. Des informations faisaient état d’un rapprochement avec les partis de l’opposition.
Benkirane a tenu à démentir ces «rumeurs» estimant qu’il est inapproprié de faire ce pas alors que l’Istiqlal est toujours au gouvernement.

Il a aussi saisi l’occasion pour tirer à boulets rouges contre l’opposition qui a boycotté la séance mensuelle sur la politique générale. Il pense qu’il a «assez fait de concessions» pour les satisfaire, mais sans résultats. «Fini le temps des compromis», a-t-il martelé. «Nous allons revenir à la première répartition du temps de parole, car l’opposition n’a rien voulu entendre et veut instaurer une logique incompréhensible.», a-t-il relevé.
L’opposition continue de critiquer vertement le chef de l’exécutif, l’accusant d’exploiter son passage au Parlement pour faire passer des messages électoraux. Les parlementaires lui reprochent de s’adresser directement aux citoyens alors qu’il est au sein de l’hémicycle et interrogé par les représentants de la nation. Des critiques qui ne semblent pas plaire à Benkirane qui estime qu’il a le droit de répondre aux interrogations des parlementaires tout en exprimant les messages qu’il juge appropriés. «D’habitude, les gens ont peur des questions alors que l’opposition a peur de la réponse», a-t-il ironisé.
Benkirane risque de subir les foudres de l’opposition à la Chambre des conseillers. Il ne semble pas pour autant inquiet. Au contraire, il a signalé aux militants de son parti qu’il restera inébranlable en la matière : «Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Je vais dire ce dont je suis convaincu.»

Par ailleurs, s’agissant du dossier des diplômés chômeurs, le chef du gouvernement a tenu à préciser qu’il respectera la décision de la Justice, mais une fois que la sentence finale sera prononcée. Pas question d’appliquer le premier verdict du tribunal ! Sur cette question, Chabat appelle à l’exécution immédiate de la décision de la justice.
À chaque occasion, il tient à exprimer le mécontentement du parti de l’Istiqlal de la gestion de ce dossier. Les députés du Parti de la balance avaient interpellé, plusieurs fois, le gouvernement sur ce sujet prônant la nécessité de respecter le principe de la continuité dans la gestion gouvernementale.

Bilan du gouvernement

Abdelilah Benkirane a défendu le bilan de son gouvernement, estimant que son équipe gouvernementale a pour mission non seulement de mettre en œuvre des acquis au profit des citoyens (augmentation de la bourse des étudiants, augmentation du seuil minimum mensuel des pensions de retraite à 1000 DH…), mais aussi d’opter pour des choix stratégiques qui risquent d’être douloureux. Il a cité notamment la réforme de la caisse de compensation que les autres gouvernements hésitaient à mettre en œuvre. Les décisions sont dictées par les aléas de la conjoncture actuelle. Dans ce cadre, il a souligné que les indicateurs économiques (taux d’endettement, inflation…) sont au rouge et qu’il est, de ce fait, on ne peut plus nécessaire d’agir pour sauvegarder les équilibres macro-économiques qui ne sont pas du «charabia».

Le Matin

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