La vie en prose
Depuis ma tendre enfance, j’aimais écrire, je dirais même que j’écrivais tout le temps. Je ne sais pas comment ça m’est venu, mais je rédigeais des histoires, des poèmes, je tenais un journal intime, j’écrivais beaucoup de lettres à mes amis, à l’école mais aussi à mes correspondants à l’étranger, j’étais très fort en rédaction. Tout ce que j’avais sur le cœur et qu’il m’était impossible de délivrer oralement, je l’inscrivais sur le papier. Surtout quand mon état d’esprit est inconsolable. Comme si ma vie ne valait d’être vécue qu’à la condition de la coucher sur le papier. Plus tard, même dans les plus grandes épreuves que j’aurais à affronter, je ressentirais encore ce besoin de tout consigner. Je ne vivais pas, j’écrivais ma vie.
J’aimais écrire, et j’aimais aussi beaucoup lire. Mon père ne regardait pas la télévision et je garde son image le nez dans un livre, chaque soir avant de s’endormir. Il lisait des romans de littérature, de philosophie souvent en arabe. Moi, j’étais plutôt porté sur les histoires vraies, les biographies ou encore les romans à l’eau de rose ! Il suffisait qu’on me dise du bien d’un livre pour que je me le procure. La lecture m’enrichissait : autant mes notes dégringolaient à l’école, autant j’avais l’impression d’acquérir de solides connaissances grâce à mes lectures. Les livres étaient pour moi une grande richesse. J’avais un vocabulaire assez étendu, ce qui rendait l’écriture plus facile ! C’est ainsi que, plutôt que de m’asseoir sur les bancs de l’école, j’arpentais la ville de Casablanca seul, dans les transports en commun. Avec les années, je crois bien que j’ai fini par connaître par cœur toutes les stations de bus de cette métropole …
à ces moments-là mon petit cœur voyageait au fil des textes que j’écrivais ou des livres que je dévorais.
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Une belle translation à continuer de cultiver, c’est une des vraies valeurs de l’autobus qui nous mène à destination…