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OUJDA Courants de la beauté et de l’esthétique

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L’esthétique a besoin d’un élan pour permettre aux jeunes de s’enorgueillir de leur culture et aux chercheurs d’affermir leur force créative.

Les espaces de la Fondation Moulay Slimane pour la réhabilitation des médinas d’Oujda et des villes de l’oriental ont abrité la semaine de l’art. Une activité organisée en collaboration avec le Centre d’Etude et de Recherches Humaines et Sociales d’Oujda. Une manifestation dédiée aux courants de la beauté et de l’esthétique. Elle a permis à une vingtaine de plasticiens d’exposer ensemble. Une première qui a enchanté les passionnés de la palette et des pinceaux. C’était aussi une opportunité pour les amateurs du Gharnati, du « Samaa » et des passionnés de la canariculture et l’ornithologie de partager connaissances et passion pour l’art dans ses différentes formes. De son coté, Jeannette Rose Albert a présenté des communications se rapportant aux arts décoratifs de l’art musulman. Elle a cité plusieurs exemples de la richesse et de la diversité des décors de la céramique arabo-musulmane. D’autres poètes d’expression arabe et française ont épaté les virtuoses du verbe dans leurs registres de sonorités et d’images ensorcelantes.

Sur le pourquoi dune semaine sur « les Courants de beauté et d’esthétique » Souad Faress, cheville ouvrière , de cette semaine a expliqué lors d’un point de presse que Le jaillissement du beau dans les courants de l’esthétique fait de l’art une expression identitaire. C’est dans l’art qu’on se réfugie pour réitérer les valeurs éparpillées par les nouveaux moyens de communication. C’est la créativité qui permet aux peuples de se distinguer et le Maroc est pluriel dans ses étendues culturelles. Et c’est pour cela qu’il fallait concrétiser la thématique choisie à cette semaine par le biais de plusieurs moyens d’expression. Elle a aussi expliqué à ALM que les temps modernes, grâce ou à cause, du boom informatique ont facilité l’accès aux savoirs mais aussi au plagiat et à l’abêtissement. Et au lieu d’être créatif on a subit toutes les formes de dépersonnalisation. L’art à tendance à se banaliser, c’est compréhensible pour des peuples sans horizons d’attente. Cependant, le Maroc doit se prémunir de cette déferlante vague du simpliste car ses courants artistiques et sa pensée identitaire ne date pas d’hier.

De son coté, Samir Boudinar, président du CERHSO, a expliqué que la nécessité de recyclage aux vraies valeurs artistiques de la civilisation marocaine doit être incessant. Il est l’une des préoccupations majeures de leur centre, le souci de la formation fait de chacun un élève à perpétuité pour plus de maturité et pour qu’il puisse distinguer les arts dans leurs complexités. Par le biais de l’art on explique mieux l’importance de la perspicacité intellectuelle. Et pour corroborer cette approche le CERSHO offre aux étudiants et chercheurs de l’Oriental l’une des plus grande bibliothèque du Maroc. Le livre est la voie royale pour comprendre la complexité du monde. C’est en quelque sorte le socle de toute la création artistique et intellectuelle.

Oujda, a-t-il dit, souffre de manque de centres avec des livres pour la recherche pointue. Les jeunes se trouvaient entre l’enclume et le marteau. Soit ils suivent la vogue et perdent leurs repères culturels. Soit ils s’enferment dans leur coquille et seront taxés de tous les préjugés d’archaïsme. C’est ce que nous essayons de résoudre par l’organisation de ce type de semaines artistiques pour exposer les différentes facettes de notre patrimoine artistique. De leur coté les chercheurs devaient aller à Rabat ou à Casablanca pour parfaire leurs recherches. Et lorsqu’on a pensé à cette semaine nous avons surtout pensé à ces deux réalités. Il ne fallait pas subir son temps, mais le comprendre et le vivre dans l’intelligence et la liberté de l’esprit. C’est élaborer un nouveau mode d’investissement pour explorer nos réalités contemporaines, redonner du sens à nos penchants artistiques et identifier les enjeux les plus ambitieux. Pour les ambitions la bibliothèque du centre résout plusieurs équations.

Ali Kharroubi / Journal AUJOURD’HUI LE MAROC

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