Le Fogarim en panne dans l’Oriental
Seulement 439 dossiers traités
· Les HBM introuvables
· La pratique du noir entrave le processus
L’initiative est louable, mais elle n’atteint pas forcément ses objectifs. Si, dans l’ensemble, le programme du fonds de garantie aux revenus irréguliers et modestes (Fogarim) a porté ses fruits, dans la région de l’Oriental, ce dernier a du mal à décoller. En clair, il est en panne et les performances réalisées sont insignifiantes malgré l’amélioration des campagnes de communication et la mise en place de mesures d’accompagnement.
En effet, selon un récent bilan, seulement 439 dossiers d’une valeur de 65,7 millions de DH, ont été validés depuis le lancement du fonds jusqu’au 24 avril dernier. Et ce, malgré la forte demande des ménages démunis.
Avec 382 prêts accordés, la ville de Oujda se taille la part du lion. Mais, il s’agit surtout de familles ayant bénéficié de la gratuité du terrain dans le cadre d’opérations de recasement qui se sont déroulées dans le cadre du programme. A Berkane, Nador et Ahfir, on n’enregistre que 40, 10 et 4 dossiers traités alors que les villes de Jerada et de Taourirt n’en comptent que deux chacune.
Ces contre-performances sont dues à la quasi-absence de l’offre à faible valeur immobilière totale (V.I.T), seul produit accessible aux couches modestes. Par ailleurs, la majorité des logements et des terrains mis en vente par des particuliers dans cette région ne sont pas titrés alors que le Fogarim exige que le logement social à acquérir ou à construire soit doté d’un titre foncier.
Par ailleurs, la clientèle du Fogarim est confrontée à une autre difficulté: le financement de l’achat du terrain est exclu de la garantie du fonds. En outre, la vente au noir entrave considérablement le développement du fonds. Les prix déclarés sont, en général, largement inférieurs aux prix réellement versés. Autre problème, l’immobilier dans la région de l’Oriental connaît une flambée des prix. Les HBM (habitations à bon marché) sont quasiment introuvables.
Aussi, et pour une réelle promotion du logement social dans le cadre du programme Fogarim dans la région de l’Oriental, il serait opportun d’inciter les opérateurs immobiliers publics et privés à mieux accompagner cette action gouvernementale par la production d’une offre conforme aux moyens des populations ciblées. Il s’agit également de lutter contre la pratique du noir plus sévèrement.
Enfin, il est aussi important d’intensifier les campagnes de sensibilisation et d’information. Trop de candidats potentiels ignorent encore les avantages offerts par le Fogarim.
Mohammed Zerhoudi
L’ECONOMISTE
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