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Dégel des relations algéro-marocaines : réalité ou utopie ?

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Sur invitation de son homologue algérien, le Ministre marocain des Affaires Etrangères, Monsieur El Othmani, a effectué une visite officielle en Algérie du 23 au 24 janvier 2012.
Cette visite avait pour but la redynamisation des relations maroco-algériennes avec pour priorité la levée des obstacles qui grippent la réalisation de cet objectif.
Il y a lieu de noter que les questions de l’ouverture des frontières avec ce pays voisin et le dossier du Sahara marocain bloquent toute initiative louable pour les deux pays et portent préjudice à leur développements économiques, social harmonieux, au bien être de leur population, mais aussi à la sécurité et à la stabilité de la région maghrébine et Saharo-Sahélienne.
C’est pourquoi, le ministre marocain a tenu à préciser d’emblée que sa visite s’inscrivait dans le cadre dune volonté commune des deux pays de tirer avantage de la conjoncture régionale et internationale afin de booster les relations bilatérales maroco-algériennes pour le bien des peules de la région.
Le responsable marocain a également plaidé en faveur d’une concertation dans la relance de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et des ses organes institutionnels en stand by depuis belle lurette.
Une analyse de ses interventions fait ressortir en filigrane qu’il impute la médiocrité des relations maroco-algériennes, à tous les niveaux, et le gel des activités de l’UMA à deux entraves, la question des frontières et le dossier du Sahara marocain.
Le ministre algérien des affaires étrangères, Monsieur Medelci, pour sa part et comme à l’accoutumé, s’est abstenu de soulever ces deux questions.
Il s’est contenté d’une déclaration laconique dans laquelle il évoque brièvement «la volonté de renforcer les relations bilatérales». «Tous les facteurs plaident en faveur d’une ouverture des relations entre l’Algérie et le Maroc, année après année et dans tous les domaines, notamment économiques» a-t-il estimé, imitant en cela la politique « des petits pas » cher à l’ex-secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger. Il a oublié qu’il n’en a ni la carrure et encore moins les compétences et que les dossiers de l’ouverture des frontières, du Sahara marocain et de la diplomatie relèvent exclusivement de la DRS, dirigée par le général Mediene le véritable patron de l’Algérie.
Le chef de l’Etat algérien avait de plus balisé, sur ordre de la DRS, les conditions cette visite, à savoir que :
I/ « la relance des relations bilatérales se fera sur le strict respect du droit et de la légalité internationale et qui ne saurait se faire sur le dos du peuple sahraoui », selon les termes de Bouteflika.
Je rappellerai aux lecteurs que Monsieur Bouteflika n’a jamais fait d’études primaires, ni participé directement à la guerre d’indépendance de son pays, et ne doit sa promotion directe au grade commandant sous le nom de « commandant Abdelkader » qu’à son mentor, Boumediene, lui-même autoproclamé Colonel, tous deux installés à Oujda avec le troisième larron, l’ancien président Ben Bella, ex-adjudant de l’armée française, et  tous trois sous protection marocaine.
Ce Monsieur (Bouteflika) ne peut ignorer la justesse de la cause marocaine et les droits juridiques irréfutables du Maroc sur ses provinces Sahariennes en sa qualité d’ancien ministre des affaires étrangères.
Il est vrai que vu  l’âge et l’état de santé précaire du président algérien ainsi que l’ignorance de certaines parties hostiles au Maroc sur ce dossier, il est opportun de leur faire un petit rappel sur les quelques éléments historiques et juridiques qui attestent de la marocanité de l’ex-Sahara espagnol.

A/Tout d’abord, sur le plan historique et juridique

Les deux provinces sahariennes, arbitrairement dissociées par l’Espagne de la question de Sidi Ifni et de Tarfaya, auraient dû i être restitué au Maroc même titre que les territoires cités en supra.

En effet, dès son indépendance, le Maroc n’a cessé de revendiquer les territoires qui lui avaient été arbitrairement arrachées. La Déclaration commune franco-marocaine du 2 mars 1956, mentionne outre, la reconnaissance de l’indépendance, l’intégrité du territoire du royaume, dont ces deux provinces sahariennes. De plus, la Déclaration conjointe hispano-marocaine du 7 avril de la même année, réaffirme sans ambiguïté « (…) l’unité territoriale de l’Empire (…) ».

Le 25 février 1958, le sultan Mohammed V prononçait à M’Hamid Al Ghizlane, aux confins du Sahara occidental, un discours historique mettant en exergue la fidélité des tribus sahariennes et leur attachement à la monarchie régnante. Dans ce discours, Mohammed V a réaffirmé sa volonté de « (…) poursuivre son action pour la restitution du Sahara occidental ».

En vue d’accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental, le Maroc soumettait, dès 1963, la question du Sahara occidental au Comité des Nations Unies sur les territoires non autonomes. Le 16 décembre 1965, l’Assemblée générale de l’ONU, à travers sa résolution 2072 (XX), prie « (…) instamment le Gouvernement espagnol (…) de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour la libération de la domination coloniale des territoires d’Ifni et du Sahara occidental et d’engager à cette fin des négociations sur les problèmes relatifs à la souveraineté que posent ces deux territoires ».

Le 1er avril 1958, le Maroc a pu récupérer Tarfaya grâce à la signature de l’Accord de Cintra et puis Sidi Ifni par le traité de Fès du 4 janvier 1969.

Néanmoins, le Maroc continuait à soutenir que son intégrité territoriale ne serait achevée qu’après la restitution de tous les territoires dont il a été dépouillé.

Devant les tergiversations espagnoles, le Maroc, appuyé par la Mauritanie, a demandé à l’Assemblée générale de l’ONU de saisir la Cour Internationale de Justice (CIJ), pour un avis consultatif relatif à la nature des liens juridiques existant entre le Maroc et le Sahara occidental d’une part, et entre celui-ci et l’ensemble mauritanien d’autre part.

En statuant sur le fond, la CIJ a conclu, dans son avis consultatif rendu le 16 octobre 1975, à l’existence de liens d’allégeance entre certaines tribus du Sahara occidental et les sultans marocains. Le Maroc a considéré, qu’à travers cet avis, la CIJ a reconnu la marocanité du Sahara dès lors qu’elle a constaté l’existence de liens d’allégeance entre le Maroc et les tribus sahraouies.

Le 16 novembre 1975, le Maroc a organisé une Marche verte à travers laquelle il a pu récupérer le territoire du Sahara occidental.

Plusieurs autres arguments renforcent la thèse de la marocanité du Sahara, dont l’effectivité de la juridiction marocaine sur ce territoire s’inscrit dans l’histoire lointaine de l’empire chérifien, les actes d’allégeance des tribus sahraouies aux sultans marocains, les dahirs de nomination des caïds, qui exerçaient une autorité effective au Sahara occidental, au nom du Sultan, la perception d’impôts coraniques et les actes militaires de résistance à la pénétration étrangère sur le territoire, la gestion des services publics au Sahara occidental par le Maroc, l’application de législation marocaine et le prononcé des jugements au nom du Sultan .

B/ Ensuite, sur le plan onusien

Le Sahara occidental reste toujours inscrit sur la liste des territoires non autonomes dont la population a le droit à l’autodétermination.

Force est de préciser que la notion d’autodétermination n’est pas synonyme d’indépendance, comme le soutiennent les séparatistes du Polisario et son mentor algérien.

Si ce principe juridico-politique a joué un rôle important dans le processus de décolonisation de nombreux territoires colonisés, notamment dans les années 1960, il n’en demeure pas moins qu’il a été tendancieusement interprété dans la mesure où il a été réduit à la seule notion d’indépendance.

La résolution 1541, adoptée par l’Assemblée générale, 15 décembre 1960, libellée, « Principes qui doivent guider les Etats Membres pour déterminer si l’obligation de communiquer des renseignements, prévue à l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte, leur est applicable ou non », a défini les modalités d’exercice du droit à l’autodétermination. Elle en a donc retenu trois options :

1) indépendance et souveraineté,

2) libre association avec un Etat indépendant et,

3) intégration à un Etat indépendant. Dans le même ordre d’idées, la résolution 2625, adoptée par l’Assemblée générale le 24 Octobre 1970, intitulée, « Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats conformément à la Charte des Nations Unies», tout en confirmant les trois options précitées, a rajouté une quatrième option, à savoir « l’acquisition de tout autre statut politique librement décidé par un peuple ».

C’est dans ce sens qu’il convient de rappeler l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara et qui constitue une autre forme d’autodétermination.

Cette initiative est conforme à la légalité internationale dans la mesure où elle prévoit une large autonomie, permettant à la population sahraouie de gérer elle-même ses propres affaires à travers des instances politiques locales élues, sous la souveraineté marocaine.

Cette proposition prévoit la tenue d’un référendum pour son approbation, permettant aussi aux sahraouis d’exercer, dans le cadre d’une large autonomie, leur droit à l’autodétermination.

C’est pourquoi, cette solution proposée par les pouvoirs publics marocains est la seule à même de permettre le règlement politique et pacifique d’un conflit qui n’a que trop duré.

Cependant, force est donc de constater que la légalité internationale de la marocanité du Sahara dit occidental, combiné au pouvoir effectif exercé par l’Etat marocain sur le territoire en question, ne font qu’affaiblir encore davantage la posture du tandem formé du Polisario et de l’Algérie, au double point de vue, juridique et géostratégique.

C’est pourquoi, les autorités algériennes  ne changeront d’un iota leur position sur cette question. Alger tient à conserver par tous les moyens son hégémonie sur la région.

Une ouverture sur ce dossier sensible pourrait remettre en cause également le nationalisme dans lequel elles puisent régulièrement son pouvoir et permet à l’oligarchie militaro-civile qui gouverne l’Algérie depuis son indépendance de conserver tous les leviers de l’Etat au détriment du peuple algérien.

II/ pour ce qui de l’ouverture des frontières, il faut reconnaître que la propagande et la désinformation algériennes est très forte. Les cours dispensés par les académies de l’ancienne Europe de l’Est, Ex-URSS en tête, à leurs élèves algériens auraient porté ses fruits si ce n’était l’avènement des moyens d’informations modernes (Internet, face book, twiter, SMS, téléphonie mobile).

Je m’explique, en 1973 le Maroc décida de nationaliser les terres agricoles  appartenant à des français, portugais, espagnols, algériens et autres. Tous ont été indemnisés et aucune famille n’a été expulsée ou expropriée. Que cela soit clair et les archives des consulats des pays précités peuvent l’attester, excepté bien sûr ceux de l’Algérie.

Pour le cas des algériens, il est avéré qu’aucune famille n’a été expulsée du Maroc ou expropriée de ses terres. Si certaines d’entre elles l’ont été c’est tout simplement par ce qu’elles ne possédaient pas de titre foncier et avaient donc usé d’un bien illégalement.

D’ailleurs de nombreuses familles algériennes et autres sont restées au Maroc après la nationalisation des terres agricoles et leurs enfants et petits enfants y résident encore.

Pour ce qui est de la soit disant expulsion des algériens en 1994, il ne faut pas rigoler et prendre les lecteurs pour des imbéciles.

Dès l’annonce de l’attentat de l’Atlas Asni, les autorités marocaines ont décidé la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes afin d’intercepter les commanditaires (Des algériens y étant impliqués). Les algériens en séjours touristiques ou de passage ont été invités à rejoindre leurs pays suivant un délai raisonnable. Il n’y a jamais eu d’expulsion manu militari d’algériens résidents légalement au Maroc ou de séparation de membres de familles algéro-marocaines.

Comme le lecteur le constatera la propagande algérienne a totalement travesti ces faits pour cacher et justifier l’horrible crime qu’avait commis l’Algérie en 1975 en expulsant ignoblement des dizaines de milliers de marocains, séparant ainsi des enfants de leur mère et expropriant les marocains de tous leurs biens. Il est inutile, par pudeur et respect, de s’étaler sur la bestialité des militaires, policiers, agents d’autorités, gendarmes, gardes frontières, douaniers algériens qui ont abusé sexuellement des femmes et des enfants. Des témoignages ont été recueillis par les organisations internationales et déposés après des instances internationales avec preuves à l’appui.

Ceci étant dit que pouvons nous conclure ?

Si l’on considère les déclarations du ministre algérien qui affirme en substance que l’Algérie est disposée à  » pousser à son maximum  » la coopération avec le Maroc et  que la question de la frontière avec le Maroc doit se faire dans le cadre d’une « vision globale »  et qu’Alger ait décidé de remiser la question du Sahara marocain, il ne fait pas doute qu’il est encore trop tôt pour parler de réconciliation ou d’une possible détente entre l’Algérie et le Maroc.

Pour y arriver, il faudrait que les deux verrous, la question des frontières et le dossier du Sahara Marocain, sautent.

Aujourd’hui, Alger ne semble disposer à lever ces deux obstacles et ce, pour des raisons internes.

Cette visite ne peut donc être qualifiée que de symbolique, et non pas d’historique. La réconciliation entre Rabat et Alger, en raison de l’obstination des autorités algériennes, n’est pas pour l’heure d’actualité. Elle relève plus de l’utopie que de la réalité.

 

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