! HALTE A LA DESTABILISATION SYSTEMATIQUE DE L’ENSEIGNEMENT PUBLIC N A T I O N A L !
! HALTE A LA DESTABILISATION SYSTEMATIQUE DE L’ENSEIGNEMENT PUBLIC
N A T I O N A L !
Depuis l’indépendance du Maroc, l’enseignement public national, supposé être l’un des leviers principaux du développement durable du pays, connaît des vicissitudes et des fluctuations inquiétantes, signes prémonitoires d’un avenir quasi incertain.
Compte tenu des exigences considérables immédiates de la formation des cadres supérieurs de l’Etat, on a dû opter pour l’adoption de filières appropriées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il ne fallait, à aucun prix, lésiner sur les moyens matériels et humains pour répondre aux besoins grandissants, sur les plans stratégiques, nécessités par une grande volonté politique d’asseoir le jeune Etat sur des bases solides et fiables.
Parallèlement, un intérêt particulier devait être accordé, du moins au niveau des intentions et des slogans, au développement d’un enseignement public destiné, essentiellement, à pourvoir le pays en matière de cadres moyens, susceptibles de préparer les premiers contingents de fonctionnaires nationaux, pour assurer une relève aussi réussie que possible, chargée de gérer les affaires courantes de l’Etat.
Par conséquent, l’enseignement public national représente, toujours et par excellence, un secteur incontournable de la préservation de l’unité, de l’indépendance, et de la cohésion nationales.
Il est cependant regrettable de constater, au fil des décennies, sa paupérisation, et sa déstabilisation systématiques sur tous les plans, sans exception, malgré ce qu’il conviendrait d’appeler la nostalgie d’un passé presque révolu pendant lequel régnaient une certaine naïveté et une certaine pudeur, synonymes de respect et d’affection réservés avec honneur et conviction à l’un des symboles d’un nationalisme désintéressé, pudique et engagé.
L’enseignement public national, de l’avis de spécialistes et observateurs avertis, souffre quasi chroniquement de carences épidémiologiques, de déficience, de croissance et de développement durable.
Il fait le plus souvent l’objet de tâtonnements prémédités, d’improvisations irrationnelles et vagabondes, d’expérimentations incontrôlées et injustifiées, comme si l’Institution scolaire marocaine se trouvait en situation de devoir respecter des accords cosignés, dans ce sens, avec d’autres Institutions nationales et/ou étrangères.
Des voix se sont souvent élevées- pour dénoncer de tels états de faits, pour critiquer une telle voie de grand cahot, cette destination obstinée vers l’inconnu, ce grand saut dans le vide-parmi lesquelles il serait juste et loyal de citer, à titre indicatif, des organisations associatives, syndicales et politiques, des médias au ton incisif et franchement tranché.
Mais, en vain ! Des lourdeurs administratives, des intérêts de grands lobbies, un manque affreux de bonne volonté politique, ne cessent d’obstruer hermétiquement toute tendance réelle à dépasser courageusement et irréversiblement le seuil d’une approche strictement matérielle, pour une approche plutôt philosophique, idéologique, scientifique.
Il arrive régulièrement que des voix, de l’intérieur même du système de l’Education Nationale, interpellent de hauts responsables, soit pour faire part de leurs avis sur l’état des lieux de l’enseignement public, soit pour suggérer des remises en question relatives à la politique de gestion nationale, régionale, ou locale de tel ou tel domaine éducatif concernant cet enseignement.
Toutefois la lourde machine administrative chargée du pilotage, vieux style, du département de l’Education Nationale, comme elle est pathologiquement habituée à pratiquer tout, sauf une véritable communication verticale et transversale avec ses collaborateurs et partenaires nationaux, régionaux et locaux, elle réagit manu militari au moyen de l’arsenal de sanctions généreusement mises à sa disposition, pour punir, museler, étouffer dans l’œuf toute velleité d’expression de points de vue, d’opinion, de réflexion contradictoires.
Et pourtant, si l’enseignement public a besoin prioritairement de quelque chose, c’est surtout de la liberté d’expression, l’indépendance de l’opinion personnelle le droit sacré de dire « non » quand cela s’impose.
Oh oui ! Que l’opinion publique nationale, régionale, .locale, sache qu’au sein même du département de l’Education à la liberté, à l’égalité, à la transparence, à la démocratie, l’opinion personnelle est muselée, encadrée, quadrillée. Personne, n’a le droit de faire part d’un quelconque point de vue différent de celui des hauts responsables du « département chef ».
L’enseignement public national n’a pas tant besoin d’espaces scolaires édulcorés, d’équipements scintillants, de voitures flambant neuf que de liberté de penser, de suggérer, de concevoir, de créer.
Il appartient aux cadres qui le dynamisent, en premier lieu, de veiller à garantir son avenir et son devenir sur tous les domaines. Ce sont là les véritables enjeux de sa stabilité pérenne. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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