MAROC : OUI, IL S’AGIT D’UN CONFLIT DE GENERATIONS… !
MAROC : OUI, IL S’AGIT D’UN CONFLIT DE GENERATIONS… ! Que ce soit le mouvement des Févrièristes ou celui des Marsistes, là n’est pas le problème. L’événement est des plus nouveaux au Maroc. Il n’y aurait aucun intérêt à se lancer dans une quelconque piste d’investigation, dans le but ultime et insensé de chercher, à tout prix, à comprendre les tenants et aboutissants d’une affaire jugée comme énigmatique par des personnalités compétentes, et influentes.
Mais, il ne serait, pas non plus, objectif ni logique d’afficher une sorte d’indifférence expéditive vis-à-vis d’une question en rapport direct avec une jeunesse en proie à une angoisse, le moins que l’on puisse dire, désorientatrice, déroutante, terrifiante. On a souvent brandi le slogan mirobolant de dialogues légendaires des générations, au Maroc, pour sacraliser certains acquis notoires de nature à affermir substantiellement l’unité et la cohésion nationales.
Les manifestations du mouvement du 20 Février 2011 ont remis en question des présupposés inhérents à de profondes convictions ou représentations semi-officielles ayant un rapport quasi direct avec la sécurité du territoire national. Les manifestations étaient devenues, avec le temps, synonymes de déstabilisation de l’ordre public. Aujourd’hui, on est en droit de tenter d’interroger un tel amalgame, d’autant plus que de sources dignes de foi, le pouvoir ne verrait pas, d’un mauvais œil, se répéter ce genre d’actions pourvu qu’elles revêtent un caractère pacifique et non provocateur.
Qu’on le veuille ou non, désormais, les manifestations de jeunes marocains ne semblent guère recueillir la moindre approbation de la part de personnes âgées. Pire encore, ces dernières expriment, de vive voix, leur désapprobation totale et leur colère, de plus en plus, entendues et partagées par d’autres générations. En réalité, la situation se présente en général, sans aucune opacité, selon un schéma loin d’être ambigu, sans pour autant revêtir toute la transparence souhaitée : contrairement aux jeunes, qui ont tendance plutôt à s’emballer facilement, les personnes plus âgées donnent la nette impression d’opter pour un conservatisme engagé, loin de tout excès, ni de toute précipitation blasphématoire, de quelque nature que ce soit.
Les mobilisés du mouvement du 20 Février ne partagent pas les idées sociopolitiques et culturelles de celles de leurs aînés. La jeunesse marocaine réclame ouvertement des changements parfois radicaux dans le paysages politique de la société nationale. Elle ne veut porter aucune atteinte à l’auguste personne du roi, néanmoins elle réclame avec force, sa neutralité à tous les niveaux, et sur tous les plans de la gestion des affaires de la nation. Au Maroc, les ratés de communication entre les générations, sont l’expression de profonds désaccords tant sur la forme que sur le contenu. Ce sont deux types de sociétés qui se dessinent, sans ambages, chaque fois que des discussions sont engagées entre elles.
Est-ce que la société marocaine a déployé tous les efforts nécessaires pour comprendre en profondeur, les positions de la jeunesse marocaine ? De même, est-ce que la société des jeunes générations s’est suffisamment donné la peine de saisir la portée profonde des attitudes des générations d’aînés ? Est-ce que la consultation référendaire du 1ier Juillet 20011 a permis/ favorisé de tels dialogues de générations du peuple marocain ?(…) Il y va du destin de toute une nation qui s’est fermement engagée sur la voie de sa propre démocratisation, une voie aux enjeux fortement déterminants, vu qu’ils n’admettent aucune acrobatie de politique politicienne, rejetée par une jeunesse qui combat âprement mais légitimement pour s’autodéterminer dans un futur proche ; demain.
/. DE VIVE VOIX : Mohammed ESSAHLAOUI
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