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EXHALAISONS SORDIDES

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EXHALAISONS SORDIDES

De la buée sur le miroir, des yeux opaques, une cécité qui ne veut plus rien voir. .Et, puis, il y a trop de sang dans un cœur ouvert. Il fait peur, tel un abîme de l’âme. Ainsi va la vie, des viscères putrides aux coronaires qui giclent de cruors. Tel un poème baudelairien aux remugles rythmiques, entre ses exhalaisons sordides, ses flatulences flottantes, repues et repoussantes, ses hauteurs incandescentes et ses bassesses infâmes !

Struggle for life. Pour se faire et pour être, la vie prend, vole, donne et surprend ! Entres ses exaltation et ses déprimes libertaires et permissives, elle conjugue à la première personne les verbes,  oser, voler, tuer pour manger. Prendre pour exister, telle est la loi implacable de la jungle, faite civilisation et cités. Même le futile, la chose futile, devient une exigence pour la vie. La liberté est de ne rien réprimer ! Et de tout avoir et jalouser ! Le repoussoir moral n’est plus un guide pour l’homme qui singe autrui pour le tancer et pour l’atteindre. L’atteindre sinon le dépasser, dans les deux sens de la visée !

Au milieu, c’est sa loi qui commande ! Face à autrui on est dans un deal constant ! Soi-même, le centre tourne autour de la périphérie ! On se définit par rapport aux biens que l’on veut coûte que coûte acquérir. Voire, accaparer, et toujours plus qu’il ne faut pour satisfaire ses besoins élémentaires ! Plus que l’utilité, l’avidité. Plus que les besoins vitaux, le plus qu’il ne faut. Toujours, plus haut, plus vite plus cher ! Une flaccide volonté, une conscience innée de vouloir persister.

Avec des extrêmes paradoxaux et schizophréniques. Vivre pour ne pas mourir, défier pour ne pas faiblir, prendre pour ne pas donner, tancer pour ne pas respecter. Voler pour avoir, truander pour le sport et même tuer pour prendre ! A ce moment-là, prendre devient un tribut de guerre ! Une gloire, un titre sublimé, une médaille qui tisse ses propres lauriers.

Réécriture. Histoire et pub font le reste. On se pardonne ses excès, on les publie, on les vante, on les illumine ! Autrui et ses droits, qu’est-ce que c’est , Les thuriféraires ne manquent pas quand on sait menacer ou donner !

Rapaces et autres prédateurs, démocrates ou curés,  banquiers et investisseurs,  tous ces civilisateurs de la canonnière, nous inculquent des préceptes de morale, rapiécée pour les dimanches et cirée pour être exportée. Les ingérences à morale démocratique  universelle sont diffusées pour nous servir de conduite et de viatique. Du moins à nos pâtres déifiés, à nos gardes concédés !

Importation. Imiter ces préceptes, même de travers et de loin, à travers les âges, pour chaque individu, devient un satisfécit qui complait à notre caricature de dos arrondis. L’homme pour être complet et comblé devient un escroc. C’est valable comme morale même pour les communautés ! Des brigands, par essence ou par inadvertance, faute d’être des corsaires. Volontiers louches et imprécis pour ne pas être carrés. L’homme est un loup pour l’homme ! Et ce par delà les besoin instinctifs, devenus naturels, voir légitimes, obligatoires et légaux !

On nage à travers les effluves pour ne pas être noyé. On devient matérialistes dans le bain des piscines glauques où l’on nage dans ses propres eaux ! Le ciment des corps sans âmes, la force bétonnée de notre caractère, pour ne pas dire personnalité, sont faits des fientes de la volonté d’autrui qui comble nos aléas fissurés ! On surnage, on survit, mais qui a parlé de caniveaux pour les rats ?

Petitesse. Oui nous sommes faibles, influençables, volontiers rouillés, nous naissons incapables, nous transgressons pour nous hisser et aller de l’avant ! Le milieu nauséabond garde ses empreintes sur nos corps et nos conduites, en exaltant nos débiles et méchants comportements. La suffisance remplace le terne et pleutre contentement du peu que l’on gagne ! La morale, sensée gérer les faibles, est vieillotte, hors mode et indigente !

Paradoxes. L’ambition est synonyme de courage ! Une force qui déborde sur la quiète satisfaction, vécue comme une incapacitante disgrâce. Moïse, ta morale, à la suivre on devient vains et incompétents ! Les dix commandements, c’est pour les autres. Pour d’aucuns, un terme constant ! Nous, on n’est ni juifs ni chrétiens ! La vertu, a fait pschitt, nous sommes sauvés ! God, good bye, Dieu, bye bye ! Pas besoin de revoir Ta Constitution, Patron. Pour certains, c’est une certitude, la vertu, la morale, l’éthique ce ne sont que des conneries ! Ils sont arrivés à se débarrer d’Allah, pourquoi pas de ça !

Extravagances. Images spectrales de la vie dans cette contrée. Image infraliminaire dans le texte, pour toi, ami journaliste ! Au lieu d’aller quêter sur un foyer de guerre, au lieu d’interviewer en prison pour auditionner le crime, va seulement faire un papier dans une administration. Je ne parle pas des banques, là où même les chèques en bois, sont vite payé, au porteur, quand on respecte l’émissaire ! Et puis, 1 million et demi de centimes, ce n’est rien, me diras-tu, 10 ans  après ! Ça ne fait pas de soi un riche, ni un homme ! Et puis, c’est si peu, ça ne fait pas de moi un truand ! Et puis, je ne te connais pas ? Ton salaire, ton du ou tes droits ? Qui es-tu,  au fait ! On se connait ? Pourquoi, tu me parles, à moi et sur ce ton ? Oui l’ami, va écouter les déments et pour quelles raison ils ont perdu la raison! Gardes, foutez-moi dehors cet énergumène. On dirait un musulman ! Un islamiste sorti de prison. Un fou sorti de la prison !

La biologie, m’a appris bien des choses, avec ses cycles du carbone et de l’azote dont nous sommes les mortels et vivaces éléments ! Par delà le chaos et l’anéantissement promis à chacun, le cosmos élargit ma vue, donnant à ma perception des choses une vaste certitude de ma petitesse ! La psychologie, pas assez approfondie, ne m’a pas permis de deviner les hommes que je rencontre. Et pourtant, Dieu sait que dans mon métier, on écoute les patients et on les analyse. Sauf qu’il y a des visiteurs, des connaissances, futiles et  virtuelles, dont je n’ai pas su dévoiler les fondements ni les intentions ou les profils ! Par excès de naïveté, certes, par excès de confiance, peut être !  Tout un chacun de mes ouailles devait envers moi un sacré contrat de loyauté ! Peuchère, les loups sont entrés dans la bergerie qui leur offrait le gite et le couvert.

De Jung et Freud, je n’ai gardé que peu de philosophie ! J’ai connu peu de femmes et trop peu d’hommes ayant pu écrire leurs noms avec un grand H, afin d’y caser leur personnalité ! Oui, j’ai eu des maîtres qui m’ont initié bien des choses, en vrac, j’ai fréquenté des confrères admirables, j’ai connu des écrivains, des vrais et de renom et apprécié de nombreux journalistes par la même ! Seulement, le mot est vain ! La vie, on l’a déjà dit, elle n’a pas de veine pour certains !

La pensée est stérile tant que son application n’est pas synonyme d’action ! La grandeur, la loyauté, l’esprit dans tout ça ? Je dis, esprit, souffle de vie, pour ne pas parler de l’âme, car ce ‘’spectre’’, fantomatique ou imaginaire, rebute ceux qui ne le voient pas.

O miroir, cesse mes rêveries et montre-moi ton revers d’étain ! Déteint ? Les revers de demain. La vérité que tu caches à certains ! Laisse-moi te découvrir ! Montre-moi mon vrai masque ! Celui fait de chairs lâches et d’humeurs flasques, de passions et de craintes, d’imperfections et de faussetés conjuguées ! Je suis ‘’homme’’ dans son concept ingrat de fragilité et de faiblesses. Et, je n’en pas honte, car je sais ses maladies actuelles et ses faiblesses à venir ! O miroir, montre-moi mes revers et réveille ceux de mes connaissances et fortuits amis ! Montre-leur leurs fautes, leurs erreurs et manquements de paroles !

Montre-leur, leur spectrale identité, leur crâne chauve, leurs os friables, leurs vices, leurs varices, leurs veines et leurs idéales vertus !  Là derrière la perruque et le gel, sous la moustache et les poils du menton que cachent-ils ? Et sous la sueur du front et par delà les palpitations du cœur qui les assaillent en me lisant, la peur de demain ? Montre-moi mon masque, pour ne plus avoir honte ni peur de ma chair ! Montre-moi à moi-même, tel que je suis, sans les apparences vaines et perfides, les sourires fallacieux et les joues épanouies ! Montre-moi aux autres, tel-quel, aujourd’hui, ce matin, parce que demain, c’est un autre soir, un autre domaine, dont je n’ai nulle opinion !

Dr Idrissi My Ahmed, Kénitra, le 11 04 11

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