En hommage au peuple tunisien et à son poète.
C’est un pays à feu et à sang
Où le jasmin blanc sent la révolte.
Basta ! Qu’il tombe bas le tyran
Qui le vent a semé, qu’il récolte
La tempête.
Sa male heure à coups durs a sonné.
Il l’avait bien prédit le poète :
Le peuple pour la vie a tonné,
Force est sur le destin qui décrète
La conquête.
La nuit est à jamais révolue,
De jour, le joug pesant fut brisé.
Toutes les familles dissolues
Ont fui. Le peuple martyrisé
Est en fête.
Dors en paix, poète, tes beaux vers
Parlant plus haut que toutes les armes
Ont sonné, à ce pouvoir pervers,
Le glas. Les tiens, émus aux larmes,
A tue-tête,
Exaltent ta liberté posthume.
Pour la dignité s’est soulevé
D’un grand peuple un vendeur de légumes.
Feu ! Tous pour ton idéal rêvé
De prophète !
                         Oujda, 15 janv.-11