Le chapitre 2 de la Boîte à Merveilles constitue une suite logique aux événements relatés dans le chapitre 1 auquel il sert d’aboutissement inéluctable. En effet, au niveau du deuxième paragraphe ‘’Il faisait froid…..se posa sur mon front’’ (page 20), Sidi Mohammed déclare en sa qualité de personnage avoir eu le sommeil agité par des cauchemars où des femmes en voulaient à sa personne’’…menaçaient de me crever les yeux……m’envoyaient au visage les pires injures…..me balançait à travers la fenêtre’’. Puis, arrivé au cinquième paragraphe, le lecteur tombe sur une constatation de Lalla Aïcha ‘’La voisine remarqua la pâleur de mon visage’’ (page 21). De retour du Msid, il retrouve sa mère souffrante ’’Elle souffrait d’une terrible migraine’’ (page 21). Quelles sont les causes de la maladie de la mère et du fils ? Quels remèdes sont-ils nécessaires pour faire disparaître le mal chez l’une et l’autre ? Pour répondre à ces questions, le lecteur est prié de faire une lecture en amont afin de mettre le doigt sur l’origine du mal, et une lecture en aval pour retrouver les remèdes que Lalla Zoubida et son amie Lalla Aïcha envisagent d’entreprendre pour faire disparaître le mal qui tourmente la famille.

A- Les causes réelles de la maladie de la mère et du fils :

1- Le rituel nocturne organisé par la Chouafa et animé par les gnaouas :’’Je me levais de bonne heure pour aller au Msid, école coranique située à deux pas de la maison. Les  bruits de la nuit roulaient encore dans ma tête……………..Autour de moi rôdaient les jnouns, les démons noirs évoqués par la sorcière et ses amis avec une frénésie qui touchait au délire…’’ (page4) ;

2- Le bain maure : la mère et le fils passent toute la journée au bain maure, l’une à se baigner

     et à papoter, l’autre à l’attendre.

  – ‘’J’attendis sur l’estrade jusqu’au soir’’ (page 12).

  – ‘’Ma mère finit par venir me rejoindre, l’air épuisé, se plaignant de violents maux de

     tête’’ (page 12)

3- La dispute avec Rahma à propos du jour de lessive :’’Je n’en pouvais plus. Mes oreilles étaient au supplice, mon cœur dans ma poitrine heurtait avec force les parois de ma cage. Les sanglots m’étouffèrent et je m’écroulai aux pieds de ma mère, sans connaissance.’’ (page 19).

Mais la mère  explique autrement sa maladie et celle de son fils qu’elle attribue au mauvais œil dont elle est victime.

B- Les fausses causes de la maladie de la mère et de son fils : causes relevant de l’univers des croyances et des superstitions.

–  ‘’ Les yeux du monde sont si mauvais’’ (page 21)

–  ‘’le regard des envieux a éteint l’éclat de ce visage qui évoquait un bouquet d roses’’ (page 21).

C- Les soins et les remèdes

Les causes de la maladie de Lalla Zoubida et de son fils Sidi Mohammed, qui reposent sur des croyances et des superstitions, nécessitent des soins et des remèdes appropriés.

1- Remèdes traditionnels : ‘’Ella avait les tempes garnies de rondelles de papier bleu enduites de colle de farine’’ (page 21).

2- Remèdes relevant des superstitions et des croyances : Ils sont suggérés à Lalla Zoubida par son ancienne amie, Lalla Aïcha, venue lui rendre visite et la trouvant malade, elle et son fils :

a- ‘’ Lalla Aicha lui prodigua toutes sortes de conseils, lui indiqua un fkih dont les talismans faisaient miracle’’ (page 21)

b- ‘’ je peux te donner un conseil, dit Lalla Aicha : montons tous les trois cet après-midi à Sidi Ali Boughaleb. Cet enfant ne pourra pas supporter le Msid ; si tu lui faisais boire de l’eau du sanctuaire, il retrouverait sa gaîté et sa force’’ (page 22).

Comme le lecteur peut le remarquer, Lalla Zoubida attribue sa maladie et celle de son fils au mauvais œil des envieux qui les  pourchasse. On l’envie pour deux raisons :

–          A Dar Chouafa, Lalla Zoubida est la seule femme à avoir un enfant mâle. En effet, La Chouafa n’est pas mariée, Rahma a une fille (Zineb) et Fatma Bziouya n’a pas d’enfants.

–           Les affaires de son mari vont bien, ce qui  permet à la famille de Maallem Abdeslam de manger de la viande trois à quatre fois par semaine ; de plus, elle a de la farine, de l’huile et du charbon pour tout un mois.

Ce sont des raisons plus que suffisantes, pour Lalla Zoubida, pour que la famille de Maallem Abdeslam soit l’objet des envieux qui la regardent avec l’œil de l’envie.