L’adoption de pratiques socialement responsables par les entreprises est indispensable (Rencontre)
L’adoption de pratiques prenant en compte des considérations sociales et environnementales contribue à la modernisation des activités des entreprises et renforce leur compétitivité et leur pérennité, ont estimé les participants à une rencontre organisée, jeudi à Oujda, sur « La responsabilité sociale de l’entreprise et l’environnement ».
Pour l’entreprise, être socialement responsable signifie non seulement satisfaire aux obligations juridiques applicables, mais aller au-delà, et placer le capital humain et l’environnement au coeur de sa stratégie commerciale, ont-ils fait remarquer.
La mise en oeuvre de cette approche requiert des entreprises l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques à leurs pratiques, et dans leur système d’organisation et de fonctionnement, a indiqué M. Mustapha Jdaini, vice-président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services d’Oujda (CCISO).
Selon lui, la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) permet « d’améliorer l’efficacité de l’entreprise, de garantir sa sécurité juridique, d’épanouir sa réputation, et d’assurer une présence durable de ses produits ou services sur la marché, des atouts que l’entreprise cherche à atteindre pour renforcer sa compétitivité et sa pérennité ».
M. Jdaini a fait part à cette occasion de l’engagement de la CCISO à promouvoir les principes de la responsabilité sociale de l’entreprise et du développement durable auprès des PME, notant que les dirigeants des entreprises doivent être « correctement sensibilisés » sur les avantages que présente ce type d’approche.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre du programme d’animation réalisé par la CCISO au profit des entreprises relevant de sa circonscription et du programme « Dynamique pour l’emploi » de l’association Amal Tendrara, a constitué aussi une opportunité pour débattre des expériences marocaines et étrangères, espagnoles en particulier, en matière de droit de travail par rapport à la RSE.
Concernant ce volet, Mme Mait Motaner, représentante de l’Institut syndical espagnol de coopération au développement, a fait remarquer que « à l’heure où de la globalisation s’intensifie, la Confédération Européenne des Syndicats (CES) exige des entreprises européennes qu’elles se comportent de façon responsable envers leur personnel et la communauté au sens large, dans l’Union européenne et au-delà de ses frontières ».
Mettant l’accent sur les revendications de la CES à ce propos, elle a relevé que la RSE ne peut être efficace que si elle entraîne « un changement d’attitude imprégnant l’entreprise toute entière, faisant des considérations environnementales et sociales une partie intrinsèque de la gestion et des prises de décision quotidiennes ».
La CES insiste sur le fait que la RSE ne doit pas être un simple exercice de relations publiques, mais bien un effort soutenu et continu, a-t-elle précisé, notant que l’adoption de la RSE relève de l’intérêt, sur le long terme, des entreprises.
Pour sa part, Mme Ella Carceller, adjoint au Département Environnement et Tourisme durable de la Fondation Casa Mediterraneo (Maison de la Méditerranée), a traité dans son intervention des défis environnementaux dans le bassin méditerranéen, de la relation environnement-entreprise, de la mise en oeuvre de la RSE, en plus du tourisme durable en tant que facteur de développement.
Pour elle, la pénurie des ressources en eau, la désertification et la déforestation, les changements climatiques, la surexploitation des ressources naturelles, la perte de la biodiversité, la pollution et le surpeuplement dans les villes et les cô_tes sont autant de défis qui nécessitent, entre autres, la mise en oeuvre des politiques de responsabilité sociale et environnementale au sein de l’entreprise.
S’agissant de l’apport de la Fondation, qui a vu le jour en 2009 à Alicante et qui relève du ministère espagnol des Affaires étrangères, à la promotion de la RSE, Mme Carceller a souligné que le Département Environnement et Tourisme durable ambitionne de promouvoir des actions qui contribuent au développement économique de la Méditerranée à travers la valorisation de l’identité méditerranéenne.
Il a pour objectif également de contribuer à la création d’un front commun à même de favoriser l’investissement dans les énergies renouvelables au sein de la Méditerranée et le développement d’un tourisme durable respectueux de l’environnement, de favoriser la collaboration entre les partenaires sociaux en vue d’encourager une exploitation responsable des ressources, et de créer un forum pour le débat, la recherche et l’échange d’idées sur l’environnement et le développement durable dans cette région.
De son côté M. Abdelhak Janati Idrissi, professeur universitaire à Oujda, a mis en avant les grandes avancées réalisées par le Maroc en matière de préservation de l’environnement et de développement durable, rappelant dans ce sens le projet de la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable.
M. Janati, qui est également directeur du centre d’Oujda pour la médiation et l’arbitrage (COMAR), a, par ailleurs, mis l’accent sur « la clause sociale et environnementale et commerce Nord-Sud », estimant que ce dossier doit être confié à l’Organisation Internationale du travail (OIT) et non à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui est, a-t-il dit, « dominée par les grandes puissances économiques et commerciales ».
« S’attacher à la clause sociale et environnementale revient à cautionner, sans le vouloir, le renforcement du protectionnisme économique au détriment des pays dits en développement », a-t-il indiqué.
La rencontre a été marquée également par la présentation d’une étude sur la situation environnementale de la région orientale du Royaume.
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