Importance du secteur oléicole
Au niveau national, la culture de l’olivier a connu un développement rapide pour passer de quelques milliers d’hectares, au lendemain de l’indépendance, à 600 000 ha actuellement. Dans le contexte économique actuel, les attentes et les appuis accordés à cette filière visent l’extension des superficies et la modernisation du secteur. Le programme national prévoit, en effet, d’atteindre un million d’hectares d’olivier à l’horizon 2015, soit la mise en place de 400 000 ha durant les dix prochaines années. Cette extension vient renforcer la cadence d’accroissement annuelle (10.000ha/an) de cette espèce qui présente une importance socio-économique incontestable à l’échelle nationale (600 000 tonnes d’olives et 15 millions de journées de travail).
Au niveau de la région de l’Oriental, la superficie oléicole est de 60 000 ha (soit 10% du total national), dont environ les 2/3 sont conduites en bour. Avec une production totale de 80 000 tonnes, les rendements à l’hectare restent très faibles (de 0.5 à 1 T/ha en bour et de 1 à 2.5 T/ha en irrigué).
Comme révélé par une recherche réalisée au niveau de l’Oriental par les experts de l’INRA en janvier 2006, la production oléicole est non seulement faible mais aussi très variable à cause surtout de la non maîtrise des techniques culturales particulièrement de l’utilisation de matériel végétal très hétérogène et alternant, l’absence ou l’insuffisance des pratiques de la taille, le vieillissement des vergers,l’utilisation des techniques d’irrigation encore traditionnelles, le mauvais control des maladies et ravageurs et la prédominance des techniques de transformation malheureusement très archaïques.
En bour comme en irrigué, des potentialités importantes existent pour l’extension de cette culture qui se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers d’hectares. Cette extension pourrait se faire par la reconversion de quelques 15 000 ha de l’irrigation gravitaire, très consommatrice d’eau, (environ 15 000 m3 par hectare) à l’irrigation localisée permettant ainsi de tripler la superficie irriguée mais encore plus par la recherche de sites potentiels, estimés également à des milliers d’hectares, qui vont abriter de nouveaux projets oléicoles sachant que les potentialités édaphiques ne constituent pas le facteur limitant au niveau de la région de l’Oriental. A ce sujet, une commission pilotée par l’INRA groupant les acteurs clés de développement de cette filière est entrain de préparer les balises pour le lancement d’études visant l’identification des sites potentiels et l’élaboration de projets banquables à rentabilité garanties à mettre à la disposition des investisseurs pour le décollage économique de cette filière.
Concernant le matériel végétal, il est à souligner qu’il est constitué à 96% de la population picholine marocaine qui est considérée par les chercheurs comme un immense réservoir génétique au sein duquel d’ailleurs se sont effectués et le sont encore les grands programmes de sélection entrepris par l’INRA. Ces programmes ont permis la mise sur le marché de deux variétés productives et bien adaptées aux conditions locales à savoir la Menara et la Haouziya. Ces deux variétés disponibles chez tous les pépiniéristes sont vigoureux et résistants aux principales maladies et présentent aussi une teneur en huile supérieur à 20 % et de bonne qualité. Une trentaine de lignées sont en cours de fixation dont une nouvelle variété record vient d’être proclamée lors de la journée olivier organisé par l’INRA et la profession en décembre 2006 à Meknes.
Quant à la maîtrise des techniques culturales, une fiche technique 2006 de plus de 200 pages et un ouvrage encyclopédique sur les acquis et contraintes du secteur oléicole sont édités et diffusés par l’INRA en plus des brochures et autres documents techniques diffusées au quotidien sur le net
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L’INRA a mis au point un package technologique important et invite l’ensemble des utilisateurs à en faire bon usage et accorder la maximum de vigilance quant à l’introduction de matériel étranger relativement séduisant mais peu adapté et qui risque de ‘polluer’ notre patrimoine oléicole national si l’on veut préserver l’authenticité de nos productions vers le développement de produits de labellisés et de terroir.
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