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Échos de miroirs

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Échos
de miroirs

Le soleil explose pour te donner sa
lumière,

L’éclat
que tu me renvoies est sinistre, Miroir !

Si
mon visage te déplait, arrête de me voir !

Et
tourne ton dos pour avoir une idée de toi !

Tu
es l’écho de mes yeux, pas celui de ma voix !

Tu
rends l’image, mais tu ne la voies pas

Sans
ce qui te cerne tu n’es qu’une chose !

Un
cadre comme ces autres ne valent rien

Tu
prends plaisir à me fâcher et amoindrir.

Je
tombe en disgrâce devant mes propres yeux


est mon orgueil, ma force, ma jeunesse ?


sont ces cils, cette crinière, ce ton, cette peau ?

Tu
violes les secrets et tu les mets au jour.

Tu
te dis vrai, tu es odieux et transparent !

Dès
que j’ai le dos tourné, tu ne m’aperçois pas !

Tu
dis vrai ? Tu me trompes, n’est-ce pas ?

L’espoir
du vivant en ce monde du haut,

S’il
se justifie sur terre, plus la peine après !

La
mémoire oubliera l’être et ce qu’il a subi.

Plus
rien ne vaut là-bas, on verra soi-même !

L’objet,
en face de toi reste toujours muet.

Tu
ne comprends rien et tu n’entends pas.

L’homme
est une chose que tu ignores

Il
a une âme, un génie, des sentiments 

Que
montres-tu à ceux que tu ne vois pas ?

La
morgue, l’arrogance, les apparences ?

L’objet
est pour moi un tremplin pour le rêve.

Un
monde imaginaire d’où je tire ma voie !

Le
mythe, la mystique qui m’élèvent  

À
la source du mystère et de la création.

Je
te hais ! Rends-moi ma beauté, mon allure !

C’est
toi le témoin, c’est toi le mauvais augure.

Certains
ne sont grands que par la taille,

La
moustache, le chéquier, les talons !

D’autres
puissants et beaux seulement

Par
l’argent et jamais tout le temps !  

Les
athées, longtemps, parfois les riches,

Ont
choisi sur terre ses attraits, son Éden !

La
vie ici-bas leur va et tout s’arrête là !

D’autres
ont l’espoir investi qu’ailleurs.

Dans
le rêve, les idées, les images et les anges,

Illusions
optiques, certitude ou simple pari ?

Miroir
rends-moi les objets que tu m’as pris ?


les caches-tu ? Derrière toi, comme la télé ?

Tu
restes sans voix, les murs me la renvoient !

Tu
gardes le silence. Es-tu sincère ou lâche ?

Non
tu es cruel et cru, un véritable malotru !

Tu
manques de diplomatie et de finesse.

Dois-je
te casser pour manque de politesse ?

Qui
me rendra la fraîcheur que je t’ai confiée ?

Mon
histoire, ma mémoire, mes images volées

Risquer
sept ans de malheur, dans tes débris ?

Non
approche ! Laisse-moi toucher ton corps 

Laisse-moi
sentir la couleur de ta peau

Tu
es lisse et ondoyant comme l’eau

Brillant
comme l’argent et le diamant

Mais
qui est cette créature en toi

Cette
guenon qui me singe et grimace ?

Elle
a des yeux au milieu des rides

Son
image en zigzags n’est pas lisse !

Miroir,
cache, cesse tes perfides éclats,

C’est
une autre que tu caches et pas moi !

Idrissi My Ahmed, Kénitra, le
30 Mai 2010

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