Sermon pour le repos de l’âme de Nouzha
Prison de verre,
Prison de chair,
Prison de fer.
Terre bénie entourée d’eau et d’ennemis ! Terres bénies habitées d’ennemis qu’elles
ne méritent pas ! Guerres et meurtrissures, religions et morts, toutes vouées
au même Dieu…Sinon à Mars et à Shiva ! Guerres contre le sous-développement,
guerre des sables et contre la sécession…Et puis cette guerre des routes !
Chaque année nous versons sur l’autel des routes des milliers de nos âmes !
Nous avons Gaza et l’Irak, sans Bush, devant nous ! Et là Nouzha !
Parallèlement…Un combat entre frères, depuis des lustres, un combat entre
voisins sans visions, poussés par la haine et la jalousie, une lutte à
l’intérieur de chacun, une lutte entre la vie et la mort, l’existence et
l’anéantissement ! Entre la vie donnée, on ne sait comment, ses avantages, ses
contraintes, ses limites ponctuées par les souffrances et les maladies, réglée
pour mourir, il y a l’espoir pour certains, vécu avec foi, une foi investie
comme un pari ou une assurance, une foi à toutes épreuves vécue comme un don ou
une vertu !
Mon corps est ma terre ! Prison de chair, prison de verre, prison de fer !
Quelle est la différence entre la vie des hommes d’ici et celle des poissons
dans un bocal ? Et ce, quelle que soit la taille du bocal où il se meut !
Le poisson se meurt dans un bocal ! Ce doit être l’eau de cette putain de
ville, ou de cette ville de putains, émasculés du masculin ! Avec mes respects
indus aux vraies putes, celles qui travaillent dans un secteur hyper dangereux,
et sans filets de sauvetages ! Et puis, il ne s’agit pas que de cette ville ou
de ses routes ! Surtout n’excusez pas ma colère ! Puisse-t-elle s’abattre comme
une malédiction mystique sur les coupables !
Ils ont javellisé cette eau de boisson, plus qu’il ne faut ! La bonne eau de
cette région est exportée Dieu sait où et pour en faire quoi ? Cette pourriture
qui a tué le poisson blanchit nos intestins, mal remplis, non pour les ravaler
mais pour nous fragiliser et nous avaler ! Comme elle a blanchi nos sables, nos
terres et appelé à la rescousse, du haut de nos incompétences, les étrangers
pour la ‘’ traite des ordures’’, les bus et les autres transports, les avions,
que la faillite menace à cause des entêtements, les bateaux cédés, les trains
menacés, les cliniques, les barrages, comme ce qu’il en est des régies !
Demain, si on avait encore des sociétés à vendre, façon de leur donner, faute
de compétences, faute de majorité, faute de sérénité dans ce gouvernement
d’union composite et fallacieuse, de vieux mineurs inassouvis de maroquins et
de pouvoirs, appelleront nos amis, leurs amis les colons à la rescousse !
On les priera de venir nous sauver…Ils les prierons de gouverner directement,
au lieu de diligenter et de nous programmer en différé leurs Muppets show ! On
leur demandera, on quémandera leur aide, de la grippe à la politique, comme à
des aînés, sportivement et sans complexes aucuns ! De toutes les façons, ils ne
font que revenir à leurs pénates, à leurs hobbies, chez eux ! Car ils adorent
notre pays ! Et nous le leur ! Ah putain de visa et pétases de frontières,
qu’est ce qu’on serait heureux chez eux et vice versa ! De gros mots symptômes
d’un émotion orageuse que vous apprendrez en lisant la suite …
Avec l’aide des colons qui ne sont jamais partis, qu’est ce qu’on serait
heureux si le courant était bilatéral et réellement ! Si la mondialisation
avait deux sens ! Sauf que les meilleurs d’entre eux, les travailleurs, les
protecteurs ont laissé place aux prédateurs ! Les lions, les contemporains des
derniers félins de l’Atlas, partis, restent les hyènes et viennent les vautours
! Ceux qui on aimé ce pays sont partis. Il ne reste et ne sont revenus que les
mercenaires, qui s’en foutent de l’âme de ce pays, qui spolient ses richesses
et dénaturent son âme, sa foi, sa morale, sa civilisation !
On leur demandera,
– Leurs médicaments pour nous soigner…
– Leur argent, pour payer nos frasques chez eux, pour vendre nos terres afin de
les dé-naturaliser …Car on a besoin d’argent…
– Leurs industries pour armer nos guerres, celles qu’ils suscitent, celles
qu’ils stoppent ou qu’ils alimentent et animent…
– Leurs fêtes pour remiser les nôtres, dans les placards marginaux de
l’histoire, afin de renier nos gènes, notre civilisation, nos particularismes,
notre héritage, couper nos racines, et j’allais dire irrespectueusement nos
couilles ! Aïe !
– Leurs dieux et leurs stèles, en absolution et la place du nôtre ! Pour nous
absoudre de nous-mêmes, une fois déracinés, pour nous acquitter du fait que ne
nous ne servions plus à rien !
Marginalisés chez soi, apostats sans mosquées, athées sans temples ni églises,
extradés de nous mêmes, isolés et seuls dans la multitude ! Des hères sans
force ni volonté pour pouvoir partir, sans cartes ni marques sur les flancs…Ou
seulement des ratures sur des plaques, mille fois dénaturées.
Palimpsestes que nous sommes du fait des incursions, phéniciennes, vandales,
romaines, arabes et ibères. Mélanges millénaires de ces conquérants et fugitifs
que nous étions et les escouades d’envahisseurs qui allaient nous enrichir ou
nous dénaturer, mais fermenter le melting-pot qui nous englobe. Ecritures sur
écritures, mulâtres et mutants, nous renions nos origines oubliées, nous
renions ce pays qui nous sert de creuset, pour prouver, que nous sommes encore
colonisés, au lieu de se sentir, de nous sentir riches et fiers de nos
différences !
Les mutins au Sud en tarin de pavaner à Tindouf…
Les mutants, leur casse-croute antiramadanien à la gare de Mohammadia !
Dépités, en reddition de nationalisme, nous sommes vendus comme bétails et
serfs avec ce qui fut nos terres. Ces espaces déniés, d’où le mot patrie et la
phrase nation ont fuit ! Des lands déstabilisés et errants qui refusent
l’esprit de famille, quitte à s’ériger en sables mouvants, indépendants,
refusant la concession sublime de devenir autonomes…C’est le cas de la branche
sahraouie, ces souches de voyageurs qui allaient composer l’actuel
Maroc…Enfin ! Mais qui allaient, par tribus kidnappées, par masses, par de
cruels agitateurs en mal d’expansionnisme et de richesses, leur servir
d’otages, face à toute une Nation qui s’en réclame et qui tente de se recomposer,
sans bellicisme !
Nous voici, délestés, devant des horizons fugitifs, ou qui ne nous
appartiennent plus, puisque le pays étant vendu ou en voie de l’être, seul le
Seigneur tient encore à notre drapeau, malgré ses couleurs ternies et ses
étoiles, caricaturalement et cyniquement violées !
A quoi peuvent nous aider à nous développer des caricature cyniques et
impudentes ? Les caricatures ne sont pas signes de liberté, mais d’irrespect
dans notre culture ! Le Monde se mêle de nos affaires internes , Une autre
forme d’ingérence , qu’il faut lui refuser ! nous n’avons pas besoin de
parrains !
Nous en sommes las et là, fourbis dans nos lassitudes, perclus autant que
lâches et désorientés, sans repères encore valables, sans visa pour ce nulle
part où aller, la chaîne de la misère, le boulet de la pauvreté, le carcan de
la fidélité comme gite et loyauté…Et nos amis du Nord se moquent de nous
!
Les girouettes ont le tournis et la nostalgie du passé ! Les meilleurs,
appellation d’origine, une exclusivité donnée aux élites opportunistes,
tournent leurs chemises aux vents qui les agitent, absorbés par le cyclone des
privilèges qui les interpelle, les attire et les abrite au nom de l’amitié
sanctifiée avec les dieux de l’Olympe !
Déboussolés, que nous sommes nous maintenons la visée, le cap résolument entre la Mekke et le Nord, même si
l’aiguille est tordue ! Situation torride, catastrophique, catatonique et
complexe! Leurs capitales nous servent de métropole et nos fantasmes culturels
et économiques s’y alimentent. Les chantres d’hier comme échos, les paraboles
comme des voix de sirènes, afin de nous attiser pour brûler sur les frontières,
tels des éphémères sur une lampe !
Extase du dépit féroce qui nous extrude de nos gonds, nous nous lançons, nos
jeunes délurés et en délire, les premiers sur les vagues des océans, prêtes à
nous avaler ! Nous noyer ou nous canarder, ou nous perforer et transpercer sur
les ronces des fils barbelés ?! Voila le to be or not to be des Maures
d’aujourd’hui, une jeunesse, estompée et sans foi en soi, une jeunesse
tronquée, en mal de galère ! Parfois, dans les rues, avec leurs lames, sans foi
ni loi ! Que la paresse, la misère et la drogue !
L’appel d’Europe nous attire, malgré les affres du racisme, les
incompréhensions cultivées et des haines cumulées. L’enfer du Hadès, les
Charybdes et Scylla du Détroit et du hrig, de l’évasion pour échapper à sa
condition ! Des humanoïdes asservis pluri-dimensionnels, esclaves de plusieurs
chaines de maîtres, de spectres, incapables de rêver qu’il y avait là, un jour
un Maroc millénaire.
Dépossédés de nous-mêmes, comme des fétus de paille sur un champ ruiné : tissu
interstitiel de remplissage, tissu mou, tissu composite d’un pays qui fut. Tel
est l’état de l’Etat, celui qu’on a fractionné et plusieurs fois volé à nos
pères, puis arraché de nos cœurs et de nous autres, leurs indignes fils !
Pourtant la dignité de notre pays et nos avancées ne sont pas un simulacre ! la
preuve notre liberté d’opinion, por peu qu’elle soit respectueuse !
Alors, pourquoi ce transfert ? Cette valse des idée ! Si vous n’aimez pas vos
conditions d’assujettissement ou d’esclavage, pourquoi offrez-vous des canaris
à vos enfants ? Des oiseaux pour les faire chanter et s’accoupler en cage ?
Passe-temps qui symbolise notre propre état ? Dérisoire !
Pourquoi avoir un poisson dans un bocal ? Un oiseau qui a le ciel pour demeure
naturelle, est mis en cage ? Des chats et des chiens, adeptes des toits, des
fermes et des rues, tenus en laisse et gardés en captivité ? Pour collectionner
les puces ou donner de l’affection ? Cette ‘’denrée’’ manque-t-elle aux nôtres
? Non, c’est une culture, celle de l’amour et de l’amour portés aux êtres les
plus frêles… Et sur la nature, des fois, que l’on reporte son affection ou sur
des bêtes familières que l’on cristallise un transfert d’amour !
C’est le cas du chat Tommy, cadeau d’anniversaire d’un ami, défaillant, que
notre amie perdue allait verser son trop plein d’amour ! Que sais-je des vrais
pourquoi et des transferts ? Aidez-moi à les analyser ? Pourquoi l’amour
s’envole-t-il comme cet aviateur ? Pourquoi mettre hommes et animaux en cage ?
Pourquoi laisser en hypothèque un amour vrai ? Pourquoi la loi ne laisse place
qu’à la jalousie de l’amour aliénant et possessif ? Pourquoi l’amitié ne
s’installe-t-elle pas avant le désir et devant l’amour ?
Posséder avoir avant d’être ! Dominer…! Pourquoi garder de nos jours un
indigène, pourquoi garder un canaque, un autochtone, asservis, là où les
intrépides découvreurs, les flibustiers et les corsaires, les envahisseurs les
ont trouvés, par hasard, alors que ces aborigènes étaient heureux dans leurs
lointaines contrées ! Quid des missions et de leurs causes, des missionnaires,
de leur bonne foi débonnaire, des comptoirs et des colons, des protectorats
divers !
On est venu conquérir leurs âmes, s’approprier leurs corps et leur force de
travail, prendre en main leurs terres, les asservir et les acculturer…Pour les
civiliser, hier ? Pour les démocratiser, aujourd’hui ? Afin d’observer la
séparation des pouvoirs et les droits de l’homme ? Mon œil ! C’est simplement
par avidité qu’on les a exploités et que l’on continue. Quitte à nous
enquiquiner pour nous manipuler et assujettir, à ces mêmes fins !
Une rapacité cumulée, avachie, inextinguible et implacable, un mensonge
institutionnel, une gourde de l’histoire bien pensante et blanche ! Malgré les
générations passées à exploiter les enfants du (même) bon dieu, (qu’ils leur
ont parfois inculqué), l’étiquette reste avec sa morale ! Et s’ils se révoltent,
on pendra leurs chefs et on leur fera la guerre ! Cette caricature de
l’évolution est un filon héréditaire et tenace chez les nantis, qui considère
notre exploitation comme celle d’une mine ! Comme une affaire, un commerce
!
Pauvre Afrique ! Encore que celle-ci , cette domination, ne se fait plus
directement, faisant en cela des économies de frottements, de révoltes et de
dépenses matérielles, grâce aux délégués des vrais maîtres de céans ! Que ce
soit pour Dieu, celui d’hier, la Civilisation, ma mère, ou la Démocratie, déifiées,
au nom de celle-ci on manipule les chefs !
Nos zaïms tremblent, les urnes, les mercenaires, les félons les subjuguent !
Maintenant la mondialisation, colonialisme financier à outrance, sans âme ni
éthique, est venue remplacer l’impérialisme monopolistique décrié d’hier! Qui
mieux mieux et de façon démocratique et laïque, nous lui offrons nos terres et
nos âmes, nos cultes et nos esprits, nos filles et nos terres ! L’Afrique est
pillée et bine malade !
Est-ce par manque d’affection, que nous , gens du Sud , donnons nos enfants à
la mer et que nous livrons nos filles aux hôtels ?
Est-ce par manque d’affection, que nous emprisonnons nos amies les bêtes, dans
des cellules, des cages ou des bocaux ? Ni pour le sexe ni pour la chair,
pourtant ils sont comme enchaînés…Nous oublions parfois que l’animal pourrait
avoir droit aussi à sa liberté …Mais c’est une vue idéaliste et folle
aujourd’hui, quand on sait le carnage que nous faisons de tous les animaux ! Je
vais rendre les agriculteurs furibonds et les végétariens plus cool !
Par manque d’idées, de chantiers où s’investir, pour donner de son temps ? Par
manque d’amour et de chaleur, croyant que les humains n’en donnent pas ? Par
manque de tendresse, qu’on trouve dans leur regard, leur pelage, les couleurs
de leurs plumes ou leurs voix ?
Pourquoi tuer, ou exploiter son prochain ?
Pourquoi manger dès lors la chair de ces êtres ? Parce qu’on les aime et qu’on
ne les élève pas ? Et que le jour du sacrifice, de la dinde ou du lapin, du
mouton ou du bœuf, on oublie leur sympathie pour déguster leur sauce en suçant
les doigts de la main qu‘ils ont léchée et qui leur a tranché la gorge, ou
caressé le dos, avant leur trépas programmé?
Liberté à l’intérieur d’un bocal de verre, d’une fiole de fiel, remplie de
mauvaise eau. Une latrine pleine de purin, qui a servi de gite…Une demeure dans
une bouteille, un monde glauque, mais transparent, où l’on vous voit nager dans
le fiel, manger, chier et faire du sexe dedans !
Ainsi va notre vie de poissons de compagnie. Notre démocratie, transparente ou
glauque va jusqu’aux urnes, chercher des justificatifs, par componction et
éthique ! Selon ceux qui en agitent les eaux, il faut passer par là pour gérer
! Ainsi est notre reliquat de pays, on nous voit à travers les barreaux des
frontières. Parfois même qu’on vient d’ailleurs pour nous zyeuter d’en dedans !
Des barrières tressées comme des mailles de grillage de poulailler où des
mouches brunes viennent par moment s’épingler sur les barbelés.
La différence avec les animaux qui nous servent de bétails et d’aliments, à la
différence du pain, du livre et du médicament pour lesquels il faut casquer, le
soleil et d’oxygène, pour un temps méconnu, nous est encore licite et offert
!
Ainsi donc, pour revenir, comme dans un film, à la séquence des poissons
emprisonnés dans le bocal d’hier…
De nuit, après avoir changé l’eau du premier bocal, où le poison chlore était
dissous, j’ai oxygéné l’eau en la ventilant, à l’aide d’une bouteille de
plastique vide..Je l’ai pressée comme une seringue pour mélanger l’air qu’elle
contient à l’eau, sans violence, malgré son bruyant craquement…J’ai aussi
changé l’eau et mis le poisson moribond dans un grand bol ! Après avoir pressé
les branchies et le devant du thorax comme pour lui masser le cœur et le
poumon, j’ai laissé la porte du balcon ouverte…La face au ciel, comme pour
demander son intersession.
Ici le parallèle avec Nouzha est évident…J’implore Dieu très fort, avec
appréhension toutefois !
Nouzha , les viscères et le poumon éclatés , puis recousus, est sous aspirateur
et calmants pour supporter les douleurs de son corps, écrasé de toutes parts .
Elle mène une guerre à l’intérieur de son corps …Les médecins font de leur
mieux avec compétence ….Mais…
L’autre poisson rouge, nage encore, en venant chercher des bulles d’air à la
surface. Il est apparemment encore en bonne santé…Mais ai-je raison ? Et ce,
jusqu’à quand ?
Le lendemain matin, étonné mais ravi, comme je l’ai craint hier en le
ventilant, c’est le moribond qui est resté vivant…L’autre poisson rouge, qui
semblait ne rien avoir, a trouvé sa mort !
Que me réserve comme mauvaise nouvelle cette parabole ?
Vite, je vais lui chercher de l’eau de table, vendue en bouteille de cinq
litres, pour replacer l’eau du soir, avant d’aller au travail ! Un semblant de
travail où je ne suis pas tranquille et où j’essaie d’oublier pour déstresser
mes grandes craintes ! Pas moyen d’y échapper ! Pas moins de 20 téléphones la
concernant, chaque jour, sans ménagement de ma voix ni des subtilités de
langage nécessaires pour ne pas faire paniquer les autres, sa famille, malgré
le drame !
En rentrant en fin de journée, on m’informe de la mort du ressuscité ! Il a du
finir sous les dents de l’un des chats qui vivent entre la porte et le jardin
!
L’homme d’ici ne peut comprendre, il voit à travers son ambition la fortune
qu’il espère gagner auprès de ceux qui ne l’aiment pas ! Ambitieux ou envieux,
son âme et son corps, ne sont jamais tranquilles ! Peut-être que nos âmes
auraient été mieux au paradis, si elles n’avaient pas été descendues sur terre,
pour être testée ? Terrifiés, nus, fragiles, humiliés ou meurtris, nos corps
infirmes mécaniques, cannibales et cassables, sont obligés pour vivre et
prospérer, d’abaisser bien bas leurs âme, ces hôtes, d’importance, qui comptent
plus que le physique et le cerveau !
Le téléphone sonne , le réanimateur m’apprend la mort de notre grande amie
!
Les poissons sont mieux chez eux en mer, que dans nos tristes bocaux ! Déracinés,
ils risquent de crever loin de chez eux !
Sermon pour une Star
Mes amis, une grande dame est partie ! Un grand cœur a été immolé sur le champ
de bataille qu’on appelle la route. Etrange destin, admirable femme ! Qui
vengera sa perte ? Qui protégera son étude et sa maison ?
Après toute cette politique et cette philosophie, que je te dédie Nouzha, ceci
! Je visite les lieux par lesquels tu es passée, ta maison, ce vaste cœur que
tu as donné à ta grande famille, à ta fille adoptive, Laïla, que tu nous as
recommandée, puis à tes chats et à tes amis…
Pour te garder, vivante, ou en plus vrai, vivifiante, je m’accroche aux traces
et aux symboles que tu laisses. La gentillesse, le travail sérieux, la joie de
vivre dans l’amour d’autrui ! Je me remémore ton brillant sourire, tes yeux ton
élégance, tes actes solidaires et tes pensées. Certes, tu n’es plus là, mais je
ne crois pas que tu soies partie…
Ton chant et mon luth, Noureddine, vibreront-ils encore pour la joie de notre
amie ? Pour elle, levons nos verres et chantons pour sa grâce nos meilleures
prières ! La marraine est partie. Comme une étoile fascinante, elle a scintillé
et elle a filé ! Tel un axe magnétique, elle a fondu, après une danse magique
dans le ciel. Elle laisse le globe tourner en dérive et ses amis épars dans
leurs regrets. La ville où nous l’avons connue, va me paraître plus vide
encore, quoique trop remplie !
Tout est à Dieu, nous ne sommes que les jouets virtuels et furtifs du destin !
Puisque Dieu nous l’a donnée, cette vie doit être vécue amplement, doublement,
en pensant le faire aussi pour elle !
Merci à ceux qui l’on aidée vivante de leurs vœux, de leur présence, de leur
amour et puis tout dernièrement de leurs prières…
Par delà cette oraison funèbre, maintenant que la sémillante marraine du Club
des Lions de Maamora est partie, on doit consolider son œuvre en souvenir
d’elle. Je vous suggère d’appeler le Centre des Enfants Diabétiques Ruraux : «
Dispensaire Nouzha El Amini ».
Et à vous d’imiter ses meilleurs actes ! Dont celui du soutien à l’AAMM dont
elle fut la vice-présidente, et celui du partenariat qu’elle a signé avec notre
association, pour toujours et à jamais !
Dr Idrissi My Ahmed
Rajouts et dédicace juste après son décès
Kénitra, les 20 et 21 octobre 2009
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