Plus de peur que de mal
Une psychose infondée s’est créée
La situation sanitaire du cheptel dans l’oriental est maîtrisée et les mesures nécessaires sont prises

L’étude séroépidémiologique menée sur des têtes ovines dans les hauts plateaux par les autorités vétérinaires de la zone de la Direction Provinciale d’Agriculture d’Oujda, durant les mois de juin et juillet 2006, a abouti à des résultats négatifs. Pourtant, une éventuelle maladie ovine, en l’occurrence la Bleu Tongue, a fait couler tant de salive et d’encre qu’une véritable psychose, démesurée, s’est créée, notamment parmi les éleveurs de la région de l’oriental ; psychose qui est, selon les services vétérinaires à Oujda, à l’origine de plusieurs fausses déclarations.
Au fait, dès l’apparition du premier cas dans un foyer  dans la commune rurale de Genfouda, les autorités vétérinaires se sont rendues sur le lieu et ont visité plusieurs foyers dans plusieurs communes des provinces de Jerada et Oujda. Ils ont constaté que, effectivement, des têtes ovines présentaient des symptômes similaires aux signes de la Langue Bleu telles la fièvre (hyperthermie), la salivation ou  congestion des muqueuses buccales. Des oedèmes ont été aussi constatés chez certaines bêtes au niveau de la tête.
Suite à ce constat, il a été procédé à des prélèvements sanguins qui ont été envoyés aux laboratoires de recherches vétérinaires régional et central avec une suspicion de la Bleu Tung.

Même si cette suspicion n’a été in infirmée ni confirmée, il ne faut, cependant paniquer, déclare le docteur Abdelatif Belafkih, chef de service vétérinaire de la DPA d’Oujda, estimant la situation sanitaire du cheptel dans la région ordinaire et maîtrisable. Les foyers ou se trouvent les ovins atteints, ont été identifiés, précise-t-il. A signaler que les effectifs de cette zone sont estimés à environ un million de têtes dont 800.000 ovins et 200.000 caprins
Par ailleurs, explique le docteur Khalid Zro, directeur du laboratoire régional de recherches vétérinaires, la Bleu Tongue, maladie virale, non contagieuse et transmise par un vecteur du genre colicoides, fait d’ordinaire son apparition durant cette période allant de la fin d’été jusqu’au début de l’automne avec un pic de l’activité du vecteur en septembre. Et d’ajouter, les conditions écologiques de la région et climatiques- faisant allusion aux dernières pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région de l’oriental le mois passé – sont favorables à l’activité optimale du vecteur. En tout cas, rassure A. Belafkih, qu’il s’agisse de Bleu Tongue ou non, la vigilance est de mise. Les autorités vétérinaires se sont mobilisées depuis l’identification du premier cas il y a plus de 3 semaines. Des campagnes de sensibilisation sont systématiquement menées par les responsables qui travaillent en étroite collaboration avec les laboratoires de recherches vétérinaires, les vétérinaires privés et les autorités locales. Toutes les mesures préventives, souligne-t-il, sont prises au sein et autour des foyers identifiés ainsi qu’à proximité des zones à risques, notamment dans les exploitations humides longeant l’Oued Isly dans les communes rurales de Sidi Moussa, Touli, Ahl Angad, Beni Khaled, Genfouda…..
Dans le même cadre de l’objectif visé et pour parer à tout risque, des campagnes de vaccination anticipée sont menées en amont et en aval par des équipes de techniciens vétérinaires dans les foyers ou circule cette maladie ou les foyers à risques.
En somme, tout porte à croire qu’il s’agit de Blue Tongue mais que la situation sanitaire du cheptel n’est nullement inquiétante, puisque, comme le confirment les autorités vétérinaires, cette situation est ordinaire et maîtrisée.
           Mohammed Zerhoudi