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L’ABHM et l’UICN ont conjugué leurs efforts pour intégrer les considérations sur la biodiversité aquatique dans la planification de la gestion du bassin de la Moulouya.

Conscients de l’importance de la biodiversité aquatique dans la planification et la gestion du bassin hydraulique de la Moulouya l’Agence du bassin hydraulique de la Moulouya ABHM et l’Union internationale pour la conservation de la nature UICN ont constitué une commission scientifique pour axer leurs efforts pour sauvegarder la biodiversité aquatique au niveau de la basse Moulouya. Un projet qui a démarré ce lundi et qui vise à sensibiliser décideurs et population riveraine à créer une structure permanente et durable de suivi et de protection d’un bassin considéré comme la plus grande estuaire méditerranéenne et la plus large sansouire de l’Afrique du nord, mais qui a été sensiblement affectée au cours des dernières années. Le bassin de la Moulouya est aussi le système estuarien le moins anthropisé de la méditerranée marocaine.
Il ressort de la journée d’étude organisée dans les locaux de l’agence du bassin à Oujda que la dégradation des ressources en eau dans le bassin hydraulique de la Moulouya devient de plus en plus préoccupante en raison de la multiplication des sources de pollution d’origines domestique, industrielle et agricole. Ces menaces et pressions engendrent la dégradation de la qualité des eaux et risquent de compromettre le développement des secteurs aussi importants que l’agriculture ou le tourisme mais également les ressources en biodiversité surtout dans les zones humides de la Moulouya.
Ce programme de sauvetage qui vient de démarrer et qui s’étalera sur dix mois vise aussi le renforcement des capacités locales par la mise en place d’un comité de gestion qui élaborera une base de données spécifiques à la Moulouya. « Il s’agit d’un projet modeste, mais concret, permettant d’initier un premier pas dans la direction d’une gestion intégrée de la biodiversité » a précisé le coordinateur scientifique du projet Mohammed Melhaoui. Tout en rappelant que Le bassin étudié est localisé dans l’une des zones les plus arides du pays et qui connaît une sècheresse récurrente depuis une vingtaine d’années. Les recommandations du débat régional de 2007 ont porté sur la nécessité de développer les modes de gestion intégrée de cette ressource à l’échelle de l’ensemble du bassin. C’est un projet pour instaurer une instance de gestion au niveau de l’agence hydraulique de la Moulouya. Chose qui n’existait pas jusqu’à présent du moment que l’eau de cette rivière était gérée sans que la vie dans l’eau ne le soit. Ce qui engendrait des dépassements multiples à l’égard de la richesse de la faune et de la flore.
De son coté Annabelle Cuttelod coordinatrice de l’UICN a précisé à ALM qu’ « à travers ce projet on espère inciter les preneurs de décisions à considérer le développement d’une manière durable au niveau des besoins des humains aussi bien que des plantes et des animaux. »

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