Le journaliste irakien Mountadhir AL-ZAÏDI Le lanceur de chaussures demande l’asile politique
Selon son avocat, le journaliste irakien
qui a jeté ses chaussures à la tête de
Bush ne peut plus exercer son
métier dans son pays.
Le journaliste irakien Mountadhir AL-ZAÏDI qui a lancé ses chaussures sur le président américain George W. Bush le 14 décembre dernier à Bagdad va demander l’asile politique en Suisse. Me Mauro POGGIA, son avocat genevois, l’a annoncé au quotidien La Tribune de Genève. «Au début du mois, sa famille est entrée en contact avec moi via le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), et je vais écrire cette semaine au Département fédéral (ministère) des affaires étrangères pour encourager la Suisse à lui accorder l’asile politique», a-t-il expliqué.
Les raisons de cette demande ? «Même si de nombreux Irakiens soutiennent son acte, il est à la merci d’extrémistes de tout poil. Et d’autres fous qui voudraient faire de lui un martyr de la souffrance de tout un peuple», fait valoir le juriste. «Il ne pourra plus travailler comme journaliste sans subir désormais de terribles pressions. Profilé à gauche, il se montre très critique vis-à-vis du gouvernement actuel en Irak qu’il juge trop soumis aux Américains. Sa vie peut devenir un enfer dans son pays», a-t-il ajouté. «Une fois installé à Genève, cet homme, célibataire et sans enfants, pourra très bien travailler estime Me POGGIA.
Mountadhir AL ZAÏDI devait être jugé le 31 décembre par la Cour centrale criminelle d’Irak, compétente pour les affaires de terrorisme, mais le procès a été reporté sine die en l’attente d’une décision sur la demande d’annulation de la procédure déposée par son avocat en Irak, Me Dhiya AL-SAADI. En théorie, il risque de 5 à 15 ans de prison si le qualificatif «d’agression caractérisée» est retenu, mais le tribunal peut estimer qu’il s’agit seulement d’une «tentative d’agression», punie d’un à cinq ans de prison. Et selon son avocat, il «devrait être jugé assez rapidement et écoper d’une peine avec sursis».
Reste à savoir si Genève accueillera de bon cœur ce personnage devenu symbole. Son avocat estime que la Suisse peut lui accorder l’asile «sans pour autant prendre position pour ou contre l’intervention américaine en Irak».
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