LA ZONE URBAINE D’OUJDA
LA ZONE URBAINE D’OUJDA
1. Problèmes et potentialités de développement
La zone urbaine d’Oujda constitue un espace de projets moteur de premier rang puisqu’elle correspond à la plus grande concentration urbaine de la Région et la 8ème agglomération humaine du pays. Oujda est la ville frontalière par excellence dont l’évolution a été toujours conditionnée par cette localisation. De ce fait, la ville a connu une crise profonde qui affecte tous les secteurs de la vie économique et socio-culturelle depuis la fermeture de la frontière avec l’Algérie en 1994.
En conséquence, cet espace a instamment besoin d’opérations d’aménagement d’envergure tout à fait appropriées, de nature à en relancer l’économie, lui permettre de retrouver le dynamisme d’antan et, partant, d’assumer pleinement ses fonctions de métropole régionale, de plaque-tournante maghrébine et d’espace d’investissement et de production compétitif dans le cadre national, maghrébin et méditerranéen.
1.1. Perspectives démographiques (2000-2025)
L’espace de projets d’Oujda comprend essentiellement la capitale régionale, avec une zone périphérique à caractère plus ou moins rural, où seule émerge la petite ville de Bni Drar, non loin de l’aéroport des Angad. Actuellement, les neuf-dixièmes de la population de cet espace de projets se concentrent dans la ville d’Oujda. La population urbaine de la zone ne pourra que se conforter progressivement par l’étoffement continu du nombre de résidents de la métropole ziride, d’un côté, par l’accroissement de plus en plus tangible de Bni Drar et l’émergence de petits centres de banlieue, dont les plus saillants semblent être, pour les deux décennies à venir, ceux de Aïn Sfa, Bni Khaled, Boulanouar et Sidi Moussa Lamhaya.
La population urbaine de cet espace de projets devrait dépasser les 630.000 habitants vers 2025, parmi lesquels 8.000 à 10.000 personnes résideront dans ces petits centres émergents de banlieue et une quinzaine de milliers dans la petite ville de Bni Drar.
Prévisions démographiques des composantes spatiales de
la zone d’Oujda jusqu’en 2025 (effectifs de population)
Lieu de résidence 2000 2005 2010 2015 2020 2025
Oujda 406000 448000 490000 531000 571000 610000
Bni Drar 7000 9000 10000 12000 13500 15000
Aïn Sfa * 1000 1500 1800 2400 3000
Bni Khaled * 1000 1200 1500 1800 2000
Boulanouar * 800 1300 1500 1800 2000
Sidi Moussa * 700 1000 1200 1500 2000
Rural 41000 39500 36000 32000 28000 24000
TOTAL 454000 500000 541000 581000 620000 658000
* Actuellement considérés comme agglomérations rurales, mais préconisés en tant que centres futurs par le SDAR.
Source : Elaboration Edesa
Avec cette évolution attendue de l’effectif de population, l’espace de projets d’Oujda verra son poids démographique augmenter sensiblement au sein de la Région de l’Oriental, pour passer de 23,7% en 2000 à près de 25,1% en 2010 et autour de 26,4% en 2025.
L’essentiel de cette masse démographique, soit plus de 96%, résidera en ville (dont près de 93% à Oujda même), contre 90% aujourd’hui ; le reste peuplant l’espace de banlieue (centres et espace rural).
La seule ville d’Oujda continuera d’abriter le quart de la population totale de l’Oriental ; situation qui doit être sérieusement prise en compte par la stratégie régionale de développement et d’aménagement, en particulier dans les domaines cruciaux de l’emploi, du logement et des services sociaux, en considérant les fonctions de niveau régional que cette agglomération devra continuer à remplir.
1.2. Problèmes dominants
1.2.1. L’alimentation en eau potable
Les ressources en eau disponibles près de la ville sont uniquement souterraines. On peut mentionner les trois nappes suivantes dont chacune souffre de problèmes spécifiques :
la nappe de Jbel Hamra, située immédiatement au sud de la ville, fait, depuis longtemps, l’objet d’une surexploitation qui dépasse de beaucoup le rythme de sa recharge et l’apport de l’écoulement pluvial. Ainsi le niveau piézométrique a baissé de plus de trois mètres au cours des deux dernières décennies ;
la nappe de la plaine de Bouhria, située au nord-ouest de la ville, fait aussi l’objet d’un surprélèvement inquiétant ;
la nappe de la plaine des Angad, qui est relativement salée et partiellement polluée.
La situation actuelle se caractérise, donc, par un déficit bien tangible en matière d’alimentation en eau potable que ce soit pour Oujda ou pour les centres péri-urbains, situation qui se trouve, de surcroît, aggravée par le faible rendement des réseaux d’adduction et de distribution. Ainsi, non seulement la ressource disponible se raréfie, mais elle est l’objet de pertes très coûteuses, très fortement préjudiciables au développement de la ville et de sa zone.
Ces problèmes cruciaux de mobilisation et d’adduction d’eau se trouvent davantage aggravés par l’aridification du climat et ses incidences négatives sur les réserves hydriques locales. Les quantités de pluie ne dépassent que rarement les 200mm par an.
Autrement dit, l’alimentation en eau à partir des ressources locales ou proches de la grande agglomération urbaine ne pourra plus être convenablement satisfaite dorénavant, d’où la nécessité de recourir à des sources lointaines. Le grand projet d’AEPI à partir des eaux du barrage de Machraa Hammadi vient donc à point nommé pour sauver une situation de plus en plus critique, si toutefois le débit de l’oued Za se maintiendra à un niveau suffisant et que d’autres types de demande ne viendront pas concurrencer l’alimentation des villes en eau potable, ce qui pourrait se faire ressentir sur la dotation hydrique réservée à la capitale régionale.
1.2.2. L’habitat et l’urbanisme
Les activités commerciales liées à la frontière sont un facteur puissant d’attraction des populations rurales environnantes à la fois vers Oujda et vers Bni Drar. Elles alimentent considérablement l’économie informelle. Le développement de ce secteur a élargi l’éventail des activités urbaines. L’évolution des taux d’urbanisation au niveau régional confirme cette tendance. Ainsi, vu l’accroissement de la demande d’habitat, et vu les caractéristiques socio-économiques de sa population, le tissu urbain de la ville d’Oujda s’étend à l’horizontal, aux dépens de terrains agricoles parfois de qualité.
S’ajoute à cela, le problème épineux et tenace de l’habitat clandestin et insalubre. On peut recenser, à travers l’agglomération d’Oujda, plus d’une centaine d’entités de tailles inégales, couvrant près d’un millier d’hectares et abritant plus de 200.000 personnes ; c’est-à-dire près de la moitié de la population de la ville ! La résorption et la restructuration de ces formes de sous-habitat requièrent des efforts colossaux, la mobilisation de moyens énormes et une ferme volonté de la part des responsables nationaux et des gestionnaires régionaux et locaux. De cela dépendent, en grande partie, la qualification de l’espace urbain d’Oujda par la normalisation de son tissu urbain et l’amélioration de son environnement.
La question de la réhabilitation de la Médina est non moins importante, d’autant plus que cette entité occupe le cœur de l’agglomération et remplit des fonctions commerciales de premier ordre (pour de plus amples analyses de cette problématique, revoir le chapitre consacré au facteur culturel dans la Région, en première partie, section 8.2.1).
Les petites agglomérations de banlieue évoluent de manière spontanée et fort désordonnée, avec notamment la ville de Bni Drar qui s’étend de part et d’autre de la Nationale 17, souffrant d’un sous-équipement flagrant et de l’absence de fonctions urbaines bien déterminées, si on exclut le rôle de distribution du carburant de contrebande, provenant d’Algérie, qui se fait dans des conditions dangereuses (stockage inapproprié au sein du tissu résidentiel, distribution clandestine et anarchique, pollution diffuse…).
1.2.3. Les problèmes de circulation
L’étalement exagéré de la ville ainsi que l’existence de contraintes physiques (ravins,…) ou techniques (voie ferrée), posent des problèmes particulièrement aigus de circulation. La ville s’est étendue de façon incontrôlée, au mépris des recommandations du schéma-directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) et des normes qu’exige un plan de circulation.
La localisation spontanée des centres commerciaux au cœur de la ville accentue le phénomène d’engorgement des artères et complique le problème de déplacement, d’autant plus qu’il y a un manque flagrant d’aires de stationnement et qu’une bonne partie de la circulation interurbaine transite par la ville. Le déblocage de la situation requiert donc une restructuration entière du réseau de circulation à l’intérieur et autour de la ville, sur la base d’une étude technique très élaborée.
1.2.4. L’assainissement
A l’instar des autres grandes villes marocaines, la ville d’Oujda souffre du problème non moins épineux de l’assainissement liquide et solide.
L’assainissement liquide se caractérise par deux grands problèmes. Le premier est relatif au réseau de collecte qui est à refaire dans plusieurs quartiers, d’un côté, et à installer dans une bonne partie des entités d’habitat insalubre, y compris la Médina, de l’autre. Le second problème réside dans la nécessité de traitement des eaux usées avant leur évacuation dans l’oued Isly, ce qui affecte gravement la nappe des Angad, ou de les réaffecter à des utilisations agricoles ou autres. Il convient également de résoudre le problème des infiltrations qui se produisent dans les champs d’épandage des eaux usées.
Quant à l’assainissement solide, il faut souligner la situation préoccupante de la décharge publique située au sud-est de la ville et qui nécessite des mesures particulières pour qu’elle devienne vraiment opérationnelle et sûre.
A cela s’ajoutent des problèmes relatifs à l’assainissement dans cette zone :
Les eaux usées se déversent sans aucun traitement, dans Ouad Bounaïm en passant sur 7,5 km de parcours, avant de rejoindre l’Algérie. Il en résulte de néfastes conséquences sur le milieu naturel et une pollution accrue des ressources en eaux souterraines ;
Le réseau de transport et de collecte des eaux usées connaît beaucoup d’insuffisances dues soit au colmatage des collecteurs, soit à leur vétusté ou leur sous-dimensionnement au départ, ce qui provoque des débordements importants en cas de forte pluie ;
Les inondations des quartiers et des voies de circulation à cause des eaux de ruissellement en période de forte pluie, en particulier au Sud et à l’Est d’Oujda, en raison de l’existence de reliefs bordiers dans ces secteurs.
1.2.5. Le commerce informel
Phénomène pléthorique et envahissant, le commerce parallèle perturbe pratiquement tous les secteurs de la ville, en particulier les quartiers centraux où prolifèrent des marchés spontanés, produisant des quantités énormes de détritus et de déchets (plastiques, papiers d’emballage, cordages…), et occasionnant un trafic intense, sans organisation aucune, en plus des activités parasitaires, de l’insécurité, de la délinquance, de la mendicité omniprésente…. Le phénomène prend également de plus en plus d’ampleur dans la petite ville de banlieue de Bni Drar, où à « la contrebande pétrolière » s’ajoute aussi celle des denrées alimentaires et d’équipement.
Plusieurs formes de ce commerce parallèle existent à Oujda. Nous pouvons les ventiler en deux catégories importantes :
La contrebande par infiltration qui est pratiquée par les populations qui résident près des frontières. Ces derniers profitent de leur connaissance profonde du terrain et des pistes rurales. Elles disposent généralement de nombreux lieux de dépôts (notamment à Bni Drar) et alimentent les marchés d’Oujda en carburant, en matériel agricole et autres produits de consommation courante, le tout provenant évidemment d’Algérie par des canaux où les relations de voisinage et des rapports fort anciens, des deux côtés de la frontière, jouent un rôle déterminant.
La contrebande professionnelle qui se pratique par de gros contrebandiers, marocains et algériens, qui disposent de réseaux bien structurés et spatialement étendus. Cette forme concerne des produits beaucoup plus diversifiés en quantités infiniment plus importantes.
Dans ce sens, il convient de mener des actions pour réduire les effets négatifs de la contrebande, parmi lesquels on pourrait insister sur les suivants :
la forte concurrence de la production industrielle, tant régionale que nationale ;
la fuite de capitaux locaux vers d’autres régions et vers l’étranger ;
le passage d’une quantité importante de dirhams vers Mlilia et l’Algérie ;
la fermeture de la plupart des stations de distribution du carburant ;
les risques d’explosion des multiples dépôts clandestins de stockage du carburant de contrebande, disséminés dans les quartiers d’habitat.
1.3. Les atouts de développement économique et socio-culturel d’une capitale régionale
En dépit des multiples facteurs négatifs exposés plus haut et des obstacles de toutes natures qu’ils entraînent, l’espace de projets d’Oujda constitue une aire relativement privilégiée au regard des possibilités de développement, dans la mesure où s’y réunissent un certain nombre d’atouts complémentaires, parmi lesquels on soulignera les plus importants:
Le poids démographique, puisque là réside et résidera le quart de la population régionale. Cela en fait le marché de consommation le plus important de la Région, ce qui justifie amplement l’installation, in situ, d’un grand nombre d’administrations, d’activités de production et de services. Il s’agit d’un marché diversifié composé d’une panoplie de clientèles dotées d’un pouvoir d’achat non négligeable, en raison d’une masse monétaire fort appréciable.
L’existence d’équipements de base, avec la représentation de la quasi-totalité des administrations centrales, des grands établissements publics et sociétés d’Etat ainsi que de l’administration militaire. Cette concentration des institutions administratives techniques et financières ainsi que des instances régionales élues, est de nature à faciliter la concrétisation des projets du SDAR, en plus de leur rôle souvent déterminant au niveau de la consommation directe et indirecte dans plusieurs domaines du commerce et des services.
L’existence d’infrastructures d’importance primordiale en matière de transport (gare de chemin de fer, aéroport, …), l’implantation de deux zones industrielles et la disponibilité d’un large réseau de distribution d’énergie électrique.
L’appareil commercial suffisamment étoffé, qui lui permet de rayonner à travers une bonne partie de la Région (notamment dans ses parties centrales et méridionales), voire au niveau national, assurant la collecte et la distribution des produits, sans difficultés majeures.
La disponibilité de ressources humaines, avec l’Université, les grandes écoles et les institutions de formation professionnelle dont le nombre des personnes formées ou en formation ne cesse d’augmenter, voire même de s’améliorer en qualité.
Le patrimoine culturel et urbanistique d’une ville vieille de 1000 ans et qui offre des possibilités touristiques non négligeables et franchement prometteuses, à condition d’en assurer la réhabilitation et la revalorisation adéquates.
La situation géographique de la ville lui confère un intérêt stratégique de premier ordre ; ce qui justifie la nécessité, pour les pouvoirs publics, d’en prendre soin et d’en faire une ville moderne, appelée à jouer le rôle de plaque-tournante au niveau maghrébin, dès lors que la conjoncture le permettra (par aplanissement des obstacles pour une entente durable avec l’Algérie), ainsi qu’un lieu d’échange au niveau méditerranéen.
La ville bénéficie d’un arrière-pays au relief plan que représente la plaine des Angad, dont les possibilités de production maraîchère pourront être autrement mises en valeur, si les disponibilités en eau d’irrigation sont offertes (maraîchage, plantations fruitières, élevage laitier, aviculture…).
La ville dispose d’une zone de loisirs représentée par les magnifiques hauteurs des Bni Znassene et celles des horsts proches, ainsi que par le littoral balnéaire de Saïdia qui ne se trouve qu’à une soixantaine de kilomètres.
Oujda bénéficie aussi d’un formidable stock sentimental et symbolique auprès des populations de la Région, pour la majeure partie desquelles elle représente la Ville et la Capitale de toute l’aile orientale du Maroc et l’un des atouts les plus solides pour en garantir l’unité et l’intégrité.
2. actions structurantes et projets de développement
Les choix stratégiques qui seront faits pour cet espace de projets doivent évidemment, prendre en considération ses problèmes fondamentaux et avoir pleine conscience de ses potentialités propres, dans l’optique de permettre à Oujda de se hisser au rang des grandes métropoles marocaines et régionales et de lui donner les moyens de diffuser la modernité à travers une région immense, d’importance stratégique capitale.
Les actions qui sont à entreprendre au sein de cet espace de projets répondent à cette stratégie et sont en concordance avec les actions préconisées par le SDAR dans le reste de l’espace régional.
2.1. L’alimentation en eau potable
Dans l’état actuel des choses, les besoins en eau de la seule agglomération d’Oujda se situent autour de 900 litres/seconde en moyenne et avoisinent les 1200 litres/seconde en débit de pointe. Sur la base du niveau de consommation actuel, les besoins moyens devront être de l’ordre de 1260 litres/seconde vers 2020 avec 1650 litres/seconde en débit de pointe.
Ceci étant, les besoins du développement économique et social préconisé par le SDAR impliqueraient une consommation sensiblement plus élevé, pour pouvoir répondre aux importants aménagements qui devront intervenir dans les domaines de l’industrie et du tourisme notamment, auxquels s’ajoutera l’élévation de la consommation domestique, suite à l’amélioration souhaitée du niveau de vie de la population.
A ces besoins énormes et croissants de la capitale régionale, il faudrait ajouter ceux qui apparaîtront au niveau de Bni Drar et des petites localités urbaines relevant de l’espace de projets, ainsi que de la population rurale de banlieue.
La production de l’eau potable est actuellement assurée à partir des ressources souterraines se trouvant en banlieue d’Oujda. Cependant, ces nappes connaissent une baisse de niveau continue due à leur surexploitation. Il convient de procéder à l’allègement progressif de l’exploitation de ces ressources dès la mise en service du projet d’adduction à partir du barrage Machraa Hammadi. Les travaux dans ce projet ont dû débuter récemment et devront s’achever en fin 2004. Il faudrait donc arriver à laisser les eaux souterraines se reconstituer comme réserves stratégiques à long terme pour faire face à des besoins inattendus.
Les projets et actions identifiés dans ce domaine visent à :
doter la ville d’Oujda en eau potable à partir du barrage Machraa Hammadi (700 l/s). Le coût du projet, exécuté dans le cadre de la coopération avec le Japon, est de 750 millions de Dh. Les travaux de ce projet devront prendre fin vers décembre 2004 ;
établir un contrat entre la RADEEO et l’ONEP dans le domaine de la distribution d’eau ; ceci entre dans le cadre du projet précédent, afin d’améliorer ce service ;
mettre en œuvre un Plan Directeur de Distribution d’Eau Potable pour la ville d’Oujda (à l’horizon de 2015) ;
concéder la gestion de la distribution de l’eau potable à Oujda au secteur privé, à l’instar de ce qui s’est passé, ou en train de se faire, dans les autres grandes agglomérations urbaines du pays, tout en veillant à suivre les exemples les mieux réussis ;
aménager les sources de « l’oasis » urbaine de Sidi Yahya dans le but de réhabiliter cet espace de verdure et d’en redynamiser la fonction de zone de loisirs et de détente ;
aménager des puits et des sources et réaliser des forages pour alimenter les populations des communes de banlieue ;
aménager les points d’eau pour les communes de Labçara, Sidi Boulanouar, Ahl Angad, Bni Khaled, Sidi Moussa Lamhaya, Isly et Aïn Sfa ;
uniformiser les découpages administratifs entre la DPA et la DRH.
2.2. L’assainissement
Les actions dans ce domaine sont multiples. Les plus saillantes sont les suivantes :
délégation de la gestion de l’assainissement solide de la ville d’Oujda au secteur privé. Les partenaires de ce projet sont : CUO, L’Agence du Nord et les sociétés spécialisées dans ce domaine ;
traitement des déchets solides d’Oujda ;
réaménagement de la décharge publique pour qu’elle puisse répondre aux normes en vigueur en la matière et réorganisation des circuits de collecte des ordures ménagères et industrielles ainsi que des déchets du commerce, avec aménagement des points de décharge;
réalisation d’une station de traitement des eaux usées;
aménagement des lits des oueds Isly et Nachef, pour protéger la ville contre les risques d’inondation;
rétention des eaux pluviales en vue de leur utilisation pour l’irrigation;
traitement et réutilisation des eaux usées d’Oujda pour les besoins d’arrosage, voire même d’irrigation (plaine des Angad).
Pour faire face aux différentes conséquences de la non maîtrise de l’assainissement dans la zone urbaine d’Oujda, il est d’une grande nécessité de prendre certaines mesures dans le court et le moyen termes, comme cela est préconisé par le Plan d’Assainissement de l’agglomération d’Oujda (A.D.I. Juin 2000).
Mesures d’urgence :
Il s’agit de résoudre, à court terme, les problèmes qui entravent le bon fonctionnement du système d’assainissement, ceci par la réalisation des actions suivantes :
curage des collecteurs d’ossature,
suppression des étranglements sur le réseau,
remplacement du collecteur C6 qui part des quartiers nord vers le champ d’épandage,
curage de tous les réservoirs,
redressement des contre-pertes,
dégagement des regards, leur réhabilitation et leur réaménagement,
sauvegarde et protection de l’environnement par la suppression d’épandages et de branchement d’eaux usées sur le pluvial,
généralisation de la collecte des déchets solides, avec campagne de sensibilisation de la population sur la propreté et la sauvegarde du réseau.
Mesures à court et moyen termes :
raccordement des quartiers non encore raccordés au réseau,
délestage des eaux pluviales,
remplacement et renforcement des collecteurs,
assainissement des zones périphériques habitées,
installation d’intercepteurs des eaux usées,
stations de relevage,
traitement préalable par lagunage des eaux de la ville,
traitement secondaire des eaux usées.
2.3. Les infrastructures
Les réalisations qui suivent constituent des actions essentielles en matière d’infrastructures :
amélioration de la ligne ferroviaire Fès-Oujda par l’ONCF (coût estimatif actuel de 121 millions de Dh) ;
construction de l’autoroute Fès-Oujda, longue de 340 km (horizon 2005-2010), permettant ainsi le développement régional et national, l’amélioration des services et de la sécurité routière, tout en renforçant, lorsque la conjoncture le permettra, les flux d’échange entre les pays du Maghreb. Les intervenants dans la réalisation du projet sont l’ADM et différents bailleurs de fonds ;
élargissement et renforcement d’un tronçon de 26,5 km de la R.P. 6017, reliant Bni Drar à Aïn Sfa. L’objectif de ce projet est d’améliorer le niveau des services et la sécurité routière entre ces deux localités ;
installation d’une navette entre l’aéroport des Angad et Oujda ;
schéma directeur de voirie de la CU d’Oujda et travaux de voirie des communes urbaines qui la composent, avec la réalisation d’une rocade circulaire autour de la métropole régionale ;
aménagement et élargissement de la Nationale 2 reliant Oujda à Midar ;
développement et élargissement de la Nationale 17 reliant Oujda à Figuig, ce qui permettra de faciliter la communication sur l’important axe structurant sud-nord ;
réalisation de la Nationale 2 dédoublée (2×2 voies) entre Oujda et Cassita ;
renforcement de la Nationale 6 reliant Oujda et Taza ;
aménagement et renforcement des routes rurales.
En matière de transport, il y a lieu de réaliser, au plus vite, l’étude du Schéma Directeur de Circulation et d’aménagement des carrefours de la ville d’Oujda. De même qu’il est nécessaire de réaliser le projet de construction d’une gare « secondaire » routière, sur la route d’Ahfir.
2.4. L’urbanisme et l’habitat
Ici, les besoins sont énormes. Il s’agit en premier lieu des projets suivants :
Actualisation du SDAU d’Oujda (action très urgente et fort importante);
Achèvement du programme de restructuration des quartiers d’habitat « non réglementaire ». Les intervenants dans ces différentes actions sont : l’Inspection Régionale de l’Aménagement du Territoire (IRAT), l’Agence urbaine, les Collectivités locales, la Conservation de la propriété foncière et le Cadastre, RADEEO, etc ;
Plans d’Aménagement et de Développement des différentes communes de banlieue.
Par ailleurs, les chefs-lieux des communes rurales doivent disposer, au plus tôt, de leurs plans d’aménagement afin d’en orienter l’extension et d’en assurer le développement.
La réalisation du Plan d’Aménagement et de Réhabilitation de la Médina d’Oujda s’impose afin de restructurer ce centre historique et de l’intégrer favorablement dans le tissu urbain, en lui permettant de remplir pleinement ses fonctions d’espace culturel, touristique et social de premier ordre. Ces actions doivent être renforcées par :
l’aménagement d’espaces verts dans la ville;
l’aménagement d’une zone récréative de banlieue;
la réhabilitation de l’oasis de Sidi Yahia.
Les partenaires concernés par ces actions d’aménagement sont l’IRAT, l’ERAC, l’ANHI, les communes concernées, les autorités locales, les services extérieurs des ministères.
Par ailleurs, il y a lieu de réaliser le schéma d’aménagement et d’urbanisme des zones nouvelles (comme le projet Isly dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre).
Pour permettre une meilleure mobilisation des terrains urbanisables, il est nécessaire de mettre en œuvre le système de l’immatriculation collective et de favoriser les stratégies de spécialisation des différents intervenants dans les programmes de lotissement et de construction, notamment en faveur de l’habitat social.
Il est également indispensable de réaliser le plus grand nombre de lotissements destinés à l’habitat social et économique, tout en veillant à la promotion de l’habitat vertical pour minimiser la consommation d’espace (éviter la surconsommation de terres agricoles) et réserver les superficies nécessaires aux équipements publics et aux espaces verts.
Une métropole régionale de la taille d’Oujda, de surcroît ayant une telle localisation frontalière, appelle des travaux de restructuration et d’embellissement de son centre, afin de le rendre à la fois fonctionnel et attractif.
2.5. Les secteurs sociaux
2.5.1. L’enseignement et la formation
En matière d’enseignement supérieur, outre les programmes usuels arrêtés par le(s) Ministère(s) concerné(s), le SDAR préconise les projets suivants :
L’étoffement et la diversification des formations dispensées par l’Université Mohamed 1er, en ouvrant, dans les meilleurs délais, une Faculté de Médecine à Oujda, en raison de l’éloignement de la ville et de sa Région par rapport aux grands centres hospitaliers du pays, d’un côté, et du poids démographique de l’Oriental, de l’autre. La mise en place de cette Faculté devrait être menée de façon progressive avec l’Hôpital Al Farabi qui pourrait être aménagé en CHU pour consolider la formation des futurs médecins;
La création d’une Ecole Supérieure de Commerce et de Gestion se justifie par l’importance de l’activité et de la tradition commerciale de la ville, afin de pouvoir préparer les futurs managers qui assumeront la gestion des affaires et la réalisation des projets;
La création d’une Ecole Supérieure des Arts et Métiers (ESAM) pour former les jeunes techniciens dans différents métiers techniques et appuyer les petites et moyennes industries naissantes qui formeront l’ossature principale du futur tissu industriel de la métropole régionale;
La création d’une institution de formation de cadres administratifs et de gestionnaires publics destinés à gérer et animer les différentes entités administratives de la Région, qui se distinguent par un certain nombre de particularités dues à la position stratégique de l’Oriental.
L’enseignement devrait être orienté vers l’équipement des petits centres de banlieue par des établissements de l’enseignement fondamental et secondaire, afin d’alléger la pression sur Oujda et ses établissements d’enseignement et de formation, d’une part, et favoriser la rétention des populations dans leurs communes respectives, d’autre part.
Pour la formation professionnelle, il est nécessaire de renforcer la formation des niveaux techniciens et techniciens spécialisés afin de mettre à la disposition des entreprises, une main-d’œuvre bien qualifiée. La formation professionnelle privée, encore peu développée dans la Région, devrait être encouragée par les pouvoirs publics, notamment dans les filières qui ne sont pas dispensées par les institutions étatiques.
La création d’un Palais des Congrès en collaboration étroite avec l’Université qui devrait en devenir la cheville ouvrière, en partenariat avec les chambres professionnelles, la Wilaya et le CRI.
2.5.2. La santé
Plusieurs projets peuvent être évoqués dans ce domaine, compte tenu des besoins d’une masse démographique croissante dans la métropole et dans la Région tout entière. On nommera surtout les établissements suivants :
Centre d’expertise dans les services biologiques de la santé,
Centre pour la rééducation fonctionnelle et d’orthopédie pour handicapés; ce projet peut avoir un double objectif :
Amélioration de la prise en charge des handicapés physiques de la Région de l’Oriental,
Fabrication et montage de prothèses.
La réalisation de ce projet devrait être entamée dans les plus brefs délais, d’autant plus que le financement du projet est déjà arrêté.
Centres spécialisés dans des domaines pointus (oncologie, cardiologie, psychiatrie, etc…) pour éviter aux malades d’effectuer des déplacements coûteux et pénibles vers les villes lointaines pourvues de tels centres (Fès, et surtout Casablanca et Rabat).
A un niveau plus localisé, il est nécessaire de doter les grandes composantes de la ville de maisons d’accouchement et de centres de planification familiale convenablement équipés ; tout en permettant aux centres périphériques d’en bénéficier également afin de bien encadrer les populations de banlieue.
2.5.3. La culture
Oujda enregistre dans ce domaine un manque notoire par son déficit en établissements et en institutions devant valoriser et revivifier son patrimoine artistique et civilisationnel particulier, que lui ont conféré sa localisation géographique dans un espace maghrébin de transition et dans une zone à culture pastorale jadis dominante, ainsi que son histoire de ville d’étape et de carrefour entre plusieurs aires culturelles à la fois marocaines, algérienne et turque.
Afin, de donner toute la dimension nécessaire à ce volet important de la vie sociale, la ville d’Oujda devrait abriter la Maison de la Culture de l’Oriental, institution qu’il faudra installer en médina afin de rehausser le statut de cette composante urbanistique, déchue, du tissu urbain. De même, cette ville millénaire devrait organiser chaque année son Festival Culturel et Touristique pour mettre en évidence son patrimoine et ses potentialités, ainsi que celles de sa Région (diversité du folklore régional, production artisanale, festival du Tarab Al Gharnati, etc).
Le pouvoir attractif de la ville et son rayonnement culturel et touristique gagneront également beaucoup si on assiste à l’aménagement de musées de qualité pour valoriser le patrimoine artistique, archéologique, anthropologique régional fort diversifié.
Un dernier point reste à évoquer, relatif à la création d’un parc d’attraction régional, avec lieux de spectacles divers, afin d’animer une grande ville où les «distractions» sont polarisées par des endroits fort médiocres (cafés, bars, salles de cinéma miséreux, …).
2.6. Les secteurs économiques
2.6.1. L’industrie
Dans ce domaine, il est nécessaire de procéder à la :
Requalification des deux zones industrielles d’Al Boustane et de la route de Maghnia, en les dotant des équipements nécessaires, conformément aux normes requises par les impératifs draconiens de mise à niveau ;
Réalisation d’une technopole liée à l’aéroport d’Angad et appuyée sur le centre de Bni Drar, auquel elle devra insuffler le dynamisme nécessaire (lotissements à mettre à la disposition d’investisseurs marocains et étrangers, équipements d’accompagnement, parc TIR et station multiservices, banques, assurances, centre de gestion, show room, bureaux, salle de conférences, centre de santé…). Le développement de cette technopole nécessite une étroite coordination avec le CRI, pour toutes les démarches administratives, ainsi que des conventions de partenariat avec des technopoles étrangères et des institutions de formation nationales et européennes.
2.6.2. L’artisanat
A ce niveau, les projets suivants sont proposés :
Création et aménagement d’une zone d’activités polyvalente pour les différents corps de métiers artisanaux, dont le choix sera axé sur des critères objectifs et fonctionnels, et en liaison avec les spécificités de la ville et de sa Région.
Cette zone d’activités aura le mérite de relancer un artisanat en perte de vitesse et dont certaines branches ont pratiquement disparu. Il s’agit là d’un atout considérable puisqu’il créera de l’emploi et contribuera à la promotion du tourisme local et régional. Un site a déjà été identifié près de Oued Isly dans la commune urbaine de Sidi Driss Al Qadi.
Dans le même esprit, il est nécessaire d’enrichir le champs artisanal d’Oujda par l’introduction et la promotion de nouveaux créneaux. Dans ce cadre, la commune urbaine de Sidi Ziane prévoit le montage d’un projet intégré en vue de la formation et du perfectionnement d’artisans, sur les nouvelles filières artisanales.
Il est également envisagé de mettre sur pied un village pilote d’artisans dans la ville d’Oujda et de lancer des campagnes de promotion de l’artisanat utilitaire et d’art.
2.7. Les projets structurants de la banlieue d’Oujda
L’agglomération d’Oujda, forte actuellement de près de plus de 410.000 âmes et devant dépasser les 600.000 au terme des deux prochaines décennies, constitue un vaste marché pour les produits maraîchers horticoles, d’un côté, et un élément dynamisant pour le développement d’une agriculture moderne et intensive dans sa banlieue, de l’autre.
Cette perspective est favorisée par plusieurs facteurs essentiels :
l’existence d’une plaine qui reçoit des précipitations non négligeables en année normale ;
l’assiette foncière est assainie pour l’essentiel dans la mesure où la majorité des terres sont immatriculées, notamment celles qui ont connu la colonisation agricole ;
plusieurs propriétaires fonciers résident à Oujda ;
les exploitations sont généralement de tailles relativement importantes ;
la disponibilité de capitaux d’origines diverses susceptibles d’être mobilisés et investis dans le secteur agricole, en plus de l’existence de possibilités de crédits agricoles (CNCA) ;
l’encadrement technique est disponible en raison de la présence des services techniques de tous niveaux à Oujda même.
La valorisation de cette banlieue reste néanmoins, en grande partie, tributaire de la possibilité de disposer des eaux d’irrigation en quantités suffisantes et avec la qualité requise.
Afin d’exploiter ces atouts à bon escient, il est nécessaire de réaliser des projets appropriés dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et des services.
2.7.1. Agriculture et équipements d’irrigation
En effet, l’irrigation révolutionnerait les paysages et les systèmes de production dans la plaine des Angad qui constitue l’assiette foncière d’Oujda. Pour cela, il faudrait procéder à un certain nombre d’actions complémentaires, dont les suivantes sont essentielles :
Récupération des eaux usées après leur traitement pour les réutiliser à des fins d’irrigation;
récupération et stockage des eaux de ruissellement véhiculées par les oueds amont;
programme de modernisation du secteur agricole avec distribution de plants (oliviers et amandiers). Les partenaires de ce projet sont les associations des agriculteurs, la DPA, les autorités locales et l’Agence de Promotion et de Développement Economique et Social des Provinces et Préfectures du Nord;
programme d’épierrage d’un millier d’hectares dans les communes d’Ahl Angad, Isly, Labçara, Bni Khaled et Aïn Sfa, avec l’appui de la DPA et des associations d’agriculteurs;
travaux de restauration et de réhabilitation des saguias dans les petits périmètres irrigués comme ceux de Aïn Sfa et Sidi Moussa notamment;
réalisation d’un important programme de reboisement, avec plantation d’amandiers sur plusieurs centaines hectares, concernant l’ensemble des communes rurales de la banlieue d’Oujda;
aménagement de points d’eau et équipement en matériel de pompage pour l’irrigation;
optimisation des techniques culturales par l’encadrement des agriculteurs tout au long de la campagne agricole ;
encouragement des techniques d’irrigation localisée ;
amélioration de la qualité des terres agricoles au moyen des fertilisants et du bon travail du sol, pour faire face à leur dégradation accentuée ;
restructuration des exploitations agricoles pour la bonne gestion du parc matériel en vue d’en réduire les charges de fonctionnement et d’en augmenter la rentabilité ;
aménagement les lieux de parcours pour maintenir l’équilibre entre les activités de culture et d’élevage.
2.7.2. Elevage
Le développement et la modernisation de l’élevage de banlieue devront s’appuyer sur :
le développement de l’élevage laitier en stabulation ;
le recrutement de personnel qualifié (ingénieurs et vétérinaires) au sein des unités d’engraissement existantes.
le développement de l’aviculture et de la cuniculture ;
le développement d’unités de production de l’alimentation du bétail.
la modernisation des abattoirs ;
En somme, l’objectif essentiel est de passer d’une agriculture globalement extensive, parfois archaïque par endroits, vers une véritable agriculture de banlieue axée sur la production maraîchère intense, sur des spéculations hautement rentables, comme la floriculture,… avec le développement d’un élevage laitier et avicole capables d’approvisionner un marché urbain en expansion. Dans ce sens, l’encouragement des méthodes de culture sous-serres est tout à fait nécessaire en raison des amplitudes thermiques diurnes fort contrastées que connaît la zone et de l’impératif de rentabiliser l’eau d’irrigation de manière optimale.
Conclusion
L’espace de projets de «la Zone Urbaine d’Oujda» devra compter quelque 660.000 habitants dans un peu plus de deux décennies. Ainsi, Oujda et les centres urbains avoisinants abriteront près du 1/3 de la population urbaine totale de l’Oriental.
Cet espace de projets doit relever certains défis à son développement, dont les plus saillants sont les suivants :
La raréfaction et le faible rendement des réseaux d’adduction et de distribution de la ressource d’eau exploitée, causant des pertes fort coûteuses pouvant porter sur la moitié des quantités mobilisées, alors que les ressources hydriques locales et proches diminuent drastiquement ;
L’urbanisation et ses effets constituent les risques majeurs sur l’environnement tant au niveau de la dégradation du paysage urbain par un habitat anarchique et insalubre, qu’au niveau de la pollution des eaux et des terrains par les divers rejets de la ville ; ce qui nécessite une maîtrise draconienne et une gestion rigoureuse de cette urbanisation ;
Le problème de l’assainissement solide à Oujda reste à résoudre de façon urgente et appropriée ;
L’extension horizontale exagérée de la ville d’Oujda aux dépens des terrains agricoles ;
Le problème épineux de l’habitat “clandestin”, qui ronge le tissu urbain de toutes parts et constitue une entrave de taille à l’aménagement harmonieux de la ville ziride ;
Le poids omniprésent d’une économie parallèle sous-tendue par un circuit de contrebande fortement agressif. Cette activité recrute, directement ou indirectement, une large partie de la population, hommes et femmes, jeunes et enfants, qu’il s’agit de réintégrer dans l’économie formelle par l’éducation, la formation et la relance de secteurs économiques et sociaux concrètement porteurs ;
Le secteur industriel lui aussi souffre du fait que les initiatives privées bénéficient en premier lieu à l’immobilier, d’une part, et du manque de mesures préférentielles pour attirer les investisseurs dans cette ville, compte tenu de sa localisation frontalière terminus, d’autre part.
Pour surmonter ces obstacles, l’espace de projets de la Zone Urbaine d’Oujda devrait tirer profit de sa situation géographique le plaçant aux portes du Grand Maghreb, avec la ville d’Oujda, capitale de l’Oriental, disposant d’infrastructures non négligeables à même de conquérir des marchés tant régionaux que maghrébins. Le développement industriel doit être diversifié en visant des secteurs non encore mis en valeur à Oujda pour lesquels une demande locale et régionale existe.
Pour sortir cette zone de l’isolement dont elle continue de souffrir, les projets structurants de cet espace de projets sont en particulier :
Doter la ville d’Oujda des compétences nécessaires pour la conforter dans son rôle de gestion et d’encadrement de la Région;
Doter la ville d’Oujda d’eau potable en quantité suffisante;
Doter la ville d’Oujda ainsi que les différents centres urbains et communes de documents d’urbanisme, avec des actions de restructuration et de normalisation des quartiers d’habitat non réglementaire;
Qualification des Zones industrielles et création d’une technopole liée à l’aéroport d’Oujda-Angad;
Etoffement de l’Université, avec notamment la construction d’un CHU et d’une Faculté de Médecine à Oujda;
Assurer l’adduction d’eau potable pour les différentes communes de la zone;
Réaliser un vaste programme de reboisement dans les communes rurales de banlieue;
Création d’une zone d’activités polyvalente de haut niveau (technopole) ;
Construction de l’autoroute Fès-Oujda ou Autoroute du Levant.
Amélioration de la ligne ferroviaire Fès-Oujda;
Intensification du programme d’électrification rurale;
Enfin, et pour consolider sa vocation maghrébine et méditerranéenne, il est hautement souhaitable de créer, de concert avec les pays du Maghreb et ceux du sud de la Méditerranée, un Institut d’Etudes Méditerranéennes et Maghrébines à Oujda.
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