L’école publique suscite l’espoir
Khalid Barkaoui
Notre école sombre dans une crise sans précédent : 70% de nos apprenants ne maîtrisent pas les apprentissages de base, 25% ont accès aux activités parascolaires et plus de 300000 élèves abandonnent annuellement les bancs de nos écoles. Les résultats obtenus à l’échelle internationale sont décevants : je fais allusion aux tests PISA/PIRLS/ TIMSS. Les résultats obtenus à l’échelon national sont aussi désolants et préoccupants.
Ce constat amer ne doit pas perdurer car en l’état actuel des choses, on s’aperçoit que nos élèves vont à l’école pour couler du temps et pas pour apprendre, acquérir des compétences et s’approprier des valeurs.
Pour renverser la donne, tout le monde doit assumer sa responsabilité. En premier lieu la coalition gouvernementale est appelée à rétablir la confiance en notre école publique et la rendre plus attractive et un espace d’apprentissage, d’éducation et de valorisation.
Le ministère de l’éducation nationale est appelé à implémenter le concept de l’école publique pilote et à la généraliser conformément aux 12 engagements solennels de la feuille de route 2022/2026. Il est inadmissible de continuer à dispenser des cours à géométrie variable. Il faut mettre un terme à cet enseignement à deux vitesses : un enseignement de qualité dans un espace privé où les parents mettent le paquet et exige en contrepartie l’excellence et la qualité et un enseignement désuet et anachronique dans un espace surabondant, délabré et où le personnel enseignant souffre le martyr car sous-formé, sous-payé et sous-valorisé.
Il faut commencer par la mise à niveau et l’équipement des espaces pédagogiques. Il urge de désengorger nos salles de classe, les doter de matériel didactique approprié, de coin culturel, artistique et numérique pour qu’elles deviennent des temples de l’épanouissement et du bien-être. Un espace adéquat où tout un chacun y trouve son compte. Il convient de mettre sur place des activités parascolaires pour forger la personnalité de nos élèves.
Il est temps aussi d’offrir la possibilité de la réussite scolaire à tous les élèves sans distinction aucune. Ceci nécessite d’emblée de mettre sur pied une pédagogie de soutien et de remédiation destinée exclusivement à ce public fragilisé qui éprouvent énormément des difficultés d’apprentissage criardes. Ceci requiert une importance toute particulière vis-à-vis des élèves en situation de handicap : je fais allusion aux autistes, aux élèves dyslexiques, dysorthographiques et autres apprenants dites dys.
Il urge aussi d’instaurer un pont de dialogue constructif entre l’école et les parents d’élèves. Un pont orienté vers la création de toutes les conditions indispensables pour la réussite scolaire de tout le monde. Un pont qui vise à rendre l’établissement scolaire un carrefour de plaisir et de la transmission des valeurs civilisationnelles et humaines comme l’empathie, le partage, la mutualisation, la coopération, le vivre ensemble…
Pour mettre un terme à ce climat délétère de scepticisme et de défiance, chaque acteur est appelé à préconiser le collectif et le travail collaboratif pour aider chaque élève à rehausser ses habiletés, à progresser selon ses capacités et à apprendre dans un environnement de bienveillance et d’euphorie.
Réussir le challenge de cette école de l’espoir/ the school of hope passe inévitablement par une réhabilitation du métier de l’enseignant. On veut juste une école qualitative, inclusive, équitable où le professeur occupe une place de choix : un professeur hautement qualifié, fortement payé, délibérément reconnu et résolument compétent qui travaille dans un cadre stimulant et motivant.
Khalid Barkaoui
Membre de l’AMEF CP de Boulemane.
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