La promotion de la lecture plaisir
Khalid Barkaoui
Il est vrai que la quasi-totalité des enseignants, tous cycles confondus, sont hantés par la crise de la lecture qui touche de plein fouet nos apprenants. La preuve en est le classement de nos jeunes apprenants dans le test international baptisé PIRLS. Notre pays se positionne en queue de peloton. Une situation lamentable qui nous interpelle tous à plus d’un titre.
Quand on interroge la plupart des enseignants sur les difficultés éprouvées au niveau de leurs classes respectives, la réponse catégorique fut le déchiffrage. En d’autres termes, une cohorte importante d’élèves ont du mal à décoder les signes graphiques, à identifier les syllabes et à lire avec aisance les mots fonctionnels. C’est vraiment une aberration qui nous donne du fil à retordre et qui nous incite à la réflexion collective et concertée.
Il est temps de mutualiser les efforts en vue de trouver des recettes efficaces à même de surmonter ce hic de déchiffrage pour passer à la compréhension des corpus, à l’analyse et à l’interprétation. En un mot, il est temps de passer de la lecture tout court au plaisir de lire. Cet état de fait n’est pas un luxe, c’est en soi une nécessité impérieuse.
Il est vrai que la lecture plaisir est une activité divertissante et bénéfique pour le corps et pour l’esprit. C’est un outil pour aider nos jeunes à s’évader, à explorer d’autres univers, à développer l’esprit critique, créatif et à booster leur imagination. La lecture plaisir a plusieurs bienfaits. D’où la portée extrême de la mettre en place en classe et hors la sphère scolaire.
Comment mettre en place la lecture plaisir ?
Puisque cette lecture peut aider les apprenants à développer des compétences sociales, donner un coup de boost à leur collaboration et les préparer à mieux affronter la tête haute les défis de la vie, il urge de la mettre en place coûte que coûte.
En classe, les enseignants peuvent organiser des activités de lecture amusante au profit des élèves comme des jeux de lecture, des débats autour des livres, le partage des lectures effectuées, des projets de recherche, la lecture à haute voix, la participation au concours de Arab Reading Challenge, au concours récemment initié par le ministère de l’éducation nationale à savoir le concours national de la lecture. Ceci requiert un budget conséquent et une motivation généralisée des cadres pédagogiques et du personnel administratif pour réussir ce chantier de grande envergure.
Les enseignants peuvent également mettre en place des bibliothèques de classe ou juste des petits coins de lecture pour motiver les apprenants à feuilleter les pages d’un conte, d’un BD, d’une pièce de théâtre, d’un magazine, d’une historiette, d’une nouvelle…
Nos cadres peuvent réfléchir collectivement à instaurer un club pédagogique de lecture qui promeut ce plaisir de lire passionnément beaucoup de livres.
On peut aussi les inviter à rendre visite à des bibliothèques municipales ou des bibliothèques des centres culturels et pourquoi pas aller acheter des livres chez le libraire afin de découvrir les nouveaux livres et les nouveaux univers qui auront un impact positif sur leur cursus scolaire.
On peut aussi encourager nos apprenants à s’adonner éperdument à l’acte de lire, en mettant en relief des icônes de la lecture qui ont défrayé la chronique comme Meriem Amjoun, Hibatalah Alalami, Abir Azim ; Fatima Zahra Akhyar…N’en parlons plus des grands ténors de la littérature comme Leila Slimani et Tahar Ben Jelloun qui ont décroché le prix prestigieux du Goncourt. Ceci est une autre paire de manche.
Il est temps donc d’encourager les jeunes à lire et à développer un intérêt grandissant pour l’acte de lire à travers l’instauration de rituels de lecture de qualité et à travers la mise sur pied des bibliothèques scolaires achalandées.
Khalid Barkaoui
Membre de l’AMEF CP de Boulemane
2 Comments
Le problème de la lecture chez nos élèves est au niveau de l’absence de motivation et le dechiffrage. Les apprenants trouvent beaucoup de difficultďs au niveau de l ‘ecriture en scripte et en cursive.
Les apprenants n’arrivent meme pas à l’inrepretation car la phase de copréhension n’est pas satisfaite.
Les textes sont longs en plus du contenu chargé.
Les apprenants sont appelés à découper le texte en petits paragraphes et ça demande du temps .il est necessaire de revenir à la méthode classique pour apprendre en premier lieu l ‘alphabet l’ association syllabique les mots les phrases pour produire des textes et les exploiter
Comme d’habitude, vous avez évoqué un sujet d’une importance extrême : le plaisir de lire ou lire pour s’épanouir… Nos élèves ont tellement marre du mot lecture tant qu’ils seront questionnés sur ce qu’ils ont compris. Et si on inverse les tours ? C’est à dire nous, en tant qu’enseignants, aurons la place de nos élèves et nous serons par la suite interrogés par eux. Selon vous, cher Professeur, Est ce bien une bonne alternative à l’approche traditionnelle ?