La section d’Ifrane de l’AESVT célèbre La 4ème Semaine verte et Organise Une conférence régionale à la maison de la cédraie.
Mohammed Drihem
Dans le cadre des activités commémoratives de la 4ème Semaine Verte lancée par l’association nationale des enseignants des sciences de la vie et de la Terre (AESVT), la Section provinciale de cette dernière à Ifrane/Azrou organise une conférence Régionale sous le thème : « Forets du Maroc 2020-30 de la stratégie à la mise en œuvre : Comment mobiliser et faire converger les préoccupations et les actions de tous les acteurs » et ce, le Vendredi 10 février 2023 prochain à la Maison de la cédraie d’Ifrane sise au site de Moudmane.
Au programme de cette conférence régionale, deux grands axes de discussion à savoir : Les grands défis auxquels les écosystèmes forestiers, périforéstiers et les zones humides de la province d’Ifrane sont soumis devant l’épreuve de l’action conjuguée du changement climatique, du contexte socio-économique des populations usagères et riveraines et autres pratiques en relation avec l’utilisation du territoire et, les mécanismes de gouvernance, techniques et budgétaires, à mettre en place au niveau du territoire du Parc National d’Ifrane pour lever ces défis majeurs et accélérer la restauration et la régénération de ces massifs forestiers avec la place accordée par la Stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 » à la réalisation de ces objectifs.
Le second axe de discussion portera sur les alternatives susceptibles de réduire les pressions auxquelles sont soumis nos écosystèmes forestiers et terrains de parcours, de limiter leur dégradation et d’amorcer leur restauration tout en améliorant l’accès des populations usagères et riveraines aux conditions d’une vie décente.
Dans le cadre de cet axe de discussion, les participants auront à répondre à la question de savoir à quel point peut-on considérer que la mise en place de filières d’écotourisme de pleine nature au sein du parc national d’Ifrane, comme le stipule le projet Ifrane, destination nature, peut contribuer à la conservation de sa biodiversité, d’améliorer les conditions socioéconomiques des populations locales et permettre de drainer les flux d’un tourisme responsable en opposition de celui anarchique que connaissent plusieurs sites de ce parc ?
A souligner que le Moyen-Atlas, berceau de la biodiversité marocaine avec des espèces phares, dont le cèdre de l’atlas et le macaque de berberie, est aussi le principal château d’eau du Maroc qui héberge de nombreuses zones humides dont les rôles et fonctions sont affectées par le changement climatique et les actions anthropiques. Ces mêmes conditions extrêmes affectent négativement les autres écosystèmes forestiers dont les prairies. Naguère, l’économie locale était liée au pastoralisme, de nombreux ménages, faute d’exercer une activité complémentaire extra-agricole, se rabattent sur l’élevage en utilisant la forêt comme parcours. Le surpâturage est manifeste dans l’étage forestier et réduit de manière irrémédiable la biodiversité au niveau de la strate herbacée. Le bilan hydrique hivernal est peu abondant pour couvrir les besoins en eau des plantes durant la saison sèche estivale longue et tenace.
Les terres agricoles réduites ont vu l’installation d’une agriculture intense et hydrovore dont la plus-value quitte le territoire et qui est souvent soupçonnée d’être la cause de l’assèchement effectif ou prévisible de zones humides de statut international.
En l’absence de l’équité sociale les franges les plus pauvres de la population se retrouvent amenées à se livrer à de nombreuses activités non-durables et préjudiciables à l’environnement, et ainsi amplifier le cycle de la pauvreté – dégradation des ressources – dépendance envers ces ressources.
Pour sortir de ce dilemme on doit prendre des initiatives raisonnées. En effet, la recherche scientifique, par ces études et rapports nous procure les informations épurées et précises utiles pour prendre des décisions pertinentes et engager de nombreux processus de planification. Ces messages doivent être saisis par les autres parties prenantes, notamment au niveau du territoire, dans le cadre de la participation citoyenne et la démocratie participative et dans le cadre du suivi-plaidoyer des ONGs et autres organisations de base.
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