Home»National»Entretien avec le chanteur FRIHA: Le plagiat discrédite l’artiste et banalise la créativité.

Entretien avec le chanteur FRIHA: Le plagiat discrédite l’artiste et banalise la créativité.

0
Shares
PinterestGoogle+

« Je viens de l’Oriental » est le nouvel album du chanteur FRIHA. Dix chansons modernes aux arrangements qui puisent leurs mélodies de la musique locale enjolivée de variété internationale.

ALM : Alors que tous les chanteurs de l’Oriental optent soit pour des chansons en arabe ou en amazigh, vous avez choisi de chanter en français. Pourquoi ?

Kader Friha : La langue est un outil de communication. Elle est surtout support de sentiments et d’émotion. Le plus important pour un chanteur est de savoir choisir l’outil qui lui permet de parfaire sa « communion » avec les autres. Certes le français est une langue qui nous vient d’ailleurs. C’est celle du colonisateur mais elle est aussi un outil qui a permis à des millions de marocains de réussir carrières et études. Je ne me suis jamais demandé sur les raisons de ce choix car le plus important dans l’art est de plaire, de chanter juste, d’interpréter avec ardeur et émotion pour pouvoir égayer un public qui a besoin d’évasion et de défoulement.

Certains diront que c’est à cause de ma formation en français d’autres évoqueront mes penchants pour la poésie de Rimbaud alors que peut être ce sont des précurseurs comme Vigon et Malek qui m’ont encouragé à tenter l’expérience en langue étrangère.

Ne pensez vous pas qu’il s’agit d’une combine pour se faire distinguer et percer dans une singularité qui s’avère hasardeuse ?

La musique est un phénomène qui émane du fond de nous même, quelque chose de beau et d’émouvant, touchant et ensorcelant d’où la part de l’incontrôlable et le furtif. Chanter c’est avant tout se laisser emporter par des mélodies et des thématiques qui sont certes préparées à l’avance mais qui vous imposent leurs cheminements naturels. Chanter en français c’est s’ouvrir sur de nouveaux horizons sans pour autant s’acculturer. En somme je n’ai rien perdu de mes spécificités du moment que les thématiques évoquées concernent en premier lieu les jeunes de mon pays.

Pouvez vous citer quelques exemples qui étayent ce que vous avancez.

Des titres comme « Jaqueline » (réalisé en duo avec Cheb Rwiched) ne doivent pas tromper car c’est la beauté d’une femme aux traits marocains qui sont mis en exergue. Chanter fort, danser sans remord ne sont pas étranges à notre culture locale. Il suffit de voir la danse et le chant du « saff » pour s’en persuader Au-delà des archétypes qui limitent l’entente, la musique est un outil d’ouverture et de partage. Démontrer qu’on est tous sensibles à un appel d’amour ou de fierté permet au chanteur d’osciller entre ce qui est local et ce qui est universel.

De son coté la Chanson « Je suis ce que je suis » est un hymne à la différence du moment que l’objectif est de marquer sa spécificité. Avec des mélodies orientales bien arrangées par Mohammed Bouchenaq et des paroles écrites avec la sensibilité de deux grands paroliers de l’Oriental : Belaid Abou Youssef et Fatima Zohra Jaâfar.

Sur le plan proprement musical, on constate que vous avez opté pour un répertoire qui conjugue le traditionnel local et la variété internationale.

Pour toucher un plus grand public, il faut varier ses rythmes et ses arrangements. Ce n’est pas facile de percer si on se limite à imiter les autres. Le plagiat discrédite l’artiste et banalise la créativité. Le cas contraire est aussi accablant. Se contenter d’une seule source musicale est un handicap. D’où la nécessité de varier ses choix de mixer des romances et des mélodies qui émanent de différents horizons. Opter pour des instruments modernes pour glorifier le folklore de Figuig à l’instar de ce que j’ai réalisé dans le tube « hommes » m’a permis d’être plus performant. La transe « hadra » est aussi manifeste à certains moments et c’est avec ces références culturelles et spirituelles que j’essaie de me démarquer.

Le recours à l’instrument du « Qallal » et aux « youyous » n’est pas gratuit dans la chanson « Je viens de l’Oriental ». Il fallait baliser mon terrain de prédiction pour éviter les amalgames.

Les morceaux en slow me permettent de glorifier le verbe, le vers et le poème. Lorsque les paroles sont conséquentes en significations et en messages la musique ne peut qu’accompagner pour faciliter la fluidité des mots.

«Je viens de l’Oriental » est un CD à thématique multiple à tel point qu’on vous reproche de vouloir tout dire dans ce premier tube.

Déjà les poèmes sur lesquels je travaille sèment à tous les vents et si on leur ajoute la diversité musicale on comprendra qu’il m’était difficile de limiter les impulsions humaines évoquées par le plaisir de plier la nature à nos convictions artistiques, le chant des hommes qui nous emporte ailleurs sur les ails du bonheur, les idéaux qui animent notre âme et ravivent nos espoirs. Pourquoi s’en priver, si d’autres l’ont fait.

Aujourdhui Le Maroc

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

2 Comments

  1. aimen
    01/09/2008 at 00:56

    c’est un chanteur à encourager.
    aimen

  2. tejjini ali
    04/09/2008 at 12:39

    Bravo si abdelkadermais mais vos chansons devront etre pour l’humanité,pour l’education,ne chante pas n’importe quoi,ne te laisse pas emporter par les instruments et les mauvais paroles,allah yaatik saha bon ramadan

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *