OASISIENS DE GOULMIMA ET TADIGHOUST LANCENT UN APPEL DE DETRESSE
OASISIENS DE GOULMIMA ET TADIGHOUST
LANCENT UN APPEL DE DETRESSE
« LES OASIS DE GHRISS CONDAMNEES A MORT »
LE CRI ET L’ABHGZG INTERPPELES
Tout récemment, les Oasis de Rhriss et particulièrement celles de Tadighoust et Goulmima relevant de la Province d’Errachidia, font objet d’une polémique autour des eaux, notamment celles des sources Tiffounassine qui alimentent Oued Ghriss.
En effet, les populations de ces oasis dénoncent l’exploitation des terres collectives sans le consentement des ayants droit d’une part, et les forages entamés par des investisseurs agricoles dans la plaine d’Amagha considérée comme zone rouge depuis le protectorat.
Selon elles, ces forages autorisés dans cette zone située entre les deux oasis de Goulmima et de Tadighouste, menacent d’assèchement la nappe quaternaire ( ou encore nappe d’accompagnement des Oueds) et par voie de conséquence, l’asséchement des sources Tifounassine en aval qui aliment oued Ghriss dont les eaux servent primordialement à l’irrigation de palmeraies ancestrales et des champs agricoles des Oasis de la vallée d’Oued Ghriss notamment au niveau des collectivités territoriales du Haut et du Bas Ghriss et la municipalité de Goulmima en plus des communes de Tadirhouste, Malaab et Tinejdad qui souffre déjà du stress hydrique qui sont traversées par l’Oued et qui compte une population de plus de 70.000 âmes.
Selon une lettre de l’Agence du bassin hydraulique de Guir-Ghris-Ziz adresse au Wali de la Région de Draa-Tafilalet en octobre 2017 déjà au sujet de dossiers concernant des projets de location de terrains (Ndr terrains collectifs) pour des besoins agricoles dans les zones respectives de la plaine du Tafilalet au niveau des cercles d’arfoud et Rissani et de l’aval de la plaine de Ghriss au niveau des cercles de Goulmima et de Tinejdad il a été signifié que les études hydrologiques, hydrogéologiques et géophysiques entreprises par l’ABH ont montrer que les ressources en eau de la nappe sont très limitées et ne peuvent subvenir aux besoins en eau a des projets agricoles supplémentaires dans ces régions.
La grande partie des ressources en eaux souterraines dans ces régions est concentrée au niveau de la nappe quaternaire (NDR : Nappes d’accompagnements des Oueds) de production très faible dépendant étroitement des années hydrologiques avec leur crues et des lâchée du Barrage Hassan Eddakhil et qui suffisent à peine à l’irrigation des champs agricoles Oasiens existant selon des études menées par l’ABH, a-t-elle expliqué.
Pour comprendre les raisons de cette colère, nous avons réalisé ce reportage-vidéo pour cerner cette polémique en contactant Mme Rkia Widani cadre du ministère du tourisme et fervente actrice de la société civile dans la région et Mrs Moha Oustouh, ingénieur agronome en retraite, natif de la région et expert judiciaire auprès des tribunaux à Meknès et Moha Melloui acteur associatif et cadre de développement qui nous ont livré leurs points de vue respectives au sujet de cette problématique ainsi que Mr Kamal El Moukadam Directeur par intérim de l’ABHGZG qui n’a donné aucune suite à notre question relative à l’impact de ces forages en cours sur les nappes phréatiques et les sources Tifounassine dans la région.
Selon Mr Moha Oustouh, les oasis de Tadighoust et de Goulmima s’étendent sur une superficie globale de 6000 hectares environ dont 2.000 ha pour Tadighoust et 4000 environ pour Goulmima. Un peu plus de 35.000 âmes y occupent les 30 ksours que comptent les deux Oasis qui, depuis belle lurette, attendent la construction d’un barrage sur Oued Ghriss qui leur permettrait d’irriguer leurs oasis et d’ajouter d’autres périmètres dans cette région qui dispose de grands espaces agricoles qui n’ont besoin que de l’eau pour être productive de la richesse. Ce barrage, qui est programmé pour 2024, devrait mobiliser environ 120 millions de mètres cubes a-t-il ajouté.
Au lieu du dit Barrage tant attendu par les Oasiens et des initiatives qui encourageraient ces dernier à mieux exploiter leurs terres avec de petits projets bénéfiques pour eux et pour leurs Oasis a-t-il relevé, se sont deux parlementaires de la région et d’autres personnalités influentes et étrangères de la région qui les ont surpris par un début de forages, de creusement de puits et de construction de bassins de stockage d’eau entre Tadighoust et Goulmima en amont des Sources de Tifounassine pour la réalisation de gros projets agricoles sur quelques 900 hectares de terres collectives que le ministère de tutelle leur a loué conformément à la nouvelles loi 17-62 relative aux terres collectives.
Pour notre interlocuteur : Trois sources importantes se trouvent en aval du terrain où sont effectués les travaux de creusement. Il s’agit des sources de Tifounassine, Tamda N’Messouad et de Boukhazem. Des sources vivantes qui gardent un débit constant qui avoisine les mille litres par seconde, même en temps de sécheresse. Le sondage et le pompage de l’eau des puits vont assécher ces sources et c’est ce qui inquiète les populations et la société civile a-t-il conclu.
Pour Moha Maloui, la problématique des forages au-dessus des sources Tifounassine dans la vallée de Goulmima est un grand problème qui va toucher toute une population avoisinant dans le cercle de Goulmima qui englobe trois ou quatre communes territoriales que sont : Le haut et le bas Ghriss, Goulmima et Tadighoust.
Pour faire face à ce problème a-t-il ajouté, la société civile , des militants et des universitaires ont intervenu pour sensibiliser les populations et tirer la sonnette d’alarme pour dire aux autorités locales que c’est là un problème qui va toucher l’environnement et causer la migrations des populations vers les grandes villes.
Selon Melloui Moha, ces Oasis sont le génie de l’homme Oasien et depuis des temps mémoriaux ces Oasis vivent tranquillement mais, l’avènement de ces nouveaux investisseurs qui sont des représentants parlementaires de la population – c’est bien dommage – et sans aucune approche participative de concertation avec les représentants de ces tributs, ils ont intervenu pour mettre fin à ces sources Tifounassine qui irriguent de grandes superficies des oasis si belles et très riches en faune et flore et qui sont très connues en Afrique du nord avec un riche patrimoine à sauvegarder.
D’après Mme Rkia Widani qui a lancé un appel de détresse :Les sources Tifounassine qui alimentent les différentes séguias utilisées pour l’irrigation agricole, l’abreuvage du cheptel et pour les besoins ménagers des populations de plus de 18 machiakha que compte la région de Ghriss en continu et depuis belle lurette sont de nos jours, menacées de tarissement à causes des forages autorisés dans la zone pour ces investisseurs.
Pour cette activiste, se sont ces sources qui ont assuré la stabilité socioéconomique des populations dans ces Oasis de Ghriss considérées comme seul capital des autochtones vue les richesses agricoles et écotouristique dont elles jouissent.
Mohammed Drihem
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