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Après 22 ans, qu’en est-il de la transition démocratique ?

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Après 22 ans, qu’en est-il de la transition démocratique ?

 

Malgré leurs différences historiques et culturelles, les peuples s’unissent dans leur aspiration à un avenir prospère et continuent d’observer les expériences des uns et des autres, avec l’espoir de pouvoir en tirer des défis et surmonter les difficultés. Par conséquent, le pari sur cette prétendue transition démocratique, dépasse de loin les ambitions et les objectifs de l’acteur politique au Maroc.

En 1998, dans une situation politique turbulente, marquée par des difficultés économiques influençant la vie quotidienne des citoyens, le gouvernement de l’alternance a vu le jour sous la direction de M. Abderrahman El YOUSSOUFI, annonçant la naissance d’un nouveau concept dans le champ politique marocain : « la transition démocratique ». Influencé par les vents de la démocratie qui ont balayé des pays de l’Europe de l’est, nouvellement indépendants de l’union soviétique, l’escalade du discours sur les droits de l’homme et la pression internationale sur le Maroc pour réformer son régime politique.

À l’instar, des pays géographiquement proches, notamment le Portugal et l’Espagne, cette époque aurait constitué une rupture avec le passé misérable et une nouvelle résurgence d’une nation avec une longue histoire !

Ces deux pays ont principalement réussi à surmonter les conflits d’intérêts et régler leurs problèmes par un consensus sur un pacte, entre les élites contrôlant les rouages ​​du gouvernement dans les deux pays, permettant de gérer la phase transitoire et mener leurs pays sur le chemin de la prospérité (pour le cas de l’Espagne, les pactes de la Moncloa, le 25 octobre 1977). Ces deux expériences ont constitué une source d’inspiration pour de nombreux peuples du monde, en Amérique latine et les anciennes colonies portugaises qui sont devenues indépendantes immédiatement après l’effondrement du régime, ici nous avons choisi de nous référer au cas du Brésil qui a adopté en 1988 une nouvelle constitution, inspirée de la constitution portugaise (adoptée le, 25 avril 1976 et révisée le, 30 septembre 1982).

Sur la forme, les mesures prises ne sont pas beaucoup éloignées de celles de ces expériences. A l’époque, plusieurs ateliers économiques et sociaux ont été ouverts, des dossiers de libertés publiques et droits de l’homme ont été mobilisés, des voix de manifestations pacifiques se sont élevées dans différentes villes du Maroc…

Sur le fond, vingt-deux ans se sont écoulés depuis la naissance de ce terme magique : « la transition démocratique » dans notre pays. Nous faisons encore un pas et reculons de deux pas, surtout dans les dossiers qui nous concernent directement. Les doses de doute continuent de nous dominer chaque fois que nous pensons à l’école publique ou que nous sommes obligés d’entrer dans un hôpital. L’enseignement se détériore et ne s’améliore pas, les services de santé sont dans leur pire état, et nous pouvons estimer facilement l’état des autres secteurs.

 

Nous constatons les bienfaits de la transition démocratique dans des pays qui ont été jusqu’à hier dans l’enfer de sous-développement. Il est ainsi légitime de se demander : sommes-nous vraiment sur la bonne voie ou sommes-nous perdus ?

Par Ahmed LAGUIDI

Écrivain et nouvelliste

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