Quelle heure est-il ? Il est l’heure de remettre les pendules à l’heure
L’adoption de l’heure d’été et son application à l’ensemble de l’année est une mesure impopulaire comme d’ailleurs toutes celles prises depuis l’instauration de la nouvelle constitution. Si la fixation de l’horaire à GMT+1 à longueur d’année n’a aucun impact sur ceux qui ont pris cette décision, elle frappe de plein fouet le petit peuple dont les besoins ne collent en rien avec ceux des décideurs dont les enfants sont scolarisés dans des écoles privées où leur transport est assuré : transport scolaire, voiture de service ou voiture personnelle. Quant aux enfants du petit peuple, dont la plupart effectuent à pied le trajet entre l’école et la maison, ils n’ont aucun moyen de revenir chez eux, le temps de prendre leur déjeuner et revenir reprendre les cours de l’après-midi que celui de rester à l’école, devant le portail de l’école, dois-je dire avec plus de vérité. L’idée illuminée du ministre de l’éducation nationale selon laquelle les enfants peuvent emporter avec eux des sandwichs pour les consommer à l’école qui doit rester ouverte entre 13 heures et 14 heures me paraît dénuée de sens, sinon comment une idée aussi saugrenue peut-elle germer dans la tête d’un responsable du rang d’un ministre? Peut-on imaginer des enfants hors de chez eux, de 8 heures du matin (heure de sortie) à 19 heures (heure éventuelle de rentrée) ? Peut-on imaginer des enfants trimballer leurs fournitures scolaires de toute la journée sur leurs dos ? Peut-on imaginer une école ouverte entre 13 heures et 14 heures en l’absence d’un personnel suffisant? Qui en assurera la garde ? Qui s’occupera des enfants pendant cet intervalle de temps ? Comment et où ces enfants iront-ils faire leurs besoins naturels ? Où vont-ils manger leur repas froid : dans les classes sur les tables scolaires ou debout dans la cour ? Quels risques pour les enfants de rester entre eux dans une école peu ou non surveillée ? L’école se serait-elle transformée en garderie pour la simple raison que le gouvernement a décidé d’adopter le fuseau horaire GMT+1 ?
Monsieur le ministre de l’éducation nationale dont les enfants, ce qui est certain, sont scolarisés dans une école privée de grande renommée, ne peut pas se représenter les torts qu’une telle décision peut causer aux parents et à leurs enfants. Il est insensible aux besoins et aux intérêts du petit peuple. Entre lui et le petit peuple, il n’y a rien de commun et toute proposition venant de sa part ne peut en aucun cas convenir au petit peuple.
Au lieu de ce que monsieur le ministre venait de dire et qui n’aurait jamais dû être dit par une personne de son rang, il aurait pu faire bonne annonce aux parents et à leurs enfants scolarisés dans les écoles de l’Etat, du genre ‘’ lbaroud wa l7abba m3ind lcaïd’’( poudre et capsule à la charge du caïd). En d’autres termes, il aurait pu leur apprendre que leurs enfants seront désormais pris en charge, cantine ou transport scolaire ou les deux à la fois, par leur école. Cette nouvelle aurait été accueillie comme une pluie en période de sécheresse. Mais les oreilles du pauvre citoyen ne sont pas habituées à entendre des mots de bonne consonance. Les responsables, de leur côté, ne prennent des décisions et ne proposent de solutions que celles qui sont contraires aux intérêts du petit peuple, ou qui le frappent dans ce qu’il a de plus fragile : son économie et ses enfants. S’il avait des idées en tête, monsieur le ministre aurait apporté sa contribution à la régularisation de la situation des professeurs contractuels en les alignant sur le même statut de leurs homologues titulaires.
Si le gouvernement actuel était animé de bonnes intentions, chose peu probable, il aurait pu intervenir pour régler le problème de la hausse des prix du carburant, la grève des camionneurs, la grogne presque quotidienne des professeurs contractuels, le boycott de certains produits de consommation, les milliards dilapidés de la CMR, du CIH, du programme d’urgence, la faillite de la SAMIR , et la liste est encore longue.
Zaid Tayeb
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