La sécheresse des muqueuses et la maladie de Gougerot-Sjögren un problème de santé publique méconnu au Maroc
DIAGNOSTIC, PRISE EN CHARGE ET CONSEILS
POUR LA SECHERESSE DES MUQUEUSES ET LA MALADIE DE GOUGEROT-SJOGREN
(Syndrome sec et Gougerot-Sjögren en médecine interne)
La sécheresse des muqueuses est un mal trop souvent négligé alors que ses conséquences peuvent être graves : la sècheresse oculaire a des effets dévastateurs au niveau des yeux, tandis que la sècheresse salivaire a des répercussions catastrophiques au niveau buccal, provoquant rapidement une détérioration des dents, des lésions douloureuses, des troubles de l’élocution, de la déglutition …
Cette sécheresse dénommée médicalement « syndrome sec » (SS), principalement buccale et oculaire mais pas seulement, est pourtant un motif de plaintes fréquent qui concerne notamment un quart des personnes de plus de 60 ans en France comme au Maroc.
Elle a de très nombreuses causes. Notre environnement y joue un rôle important du fait que nous sommes souvent confrontés à un air ambiant trop sec, notamment dans les espaces climatisés ou surchauffés. Le travail prolongé devant un écran d’ordinateur, les vents forts, les courants d’air, le port de lentilles de contact… donnent des sécheresses oculaires. Une sécheresse buccale peut être déclenchée par une respiration par la bouche, la consommation d’alcool, la fumée de cigarette… Ce trouble peut également survenir lors de changements hormonaux pendant la ménopause ou la grossesse chez la femme. Par ailleurs, certains médicaments provoquent ce phénomène.
De même, certaines maladies en sont responsables. Parmi ses origines, figure une de ses maladies les plus emblématiques, le Gougerot–Sjögren (SGS), véritable « syndrome carrefour » au sein des maladies auto-immunes. Celui-ci touche entre 0,1 et 0,3 % de la population, principalement des femmes et autour de la cinquantaine (soit entre certainement trente à cinquante mille femmes au Maroc). Son diagnostic est souvent délicat alors même que les tests utilisés pour la confirmation d’abord du SS et ensuite du SGS souffrent encore parfois d’un manque de standardisation.
SOMMAIRE
Le syndrome sec : des manifestations diverses et des causes variées
Le syndrome de Gougerot – Sjögren (SGS): une pathologie primaire ou secondaire
Le diagnostic délicat et les risques potentiellement graves du Gougerot – Sjögren
Les solutions thérapeutiques du Syndrome Sec et du SGS : des acquis mais encore beaucoup à espérer
ANNEXES
Cette étude se veut, pour tous les problèmes de sécheresse, une revue de synthèse assez complète des causes, du diagnostic, de la prise en charge médicale ainsi que des conseils qu’on peut donner aux malades. Les termes médicaux sont souvent explicités pour être compris de tous, au-delà des professionnels de santé, et on peut aussi « passer par-dessus » les éléments les plus compliqués pour aller à l’essentiel.
1/ Le syndrome sec : des manifestations diverses et des causes variées
Au-delà de ses signes les plus habituels, la sécheresse oculo-salivaire, les autres manifestations fonctionnelles du SS, très diverses, dépendent des muqueuses atteintes : toux sèche persistante avec hyperactivité bronchique (1), irritation nasale et rhinite crouteuse, prurit vulvo-vaginal et dyspareunie, érythème et prurit avec une peau sèche (2).
1.1/ La sécheresse buccale ou xérostomie
Elle se traduit par une sensation de bouche sèche, une soif accrue avec polyurie, des difficultés à la mastication, une ingestion répétée de liquides lors des repas, des problèmes dentaires ou des douleurs de la bouche, ainsi qu’une fissuration de la bouche ou des lèvres, avec un aspect dépapillé de la langue et vernissé de la bouche (3,4). Dans les cas extrêmes, les aliments adhèrent à la langue, nécessitant la prise d’eau pour les décoller, ou la langue en se collant au palais entrave l’élocution (5).
L’approche quantitative et qualitative de la composante salivaire du SS est parfois problématique : ainsi, dans les stades précoces du syndrome de Gougerot–Sjögren (SGS), la quantité de salive est conservée mais sa qualité modifiée, ce qui donne toutefois une sensation de sécheresse difficile à objectiver. Les moyens utilisés à cet effet ont leurs limites : l’interprétation de la scintigraphie salivaire (une méthode d’imagerie médicale) , d’utilisation non courante, est sujette à certaines incertitudes (6) ; la sialographie (un examen d’exploration des glandes) parotidienne (7) n’est contributive que dans les formes très évoluées ; la mesure du débit salivaire est difficile et n’est usitée que dans quelques centres en Europe ; l’échographie et l’IRM salivaires démontrent maintenant leurs performances en comparaison avec les autres procédés. Leur caractère non invasif et indolore est de plus séduisant, de même que leur pouvoir d’évaluer la fonction glandulaire (8).
1.2/ La sécheresse oculaire ou xérophtalmie
On peut mesurer son ampleur (9), quand on sait qu’elle concerne 15 à 20 % des plus de 70 ans et représente jusqu’à 30 % de motifs de consultation en ophtalmologie.
Ses manifestations (10), liées à une altération quantitative ou qualitative des larmes, sont très variables (11) : sensation de corps étranger, de brûlures, rougeur oculaire, sensibilité à la lumière vive, trouble visuel intermittent ou même larmoiement excessif paradoxal. Outre une influence nuisible de l’air climatisé, du vent ou d’une atmosphère sèche, ces signes vont s’accentuer au cours de la journée et durant la lecture : ainsi, dans le travail prolongé devant un écran d’ordinateur, la cadence du clignement tombe à 3 à 4 fois par minute contre 15 en moyenne normalement, ce qui fragilise davantage la qualité du film lacrymal de la personne atteinte. Dans certains cas, on constate une difficulté à mouvoir les paupières ou à ouvrir spontanément les yeux le matin au réveil. Ce déficit en larmes expose même à la survenue d’une kérato- conjonctivite lésant la cornée ou pire de la complication cornéenne la plus sévère, des ulcères cornéens susceptibles de se perforer (12).
L’exploration repose essentiellement sur le test de Schirmer, la référence jusqu’à présent (10). Une bandelette de papier de 5 mm de large et 35 mm de long, millimétrée, est placée dans le cul-de sac conjonctival inférieur de chaque œil près de l’angle externe. La longueur du papier humidifié par les larmes est relevée après cinq minutes. En cas de sécheresse oculaire importante, le patient ressent une sensation de brûlure pendant l’examen. Le test est dit positif si les larmes imbibent moins de 5 mm/5minutes de la bandelette, la sensibilité et la spécificité variant entre 76-82 % et 68-90 % respectivement selon la méthode utilisée. L’instillation de colorants (fluorescéine et Vert de Lissamine) est utile pour apprécier le retentissement cornéen du syndrome sec et la stabilité du film lacrymal (par la méthode du Break- up time BUT).
1.3/ Les causes multiples du Syndrome Sec
On citera d’abord par ordre d’importance l’atrophie des glandes du fait de l’âge puis les médicaments : plus de 400 spécialités pharmaceutiques sont concernées dont l’atropine, la morphine, les antihistaminiques, certains antidépresseurs et neuroleptiques, les antiparkinsoniens, les diurétiques, les alpha et bétabloquants, les inhibiteurs calciques, la toxine botulinique de type A… Une modification ou un rééquilibrage du traitement du traitement suffit souvent pour réduire de façon supportable ou résoudre cette gêne. Le SS trouve ensuite son origine dans le tabac, la carence oestrogénique post ménopausique, un diabète décompensé, les états de stress ou de dépression ou encore dans des situations attendues telles la radiothérapie cervico-faciale et la réaction du greffon contre l’hôte. Ailleurs, il sera témoin de la sarcoïdose (13), de l’amylose, de l’infection par les virus de l’hépatite C ou du SIDA… ou il révélera encore l’hémochromatose et le scorbut.
Enfin, le SS se situera au cœur du Syndrome de Gougerot–Sjögren (SGS), de façon tellement emblématique d’ailleurs qu’on fait souvent improprement l’amalgame entre les deux.
2/ Les manifestations du syndrome de Gougerot – Sjögren (SGS): une pathologie primaire ou secondaire
Le SGS est une maladie auto-immune, individualisée (14) il y a une soixantaine d’années, définie d’abord comme une exocrinopathie (15) – une maladie des glandes à sécrétion externe – et actuellement comme une épithélite (16 ) – une inflammation du système glandulaire notamment salivaire et lacrymal -, les cellules épithéliales salivaires jouant probablement un rôle prééminent. Il est considéré comme une des principales maladies systémiques auto-immunes après notamment la polyarthrite rhumatoïde en fréquence, La prévalence du SGS varie considérablement, de moins de 0,1 à 1 % selon la population examinée, les méthodes diagnostiques et les critères de classification utilisés. Il peut même être considéré comme une maladie rare dans certains pays. Il concerne neuf fois sur dix le sexe féminin, soit entre trente et cent mille femmes au Maroc par exemple. Il est néanmoins peu connu du grand public et même parfois des professionnels de santé, d’où un retard de diagnostic estimée à au moins 8 années (17) et même certainement plus au Maroc.
Le SS en constitue la principale spécificité, dû notamment à l’infiltration des glandes lacrymales et salivaires par des cellules inflammatoires. L’hypertrophie (augmentation anormale de volume d’un organe avec ou sans altération anatomique) récidivante très fréquente des glandes parotidiennes (observée dans 50% des cas), et dans une moindre mesure des glandes sous maxillaires et lacrymales, est le repère direct du processus. La maladie se manifestera également par : – une asthénie (fatigue générale), – des douleurs articulaires ou musculaires ; voire : une polyarthrite ; un phénomène de Raynaud dans 20% des cas (18), ce qui correspond à un trouble de la microcirculation des extrémités, notamment des mains ; et des manifestations pulmonaires sous la forme couramment d’une trachéo-bronchite sèche (19, 20, 21).
Son mode de révélation est variable d’une personne à l’autre, et parfois ce sont les manifestations extra-glandulaires qui amènent au diagnostic : il sera ainsi posé devant : un purpura vasculaire (10 à 30% des cas) – un ensemble de taches cutanées dues à des hémorragies circonscrites au niveau de la peau – , – une neuropathie périphérique – une affection d’un ou de plusieurs types de nerfs – (8 à 30% des cas) de présentation très protéiforme (22, 23) avec notamment des atteintes du nerf trijumeau) ou centrale (˂5% des cas) ; – et, de façon plus controversée, des polyadénopathies (24, 25) de petite taille, – une splénomégalie – une augmentation anormale du volume de la rate – (19% des cas), – ou encore des signes respiratoires attachés à une pneumopathie interstitielle ou une fibrose pulmonaire.
Le SGS a cette particularité unique dans les maladies auto-immunes d’être soit isolé, primaire, soit associé à une autre maladie auto-immune spécifique d’organe ou systémique et donc secondaire à des pathologies (26) tels que polyarthrite rhumatoïde dans 30 % des cas, lupus érythémateux disséminé, connectivite mixte, dermatomyosite, cirrhose biliaire primitive, hépatite chronique active, thyropathies auto-immunes, anémie de Biermer, anémie hémolytique auto-immune, purpura thrombopénique auto-immun… Le syndrome sec observé au cours de la sclérodermie (une maladie auto-immune, rare mais sérieuse, caractérisée avant tout par le durcissement de la peau) peut ne pas être dû au SGS mais à la fibrose généralisée de la maladie. À souligner que les SS associés au SGS primitif sont plus sévères que les formes liées au SGS secondaire.
3/ Le diagnostic délicat du Gougerot – Sjögren
Le syndrome sec n’est évidemment pas exclusif au SGS et il est difficile parfois de confirmer objectivement la sécheresse lacrymale ou buccale, ce qui rend aléatoire le diagnostic du SGS dans l’éventualité de l’absence de stigmates biologiques ou de preuves histologiques. Le diagnostic n’est d’ailleurs pas facile à poser en raison de la variabilité de la présentation clinique et de la progression insidieuse de la maladie. Il est donc nécessaire d’être précautionneux dans la démarche, sauf sinon à porter par excès ou par défaut ce diagnostic. Celui-ci repose sur des éléments cliniques, biologiques, histologiques et radiologiques, après exclusion d’autres causes. Des critères consensuels ont été établis à l’échelon international en 2002 (cf. annexe 3) pour aider à cette détermination (27). Une révision de ces critères a été proposée au printemps 2012 (cf. annexe 4) par un groupe de travail international (28).La comparaison entre les deux méthodes montre en pratique quotidienne qu’aucune classification n’est vraiment supérieure à l’autre dans l’établissement de la pathologie.
L’origine auto-immune du SS est confortée par la mise en évidence, à côté d’une hypergammaglobulinémie assez coutumière dans le SGS, des auto-anticorps anti-SSA ou anti-SSB (présents uniquement chez 50 à 80 % des patients). En fait, un tiers des malades n’ont pas d’auto-anticorps, un autre tiers possède les 2 types d’auto-anticorps et le dernier tiers possède seulement les anti-SSA. Rappelons que les auto-anticorps sont des anticorps qui luttent contre les propres cellules de l’organisme. Normalement, les anticorps jouent un rôle contre les agents étrangers pathogènes. Cependant, en cas de dysfonctionnement, des auto-anticorps peuvent apparaitre et réagir avec les cellules, tissus ou organes de l’organisme : c’est l’auto-immunité
L’examen anatomopathologique des glandes salivaires accessoires (29, 30) apporte un soutien précieux en mettant en évidence une infiltration lymphoïde : son importance est évaluée en 4 stades dont, seuls, les 3 et 4 sont retenus pour le diagnostic. Néanmoins, un résultat positif ne signe pas à lui seul la maladie : de faux positifs s’observent au cours du vieillissement des glandes, et, à l’inverse, un véritable SGS peut présenter des glandes salivaires d’aspect normal. La fréquence exacte de ces résultats discordants n’est pas encore bien connue.
4/ Les complications et les risques potentiellement graves du Gougerot – Sjögren
La reconnaissance rapide de la pathologie chez un patient est indispensable de par les risques d’attaques éventuelles de plusieurs organes et les complications. La pathologie est encore malheureusement très largement sous-diagnostiquée au Maroc.
3.1 Les conséquences digestives
Les troubles connexes digestifs en particulier sont souvent sous-estimés (31) alors qu’on constate couramment : des aphtes ; des atteintes œsophagiennes : dyspepsie, dysphagie, œsophagite atrophique (32) ; des atteintes gastriques : atrophie gastrique (33) ; voire des cas d’achalasie ou de gastroparésie (34) intestinales (malabsorption) (35, 36, 37)), pancréatiques, hépatiques (38) … sans oublier des infections par H. pylori (39).
3.2/ La survenue d’un lymphome
Le danger principal réside dans la survenue d’un lymphome (prolifération cancéreuse) malin non hodgkinien (40), dont le risque, certes relativement faible (<5%), est tout de même de 44 fois supérieures à celui de la population générale (41) Les localisations extranodales exclusives sont fréquentes (au niveau des glandes salivaires, de l’estomac, du nasopharynx, de la peau ou du poumon). Sa venue serait plus élevée en cas de parotidomégalie, d’adénopathies ou d’une splénomégalie au diagnostic. L’apparition d’une cryoglobuline mixte ainsi que la baisse de la fraction C4 du complément, une lymphopénie CD4 et la présence d’anti SSA en sont des facteurs prédictifs. Rappelons que les cryoglobulines sont des immunoglobulines, présents dans le sang (cryoglobulinémie), et qui se solidifient ou se gélifient à froid, et se redissolvent à la chaleur de façon réversible. Leur recherche est utile au diagnostic de certaines maladies auto-immunes ou de certaines maladies du sang.
3.3/ Les risques de la grossesse
Au cours de la grossesse, le passage des auto-anticorps peut être délétère pour le cœur du fœtus, un phénomène sous-estimé au Maroc : un bloc auriculo-ventriculaire in utéro en découlera éventuellement, nécessitant alors d’abord l’emploi de corticoïdes qui traversent la barrière placentaire et, ensuite, en cas d’inefficacité, la mise en place d’un pacemaker à la naissance.
4/ Les solutions thérapeutiques du Syndrome Sec et du Syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) : des acquis mais encore beaucoup à espérer
Des solutions efficaces existent pour réduire ou rendre supportable le syndrome sec. Le traitement du SGS reste par contre symptomatique, aucune thérapeutique ne s’étant à ce jour avérée capable de modifier son évolution (42)].
4.1/ Le traitement de la sécheresse oculaire
La prise en charge de la sécheresse oculaire (43) passe par l’utilisation de substituts lacrymaux, de viscosité variable, allant de simples larmes artificielles à base de chlorure de sodium aux gels de carbomères synthétiques (44) ou à l’acide hyaluronique. Les formes monodoses à usage unique sans conservateurs sont à privilégier de même que les flacons spécifiques qui filtrent les conservateurs. En effet, les conservateurs (au rôle antibactérien) ont la faculté d’aggraver la sécheresse et l’irritation oculaire en dissolvant le film lacrymal. D’autres solutions sont disponibles en cas de kératites sèches qui résistent souvent aux substituts lacrymaux. Il s’agit en particulier de l’occlusion des canaux lacrymaux (45) qui a pour but de préserver ce qui reste de film lacrymal. Elle est effectuée soit par mise en place de bouchons en plastique ou en collagène soit par cautérisation. L’utilisation d’immunosuppresseurs topiques (le collyre à la cyclosporine 0,05%) constitue aussi le plus grand progrès actuel dans le traitement des kératites sèches du SGS (46). On peut enfin limiter l’évaporation des larmes par des lunettes à chambre humide ou par massage des paupières.
4.2/ Le traitement de la sécrétion salivaire
La sécrétion salivaire (47), elle, peut être suppléée par des substituts salivaires (effet transitoire) et stimulée par des mouvements de mastication (prise de chewing-gums sans sucre, en évitant les dentifrices riches en peroxyde qui aggravent la sécheresse), ou encore par divers autres médicaments appelés sécrétagogues dont la bromhexine (Bisolvon®), l’Anétholtrithione (Sulfarlem S25®), la Pilocarpine (Salagen® 5mg) et la ciméveline (Evoxac)
La pilocarpine est un alcaloïde naturel extrait des feuilles d’un buisson sud-africain (Pilocarpus jaborandi). Son utilisation médicinale remonte à la fin du 19ème siècle lorsqu’un médecin britannique (Hadden WB, 1888) a décrit en premier son effet favorable sur la xérostomie. Elle améliore nettement la situation du malade (48, 49) que ce soit aux niveaux buccaux, oculaires ou vaginaux. La ciméveline (50) est plus efficace sur la sécheresse oculaire avec moins d’effets secondaires cholinergiques que la pilocarpine qui donne dans 40% des cas une hypersudation. Le chlorhydrate de pilocarpine n’est pas disponible au Maroc mais sa préparation magistrale est toutefois possible (20 mg par jour en 4 prises). La Ciméveline, elle, est commercialisée uniquement aux USA et au Japon.
Sont utiles enfin les gels lubrifiants pour la sécheresse vaginale, le sérum physiologique pour des lavages en cas de sécheresse nasale et le Sucralfate pour le traitement des aphtes buccaux.
Par ailleurs, les tuméfactions des glandes salivaires douloureuses bénéficient d’une courte cure de corticoïdes à faible dose.
4.3/ Le traitement spécifique au SGS
D’autres traitements médicamenteux (51, 52) peuvent être utilisés dans le traitement des manifestations extraglandulaires : les manifestations articulaires se traitent en première intention par les antipaludéens de synthèse (Plaquénil*) nécessitant plus rarement le recours à certains immunosuppresseurs comme le Méthotrexate. On peut soulager le phénomène de Raynaud par la prescription d’inhibiteurs calciques. En cas de tuméfaction douloureuse des parotides, une cure courte de corticoïdes peut être efficace.
En cas de complication viscérale grave, on peut recourir à la corticothérapie à forte dose, à des médicaments immunosuppresseurs comme le Cyclophosphamide (Endoxan*) ou l’Azathioprine (Imurel*). Une biothérapie utilisée dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde ou de certains lymphomes (Rituximab, Mabthéra*) peut être proposée dans certaines complications viscérales de la maladie. Ce même médicament fait l’objet d’essais dans le syndrome de Gougerot-Sjögren. Ces biothérapies comme les immunosuppresseurs ont comme effets indésirables principaux de favoriser la survenue d’infections qu’il faut prévenir au maximum par la mise à jour des vaccinations
Pour les atteintes rhumatologiques, on dispose des antalgiques simples, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et de la corticothérapie. En cas de polyarthrite, on utilise classiquement les mêmes moyens que pour la polyarthrite rhumatoïde à savoir l’hydroxychloroquine (Plaquenil) et le méthotrexate. Les atteintes cutanées, tel le purpura vasculaire associé à l’hypergammaglobulinémie, répondent bien aussi à l’hydroxychloroquine. La pneumonie interstitielle et la néphropathie interstitielle réagissent bien à la corticothérapie.
Plus globalement (53, 54), la biothérapie, utilisée avec succès dans la polyarthrite rhumatoïde et les vascularites nécrosantes, cherche actuellement son chemin dans le traitement complet du SGS. Les résultats les plus encourageants sont obtenus par le Rituximab (Mabthéra) qui se révèle efficace sur la sécheresse buccale et la fatigue, à condition d’un traitement précoce dans les premières années de la maladie. Des essais ont déjà eu lieu avec l’étanarcept (Enbrel). De grands espoirs sont attendus également des traitements anti-BAFF qui découlent d’ailleurs le plus de la physiopathologie du SGS. Nous nous trouvons actuellement certainement à une période charnière où les biothérapies vont bientôt rapidement apporter un réel soulagement dans la souffrance des personnes atteintes.
***
En conclusion, on voit bien que toute sécheresse persistante des muqueuses doit être prise au sérieux et faire l’objet d’un examen approfondi, en particulier, outre les spécialistes d’organes, par un spécialiste en médecine interne. Sa complication la plus sévère souvent, le Gougerot – Sjögren, est reconnue dans le monde comme un problème de santé publique important : le 23 juillet est devenu ainsi, depuis 2010, la date célébrant la journée mondiale de la maladie de Gougerot-Sjögren : elle commémore l’anniversaire de la naissance du docteur Henrik Sjögren, un des médecins qui a donné son nom à la maladie.
L’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), créée en 2010 (à la suite d’une rencontre entre des marocaines atteintes d’ailleurs de la maladie de Gougerot), effectue pour sa part un travail d’information et de sensibilisation du grand public et des médias sur ce problème et les maladies auto-immunes plus largement (Facebook : https://www.facebook.com/AMMAIS.org/ ). Parmi ses nombreuses manifestations comme les journées de l’auto-immunité, elle organise chaque année une rencontre sur le syndrome sec et la maladie de Gougerot-Sjögren.
Casablanca, le 8/04/2018
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة Spécialiste en médecine interne, en maladies auto-immunes et en Gériatrie
Consultante à l’Hôpital International Universitaire Cheikh Khalifa Ben Zayed (Casablanca), Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc
رئيسة ائتلاف الأمراض النادرة المغرب
Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازية
Membre de la Société Marocaine de Médecine Interne (SMMI), Secrétaire générale de l’association des médecins internistes du grand Casablanca (AMICA).
ANNEXES
Les glandes salivaires
Les glandes lacrymales
Critères du syndrome de Gougerot-Sjögren du groupe
de consensus américano-européen (2002)
De nouveaux critères proposés en 2012
Prudence devant les écrans
La cytokine BAFF un acteur clé du SGS
L’épigénétique : une nouvelle approche pour cerner la pathogénie auto-immune
Historique du Gougerot- Sjögren
Les Maladies Auto-immunes : une auto-destruction de l’organisme
Abstract
Références bibliographiques
Articles médicaux de l’Auteur sur les maladies auto-immunes
Annexe 1 : les glandes salivaires
La salive est produite à 95 % par trois paires de glandes principales : les parotides produisent la majorité de la salive, à prépondérence séreuse, et lors des repas ; les submandibulaires et sublinguales génèrent la salive séromuqueuse et muqueuse au repos entre les repas ; les 5% restants sont fournis par les glandes salivaires accessoires (~ 1000) réparties dans la cavité buccale et l’oropharynx. Le flux salivaire total sans stimulation est d’environ 0,4 ml/min (800 à 1500 ml/24h). La salive – composée d’eau à 99%, de protéines et de minéraux – assure différentes fonctions de lubrification, d’aide à la mastication, à la déglutition, à l’élocution et au nettoyage des tissus buccaux. Elle initie également le processus de digestion des aliments, protège contre la carie et participe à la reminéralisation des dents.
Annexe 2 : Les glandes lacrymales
Les larmes sont produites à une cadence de 0,1 ml par heure, soit un peu moins d’un litre par an. Le film lacrymal (51) a un rôle essentiel pour la cornée en la protégeant et la nourrissant, la cornée n’étant pas vascularisée. Il est constitué de 3 couches :
1/ la couche superficielle huileuse, composée de phospholipides et produite par les glandes de Meibomius : sa principale fonction est de lutter contre l’évaporation des larmes ;
2/ la couche intermédiaire, la plus épaisse, composée de sécrétions aqueuses des glandes de Krause et Wolfring : elle contient une série de substances antimicrobiennes dont le lysozyme, la protéine majeure des larmes, la lactoferrine ainsi que des immunoglobulines ;
3/ la partie interne, une fine couche muqueuse qui dérive des cellules en gobelet de la conjonctive : elle facilite la dispersion des larmes sur la surface oculaire.
Annexe 3 : Critères du syndrome de Gougerot-Sjögren du groupe
de consensus américano-européen (2002)
I – Symptômes oculaires :
Au moins un des trois critères suivants : sensation quotidienne, persistante et gênante d’yeux secs depuis plus de 3 mois, sensation fréquente de « sable dans les yeux », utilisation de larmes artificielles plus de 3 fois/jour.
II – Symptômes buccaux
Au moins un des trois critères suivants : sensation quotidienne de bouche sèche depuis plus de 3 mois, à l’âge adulte, glandes salivaires enflées de manière répétée ou persistante, consommation fréquente de liquides pour avaler les aliments secs.
III – Signes cliniques ophtalmologiques
Au moins un des deux tests suivants positif : test de Schirmer ≤ 5/5 minutes, score de van Bijsterveld ≥ 4.
IV – Atteintes des glandes salivaires
Au moins un des trois tests suivants positifs (non existants en pratique au Maroc) : scintigraphie salivaire, sialographie parotidienne, flux salivaire sans stimulation < 1,5 ml/15 minutes
V – Histopathologie
Sialadénite de score > 1 sur biopsie(s) de glandes salivaires accessoires (foyer : > 50 cellules mononucléées agglomérées ; score = nombre de foyers sur 4 mm2 de tissu glandulaire)
VI – Auto-anticorps
Présence d’anti-Ro (SS-A) et anti-La (SS-B)
Syndrome de Gougerot-Sjögren : quatre des six critères sont présents avec au moins le critère 5 ou 6
Critères d’exclusion : antécédent d’irradiation cervicale, Infection par le VIH ou le VHC, Lymphome préexistant, Sarcoïdose, Réaction du greffon contre l’hôte, Utilisation de médicaments anticholinergiques.
Annexes 4 : De nouveaux critères proposés en 2012
Un groupe de travail international, le SICCA (Sjögren’s International Collaborative Clinical Alliance) a proposer en avril 2012 de nouveaux critères de classification du syndrome de Gougerot-Sjögren. Ces critères ont été approuvés par l’American College of Rheumatology. Le diagnostic de la maladie serait retenu si au moins deux des trois critères suivants sont présents :
1/ positivité des auto-anticorps anti-SSA et/ou anti-SSB ou positivité du facteur rhumatoïde et des autoanticorps anti-nucléaires (dont le titre doit être supérieur à 1/ 320) ;
2/ tests de coloration oculaire (Vert de Lissamine) avec un score supérieur à 3 ;
3/ infiltrat lymphocytaire avec un focus score >1 focus/4 mm2 dans la biopsie des glandes salivaires.
Annexe 5 Prudence devant les écrans !
Le travail ou les activités de loisirs devant un écran (ordinateur, tablette ou portable) sollicitent beaucoup les yeux et il est nécessaire de bien veiller à une bonne installation de son poste de travail ainsi qu’au rythme de travail à observer pour éviter la sécheresse oculaire et/ou les maux de tête. On peut mesurer l’ampleur de ce phénomène quand on sait que près de 10 % des adolescents en sont atteints, notamment à cause d’une lecture trop intensive de vidéos sur les téléphones portables.
Ainsi, l’écran d’un ordinateur (ou d’un téléphone portable) doit être perpendiculaire à la fenêtre pour réduire les reflets et les différences de luminosité (et en privilégiant toujours un éclairage modéré dans un espace clos), espacé de 50 à 70 cm des yeux et situé plus bas que la ligne d’horizon de l’œil de sorte à toujours regarder vers le bas. De la sorte, les paupières recouvrent une partie de l’œil, réduisant ainsi l’exposition du globe oculaire à l’air ambiant. Enfin, évitez de lire ou d’écrire sur des fonds sombres et préférez les fonds clairs et une grosse taille de caractère.
Par ailleurs, il est important de préciser que le taux de clignement des yeux chute drastiquement lors du travail ou du loisir devant un écran : sa cadence tombe assez rapidement, et sans même s’en rendre compte (de 3 à 4 fois par minute contre 15 en moyenne normalement), ce qui fragilise davantage la qualité du film lacrymal. Or, chaque clignement permet de redistribuer une nouvelle couche de larme à la surface des yeux et d’éliminer par le fait même la vieille couche. D’où l’importance de prendre le temps de cligner des yeux volontairement et de faire des pauses hors écran régulièrement d’au moins 5 minutes chaque heure ou de 15 minutes au bout de deux heures.
Références :
– Le travail sur écran Que Choisir Santé décembre 2007-N° 12 – P 16
– Jun Hyung Moon, MD; Mee Yon Lee, MD; Nam Ju Moon, MD, PhD –Association Between Video Display Terminal Use and Dry Eye Disease in School Children Journal of Pediatric Ophthalmology and Strabismus March/April 2014 – Volume 51 · Issue 2: 87-92 DOI: 10.3928/01913913-20140128-01 :
Annexe 6 La cytokine BAFF un acteur clé du SGS
L’excès de production d’une cytokine appelée BAFF (B cell Activating Factor) ou encore Blys (B lymphocyt Stimulator) jouerait un rôle important dans sa pathogénie. Elle est secrétée par un très grand nombre de cellules différentes : monocytes, lymphocytes, astrocytes du système nerveux central et aussi cellules épithéliales des glandes salivaires. La cytokine BAFF permet aux lymphocytes auto-réactifs de résister à leur destruction par le système immunitaire. Des biothérapies sont actuellement à l’étude (Belimumab notamment) pour précipiter l’apoptose (la mort) de ces lymphocytes par des anti-corps monoclonaux anti-BAFF. Rappelons que les cytokines, une famille de molécules très prolifique, assurent de façon générale, la communication entre les différents intervenants du système immunitaire.
Annexe 7 L’épigénétique : une nouvelle approche pour cerner la pathogénie auto-immune
Les causes du SGS sont encore mal définies. L’hypothèse la plus probable fait intervenir une infection par un ou plusieurs virus, survenant sur un terrain génétique prédisposant. Actuellement, la recherche génétique ne s’intéresse pas seulement aux mutations qui altèrent l’information contenue dans l’ADN mais à l’épigénétique, c’est à dire aux mécanismes chimiques par lesquels cette information peut ou non s’exprimer : un même gène pourra être lu différemment selon les circonstances et l’environnement de chaque individu (mode de vie, nutrition, présence de tel ou tel virus). Une perturbation quelconque peut donc empêcher, modifier ou hyperstimuler cette expression. Une des réactions étudiées en particulier est celle de la méthylation de l’ADN, qui interviendrait dans la pathogénie des maladies auto-immunes. En France, une équipe de l’INSERM dirigée par le professeur Corinne Miceli-Richard étudie, sur des cellules de malades et d’individus sains, un gène, dénommé IRF5 qui possède un morceau de sa séquence variable régulée par cette méthylation : on sait en effet que la variation de sa composition donne un risque plus élevé de contracter le SGS.
Annexe 8 Historique du Gougerot- Sjögren
Le premier cas fut rapporté par Mikulicz en 1888 chez un prussien de 42 ans avec un gonflement des glandes, peut-être déjà un lymphome. Gougerot, dermatologue français, réunit toutes les sécheresses muqueuses en un seul syndrome en 1925 qu’il attribua à une atrophie glandulaire. Sjögren, un ophtalmologue suédois, établit en 1933 la définition clinique du syndrome, la sécheresse n’étant que des « manifestations locales d’une affection générale », et souligna son association à la polyarthrite. Talal décrivit les complications lymphomateuses en 1966. Alspaugh, avec Talal et Tan, découvrit les anticorps anti-SSA/SSB en 1975. Vitali, en 1993, conduisit une étude multicentrique européenne pour établir des critères de classification transdisciplinaires.
Annexe 9 LES MALADIES AUTO-IMMUNES : UNE AUTO-DESTRUCTION DE L’ORGANISME
Lors d’une maladie auto-immune (MAI), le système immunitaire commet des erreurs et détruit certains des tissus de son organisme, les « considérant » comme étrangers.
La nature des attaques auto-immunes varie énormément selon la maladie. Le système immunitaire peut attaquer par exemple : 1/ une substance spécifique, la couche protectrice (myéline) des cellules nerveuses dans le cerveau, la moelle épinière et le nerf optique dans la sclérose en plaques ; 2/ des cellules et des tissus de la peau, des articulations, du cœur et des reins dans le lupus érythémateux disséminé.
Il existe deux catégories de maladies auto-immunes :
– celles qui sont limitées à un seul organe et appelées maladies auto-immunes « spécifiques d’organe» (comme la maladie de Basedow qui touche la thyroïde ou le diabète de type I qui touche le pancréas) ;
– celles au cours desquelles plusieurs organes sont touchés successivement ou simultanément, dites alors maladies auto-immunes « systémiques ». comme : le lupus érythémateux disséminé (atteintes préférentielles des articulations, de la peau, des reins, du système cardiovasculaire, des globules rouges mais aussi pratiquement de n’importe quel organe) ; la polyarthrite rhumatoïde (atteinte principalement articulaire, plus rarement pulmonaire et cutanée) ; le syndrome de Gougerot-Sjögren (atteintes des glandes salivaires et lacrymales occasionnant un syndrome sec et plus rarement des articulations, de la peau et des poumons) ; la spondylarthrite ankylosante (atteinte des articulations surtout de la colonne vertébrale, atteintes pulmonaire et neurologique possibles).
Parmi les maladies auto-immunes, un certain nombre sont des maladies rares et peu connues du grand public : le syndrome de Goodpasture, le pemphigus, l’anémie hémolytique auto-immune, le purpura thrombocytopénique auto-immun, la polymyosite et dermatomyosite, la sclérodermie, l’anémie de Biermer, la maladie de Gougerot-Sjögren, la glomérulonéphrite…
Ces affections ne sont pas curables complètement pour la plupart. Les traitements sont destinés à ralentir ou à supprimer la réponse immunitaire pathologique et s’appuient sur : les corticoïdes par voie orale ou en bolus (injection intraveineuse d’une dose importante), les immunosuppresseurs : (cyclophosphamide, azathioprine, méthotrexate, Mycophénolate Mofétil), les échanges plasmatiques ainsi que les immunoglobulines et enfin les biothérapies.
Outre un médecin généraliste, la prise en charge de ces maladies est assurée par différents spécialistes en fonction des organes touchés (rhumatologue, gastroentérologue, cardiologue…) et /ou plus globalement par un spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste », une spécialité quelque peu méconnue en France comme au Maroc : il soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies ; les maladies auto-immunes sont au cœur de ses compétences.
Annexe 10 ABSTRACT
The two main symptoms of Dry Syndrome are Dry eye (keratoconjuctivitis sicca) and Dry mouth (xerostomia)
Sjögren’s Syndrome is a chronic, inflammatory, multi-system, auto-immune disorder that is progressive, with a dry syndrome. This means those who have Sjögren’s have it for the rest of their lives and it may affect many parts of their bodies. Sjögren’s predominately affects woman (90 % of people with Sjögrens are women, 10 % men )
Auto-immune refers to a process whereby the cells that are usually directed to fighting infections are actually attacking our own cells, creating inflammation and damage to tissues, in particular the mucous membranes (moisture-producing tissues/glands). This damage is slowly progressive (gets worse with time). There are over 100 different autoimmune diseases, and these range from common to very rare diseases
Some of the over 100 autoimmune diseases are lupus, type 1 diabetes, scleroderma, celiac, multiple sclerosis, Crohn’s disease, autoimmune hepatitis, rheumatoid arthritis, Graves disease, myasthenia gravis, myositis, antiphospholipid syndrome (APS), Sjogren’s syndrome, uveitis, polymyositis, Raynaud’s phenomenon, and demyelinating neuropathies.
The Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association is a health association dedicated to bringing a national focus to autoimmunity and the eradication of autoimmune diseases and the alleviation of suffering and the socioeconomic impact of them. The chairwoman of the association is Khadija Moussayer, MD PHD.
Annexe 11 Références bibliographiques
NB : L’article se veut une revue de synthèse des études sur le syndrome sec et le Gougerot, d’où le nombre important de références.
1/ Crestani B, Schneider S. Les atteintes respiratoires au cours du syndrome de Gougerot-Sjögren. Rev Mal Respir 2006;23:751-3
2/ Roguedas AM, Misery L, Sassolas B, et al. Cutaneous manifestations of primary Sjögren’s syndrome are underestimated. Clin Exp Rheumatol 2004 ; 22 : 632-6.
3/ Fox RI. Sjögren’s syndrome. Lancet 2005 ; 366 : 321
4/ Venables PJW. Sjögren’s syndrome. Best Pract Res Clin Rheumatol 2004 ; 18 : 313-293
5/ Hochberg MC, Tielsch J, Munoz B, et al. Prevalence of symptoms of dry mouth and their relationship to saliva production in community dwelling elderly: the SEE project. J Rheumatol 1998 ; 25 : 486-91
6/ Hermann GA, Vivino FB, Shnier D, et al. Diagnostic accuracy of salivary scintigraphic indices in xerostomic population. Clin Nucl Med 1999 ; 24 : 167-72
7/ Kalk WW, Vissink A, Spijkervet SK, et al. Parotid sialography for diagnosing Sjögren’s syndrome. Oral Surg Oral MedOral Pathol Oral Radiol Endod 2002 ; 94 : 131-7
8/ Wertheimer J Performances diagnostiques de l’échographie et de l’IRM salivaires dans le syndrome de Gougerot-Sjögren, Etude prospective dans un groupe de 72 patients présentant un syndrome sec – thèse de médecine Université Nancy 2011
9/ Fajnkuchen Franck , les manifestations oculaires du syndrome de Sjögren Médecine thérapeutique. Vol 10, N° 5, 334-41, Septembre-Octobre 2004
10/ Pfugfelder S.C., Witcher J.P., Daniels T.E. 1996. Sjögren’s syndrome. In : Pepose J.S., Holland G.R., Wilkhemus K.R. Ocular infection and immunity. Mosby Ed. : 313-333
11/ Fox R.I., Törnwall J., Maruyama T., Stern M. 1998. Evolving concepts of diagnosis, pathogenesis, and therapy of Sjögren’s syndrome. Curr Op in Rheumatol 10 : 444-456
12/ Kruize A.A., van Bijsterveld O.P., Hene R.J., et al. 1997. Long-term course of tear gland function in patients with keratoconjunctivitis sicca and Sjögren’s syndrome. Br J Ophthalmol 81 : 435-438
13/ EL HASSANI S. BENCHAKROUN B. EL MAGHRAOUI A. ADNAOUI A. HAJJAJ-HASSOUNIN. Sarcoïdose et syndrome sec : Etude rétrospective à propos de 2 observations -La semaine des hôpitaux de Paris 1997, vol. 73, no33-34, pp. 1078-1080
14/ Hatron. PY. Syndrome de Gougerot-Sjögren. Abrégé Masson de médecine interne 2001
15/ Strand V, Talal N. Advances in diagnosis and concepts of Sjögren’s syndrome (auto-immune exocrinopathy). Bull Rheum Dis 1980 ; 30 : 1046-52
16/ Moutsopoulos HM, Kardossis T. Sjögren’s syndrome revisited: auto-immune epithelitis. Br J Rheumatol 1996 ; 33 : 204-6
17/ Hatron PY, Syndrome de Gougerot-Sjögren, Bulletin Ressource de l’AFGS – N° 76 –1er trimestre 2011, 3-10
18/ Youinou P, Pennec YL, Katsikis P, et al. Raynaud’s phenomenon in primary Sjögren’s syndrome. Br J Rheumatol 1990 ; 29 : 205
19/ Hatron PY, Wallaert B, Gosset D, et al. Subclinical lung inflammation in primary Sjögren’s syndrome. Arthritis Rheum 1987 ; 30 : 1226-31
20/ Uffmann M, Kiener HP, Bankier AA, et al. Lung manifestations in asymptomatic patients with primary Sjögren’s syndrome: assessement with high resolution CT and pulmonary function tests. J Thorac Imaging 2001 ; 16 : 282-9.
21/ Papiris SA. et al. Lung involvement in primary Sjögren’s syndrome is mainly related to the small airway disease. Ann Rheum Dis 1999;58:61-4
22/ Griffin JW, Comblath DR, Alexander E, et al. Ataxic sensory neuropathy and dorsal root ganglionitis associated with Sjögren’s syndrome. Ann Neurol 1990 ; 27 : 304-15
23/ Sobue G, Yasuda T, Kachi T, et al. Chronic progressive sensory ataxic neuropathy : clinico-pathological features of idiopathic and Sjögren’s syndrome-associated cases. J Neurol 1993 ; 240 : 1-7.
24/ Alexander EL, Ranzenbach MR, Kumar AJ, et al. Anti-Ro (SS-A) autoantibodies in central nervous system disease associated with Sjögren’s syndrome (CNS-SS): clinical, neuroimaging, and angiographic correlates. Neurology 1994 ; 44 : 899-908.
25/ Moutsopoulos HM, Sarmas JH, Talal N. Is central nervous system involvement a systemic manifestation of primary Sjögren’s syndrome ? Rheum Dis Clin North Am 1993 ; 19 : 909-12
26/ Fox RI, Liu AY. Sjögren’s syndrome in Dermatology. Clin Dermatolog 2006 ; 24 : 393-413.
27/ Vitali C, Bombardieri S, Jonsson R, et al. Classification criteria for Sjögren’s syndrome: a revised version of the European criteria proposed by the American-European Consensus Group. Ann Rheum Dis 2002 ; 61 : 554-8.
28/ ShiboskiSC et coll. A data-driven, expert consensus approach in the Sjögren’s International Collaborative Clinical Alliance Cohort. Arthritis Care Res (Hoboken). 2012; 64(4):475-87.
29/ Zandbelt MM, Wentink JR, de Wilde PC, et al. The synergistic value of focus score and IgA% score of sublabial gland biopsy for the accuracy of the diagnosis of Sjögren’s syndrome: a ten-year comparison. Rheumatol 2002 ; 41 : 819-23.
30/ Tabbara K.F., Vera-Cristo C.L. 2000. Sjögren’s syndrome. Curr Op in Ophthalmol 11 : 449-454.
31/ Andrès Emmanuel, Mustapha Mecili, Khalid Serraj, Laure Federici, Michel Doffoel – les atteintes digestives du syndrome de Gougerot-Sjögren primaire Médecine thérapeutique. Vol 13, N° 2, 107-10, Mars-avril 2007
32/ Boyce HW, Bakheet MR. Sialorrhea : a review of a vexing, often unrecognized sign of oropharyngeal and esophageal disease. J Clin Gastroenterol 2005 ; 39 : 89-97.
33/ Constantopoulos SH, Tsianos EV, Moutsopoulos HM. Pulmonary and gastrointestinal manifestations of Sjogren’s syndrome. Rheum Dis Clin North Am 1992 ; 18 : 617-35.
34/ Becheur H, Poyet A, Delahaye F, Mostefa-Kara N. Gougerot-Sjogren syndrome and achalasia. Gastroenterol Clin Biol 2006 ; 30 :918-20.
35/ Sheikh SH, Shaw-Stiffel TA. The gastrointestinal manifestations of Sjogren’s syndrome. Am J Gastroenterol 1995 ; 90 : 9-14.
36/ Sheikh SH, Shaw-Stiffel TA. The gastrointestinal manifestations of Sjogren’s syndrome. Am J Gastroenterol 1995 ; 90 : 9-14.
37/ Andrès E, Affenberger S, Vinzio S, et al. Food-cobalamin malabsorption in elderly patients: clinical manifestations and treatment.Am J Med 2005 ; 118 : 1154-9.
38/ Skopouli FN, Barbatis C, Moutsopoulos HM. Liver involvement in primary Sjogren’s syndrome. Br J Rheumatol 1994 ; 33 : 745-8
39/ Gasbarrini A, Franceschi F. Autoimmune diseases and Helicobacter pylori infection. Biomed Pharmacother 1999 ; 53 : 223-6
40/ Masaki Y, Sugai S. Lymphoproliferative disorders in Sjögren’s syndrome. Autoimmun Rev 2004 ; 3 : 175-82
41/ Kassan SS, Thomas TL, Moutsopoulos HM, et al. Increased risk of lymphoma in Sjögren’s syndrome. Ann Intern Med 1978 ; 89 : 888-92.
42/ Venables PJ. Management of patients presenting with Sjogren’s syndrome. Best Pract Res Clin Rheumatol 2006 ; 20 : 791-807.
43/ Baudouin C. et al. Traitements actuels de la xérophtalmie dans le syndrome de Gougerot-Sjögren. La revue de médecine interne 25(2004) 376-382.
44/ Pouliquen P. 1999. Les gels de carbomères dans le traitement de l’œil sec. J Fr Opthalmol 22 : 903-913.
45/ Calonge M. 2001. Treatment of dry eye. Surv Ophthalmol 45 (suppl. 2) : 227-23.
46/ Sall K., Stevenson O.D., Mundorf T.K., Reis B.L. 2000. Two multicenter, randomized studies of the efficacy and safety of cyclosporine ophthalmic emulsion in moderate to severe dry eye disease. CsA Phase 3 study group. Ophthalmology 107 : 631-639.
47/ Mariette X. Traitement actuel de la xérostomie au cours du syndrome de Sjögren. La revue de médecine interne 25(2004)287-293.
48/ Vivino F.B., Al-Hashimi I., Khan Z., et al. 1999. Pilocarpine tablets for the treatment of dry mouth and dry eye symptoms in patients with Sjögren’s syndrome. Arch Intern Med 159 : 174-181.
49/ LeVeque F, Kahn Z, Salisbury P, et al. Sustained increases in salivary flow and safety findings following extended use of pilocarpin tablets for the treatment of dry mouth symptoms in patients with Sjögren’s syndrome. Arthritis Rheum 1999 ; 42(suppl) : S139.
50/ Petrone D, Condemi JJ, Fife R, et al. A double-blind, randomized, placebo-controlled study of cevimeline in Sjögren’s syndrome patients with xerostomia and keratoconjunctivitis sicca. Arhtritis Rheum 2002 ; 46 : 748-54.
51/ M Ramos-Casals Treatment of primary Sjogren syndrome : A systematic review. JAMA 2010 (304)[Medline]
52/ V Rossier PA Bart F. Spertini Syndrome de Sjögren : enfin une nouvelle approche de traitement. Rev Med Suisse 2012 (8)
53 / Brito-Zeron P, et al. Treating the Underlying Pathophysiology of Primary Sjogren Syndrome: Recent Advances and Future Prospects. Drugs. 2016;76(17):1601–23
54 / Delli K, et al. Towards personalised treatment in primary Sjogren’s syndrome: baseline parotid histopathology predicts responsiveness to rituximab treatment. Ann Rheum Dis. 2016;75(11):1933–8.
Annexe 12 ARTICLES MEDICAUX DE L’AUTEUR SUR LES MALADIES AUTO-IMMUNES
– Moussayer Khadija – Maladies auto-immunes : Quand le corps s’attaque à lui-même – Doctinews N° 36 Août/Septembre 2011.
http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/551-maladies-auto-immunes
– Moussayer Khadija – Biothérapies : La révolution des traitements ciblés issus du vivant – Doctinews N° 58 Septembre 2013.
http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/2461-bioth%C3%A9rapies
– Moussayer Khadija – Syndrome sec et Gougerot-Sjögren : Entre un mal fréquent et une maladie au coeur de l’auto-immunité – Doctinews N° 45 Juin 2012
http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/560-syndrome-sec-et-gougerot-sj%C3%B6gren
– Moussayer Khadija – La barrière intestinale et ses pathologies : Du microbiote au leaky gut syndrome – Doctinews N° 69 Août / Septembre 2014
http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/3445-la-barri%C3%A8re-intestinale-et-ses-pathologies
– Moussayer khadija – L’HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE : ON PEUT EN GUÉRIR ! Doctinews N° 21 Avril 2010
– Moussayer Khadija مرض أو متلازمة شوغرين مرض يتميز بجفاف الفم و العيون و يصيب النساء بدرجة أول / Gougerot Sjogrën Oujdacity 29/11/2016 /national-article-115394-ar/
– Moussayer Khadija الذئبية الحمراء مرض يصيب النساء و لا يزال فتاكا – Lupus Oujdacity 21/12/2016/ /femme-article-116188-ar/
2 Comments
Que penses-tu de l’association MG et SGS ?
Merci Dr Moussayer .
Bonjour Dr Idrissi My Ahmed,
Le Gougerot-Sjôgren se rencontre assez fréquemment associé avec une autre maladie auto-immune quelle qu’elle soit (chevauchement), y compris avec la Myasthénie. On le rencontre le plus couramment avec le lupus et très rarement avec la myasthénie.
Personnellement, j’ai commencé, à l’occasion de la 5ème recontre du Gougerot en 2017, à faire une étude épidémiologique sur les patients de mon cabinet concernant à la fois syndrome sec et Gougerot. En excluant les consultations ponctuelles, j’ai rassemblé plus de de 500 patients que j’ai en charge régulièrement et dont je connais bien le suivi de leurs cas. Je n’ai pas eu de cas de myasthénie associée à un Gougerot alors que j’ai beaucoup de cas lupus/Gougerot.
Sinon, j’ai eu dans ma carrière, y compris hospitalière, à établir des diagnostics de myasthénie ou à faire un suivi de patients atteints de cette maladie mais je n’ai eu qu’un cas de soupçon des 2 pathologies cumulées (mais ça devait plutôt être un « simple » syndrome sec).
Et toi, est ce que tu as connaissance de cas de chevauchement des 2 affections ?
Bien cordialement