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Les intermèdes ou récits médians dans la Boîte à Merveilles de A.Sefrioui

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La lecture de la Boîte à Merveilles offre au lecteur plusieurs exemples de ce que j’appellerai pour des besoins de communication des intermèdes. En effet, beaucoup de ces intermèdes, ou récits médians qui revêtent souvent l’aspect de récits de transition, de récréation ou de simple remplissage, jalonnent l’œuvre, qui, malheureusement, se compose d’une multitude de récits qui n’ont, dans la plupart des cas, aucune incidence les uns sur les autres*. Quelques exemples de ces récits médians prélevés dans l’œuvre suffiront à éclairer le lecteur et à le guider dans sa lecture. Pour ma part, j’ai recensé trois types de ces récits médians caractérisés le plus souvent par leur brièveté. Il y en a beaucoup plus que ces trois.

1- Le récit de transition (page 70-71): il permet de transiter d’un récit de première importance à un autre récit tout différent. Ainsi entre le premier récit du litige ayant opposé Moulay Larbi à son associé Abdelkader et qui s’étale de la page 67 ‘’Ma mère soupira. Elle s’adressa à mon père :’’, à la page 70’’Un silence suivit cette conclusion’’ narré par Lalla Zoubida, et le second  récit de Abdellah l’épicier raconté par Maallem Abdeslam à son fils et qui va de la page 71 ‘’C’était l’hiver, le vent faisait claquer la porte de la terrasse et sifflait dans l’escalier’’ à la page 77 ‘’puis raconta une histoire’’ vient se greffer une petite réflexion de Sidi Mohammed sur Zineb (page 70-71)  ‘’J’entendis les grains du chapelet….J’avais pour compagnons des héros et des princes équitables’’  qu’il entend parler de son chat qu’elle compte nourrir de miel,…et habiller de burnous de velours et de turbans de soie. Si le récit de Moulay Larbi relaté par Lalla Zoubida à son mari occupe trois pages, celui de Abdellah le conteur narré par Maallem Abdeslam à son fils cinq pages et demie, la réflexion de Sidi Mohammed sur Zineb placée entre les deux se fait en une page.

Formule :Récit 1 (pages 67/70)+Récit de transition (pages 70/71)+Récit 2 (pages 71/77)

2- Le récit de remplissage sert à combler un vide narratif créé par une circonstance quelconque due à un imprévu ayant interrompu le récit premier. En effet le récit premier ou central va de la page 56 ‘’Dans les premiers jours du printemps’’ à la page 66 ‘’Quand je me réveillai, le soleil avait disparu, les bougies clignotaient, créaient sur les murs des ombres fantastiques’’. Entre les deux, il y a une pause créée par la sortie de Lalla Aicha partie à la rencontre de son mari Moulay Larbi. En l’absence de Lalla Aicha, Lalla Zoubida restée seule avec son fils Sidi Mohammed essaient tous deux de meubler le temps créée par cette absence : Sidi Mohammed revient sur la dispute qui a terminé le jeu avec la bande d’enfants de la maison ; Lalla Zoubida va à la fenêtre où elle se retrouve nez à nez avec une voisine de Lalla Aicha qui lui raconte une nzaha ou excursion mal terminée. Ce récit occupe presque une page : ‘’ Nous étions assis, immobiles, maman et moi’’ (page 63)…Par-dessus, je portais une tunique brodée de fleurs mauves et…(page 64). La survenue ‘’ inopinée’’ de Moulay Larbi modifie le récit d’avant la pause, car sa venue apporte une nouvelle matière pour le déclenchement d’un second récit qui n’a rien à voir avec le premier. Si dans celui-ci, les deux femmes parlaient chacune de ses voisins et voisines, dans celui-là il est plutôt question d’un litige entre le babouchier et son associé. Le récit médian qui les sépare sert à remplir le vide narratif laissé par l’absence de Lalla Aicha et que Lalla Zoubida meuble en allant à la fenêtre où elle est contrainte d’écouter sans plaisir le récit d’une nzaha fait par une voisine bavarde .

Formule : Récit 1 (pages 56/62) + Récit de remplage (pages 63/64)+ Récit 2 (pages 64/66)

3-Le récit récréatif contribue à créer une détente dans un récit qui perdure par sa longueur et sa monotonie. La suspension momentanée du récit premier par un petit récit à caractère récréatif permet aux lecteurs de se distraire le temps de cette interruption avant de revenir au récit premier qui doit reprendre là où il a été interrompu. Le récit dans ses menus détails de Salama la marieuse des circonstances du remariage de Moulay Larbi avec la fille la fille du coiffeur, le divorce et le retour à la première femme occupe tout le chapitre XI. Il va de la page 222 à la page 239, ce qui fait un total de 17 pages. Une petite pause de deux pages a un effet bénéfique quoique mal accueillie par Lalla Zoubida :’’ Le récit de Salama me passionnait…(page 230) …La maison retrouva son silence (232)’’. Ce récit à caractère comique constitue une détente puisqu’il vient interrompre un autre récit qui se fait long et ennuyeux.

Formule : Récit 1(pages 222/230) + Récit récréatif (pages 230/232)+ Reprise du récit 1(pages 232/239)

Conclusion. D’autres récits médians jalonnent l’œuvre et que les lecteurs peuvent aisément identifier. Le travail que je leur propose ici n’a donc pas un caractère exha

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